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Baden Baden + Laetitia Shériff au Grand Mix

Ce soir, au Grand Mix, on a rendez vous avec de la Pop et du Rock... Deux styles différents mais regroupés à l’occasion du Fair : le Tour. Comme chaque année depuis 25 ans, le dispositif « Fair » permet d’accompagner des artistes, plus ou moins jeunes (dans leur carrière s’entend), avec un axe communication, diffusion et aussi de la formation.

Ces artistes qui viennent d’horizons différents bénéficient d’un programme très complet pour mieux se faire connaitre. En ont déjà bénéficié : Skip The Use, IAM, Miossec, Dionysos ou encore Katerine. De là découle le Fair : le Tour où un lauréat de l’année en cours et un lauréat d’une année précédente se rejoignent sur scène. Cela donne lieu à des associations parfois originales mais souvent bienheureuses !

Et c’est à Laetitia Sheriff d’ouvrir le bal. Ancienne lauréate du Fair, cette musicienne a commencé sur des textes de William Butler Yeats avant de se mettre à écrire pour elle-même. Après deux albums, Codification (en 2004), et Games over (en 2008), elle prend le temps de jouer de la basse pour Piers Faccini et sort en 2014 son troisième album Pandemonium, Solace and Stars chez Yotanka. Des sons bruts, ultras saturés et soulignés par un stroboscope pour commencer le concert. Le ton est donné ! A coups de riffs de guitare punchys et de voix bluesy, Laetitia nous embarque et nous fait nous trémousser. Puis, le temps d’une ballade, sa voix d’écorchée nous apaise. Les textes sont tristes, les sons envoûtants quasi hypnotisants. Ils expriment toute la rage auréolée de lumière et le désespoir de leur auteur. Le garage Rock très lancinant se dispute avec le psyché. Et on soulignera la qualité des musiciens avec une pensée particulière pour Thomas Poli, le guitariste assez époustouflant qui va jusqu’à retirer / couper les cordes de son instrument sur un des morceaux. Le public afflue peu à peu lors de sa représentation. Ne s’y trompant pas, il lui réserve un accueil chaleureux. Laetitia exquisse ici ou là quelques mots maladroits pour nous remercier d’être venus. Pourtant elle n’a pas besoin de s’exprimer ainsi, sa musique le fait pour elle. Elle se vit avec les tripes ! Lorsque les lumières se rallument, on cligne un peu des yeux et on observe le changement de set. Le public, qui rajeunit à mesure que les minutes défilent, se presse devant la scène, attendant avec impatience le groupe qui monte : Baden Baden.

On espère beaucoup de la prestation de ce groupe qui vient de sortir son deuxième album Mille Éclairs, qui arrive 3 ans après un premier opus très remarqué : Coline. Contrairement à ce dernier, composé en anglais et en français, Mille Éclairs est uniquement fait de titres dans la langue de Molière. Les parisiens nous emmènent dans un monde mélancolique et doux, servi par une Pop lumineuse, pour cette première date suite à la sortie de l'album. Le groupe fonctionne dans une belle harmonie et la voix d'Eric, le chanteur, est agréable à l'oreille. Les ballades sont belles et on retient surtout la musique. Plus que les textes...

Le public est aux anges, on entend même ici et là des "Ça déchire !!". Une bonne ambiance donc qui semble toucher les musiciens. Éric en profite pour préciser qu'ils sont très contents de commencer cette tournée par le Grand Mix. Les morceaux se suivent et se ressemblent, avec une petite parenthèse dans la langue de Shakespeare le temps d'une chanson. Lorsque l'on quitte la salle, on est un peu déçu... L'étincelle qu'on attendait avec impatience n'est pas venue. Pourtant, on leur pardonne et on leur laissera même bien volontiers une deuxième chance...

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