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Stoned Jesus + Mars Red Sky à la Cave aux Poètes

Je n’étais pas allé dans une cave pour un concert depuis plus de quinze ans à Paris et me voilà à Roubaix parce qu’un copain ma dit “Han ! Il faut que tu vois Stoned Jesus, ça déchire !”. J’arrive donc sur un parking insignifiant et descend les marches pour accéder à…. Tiens ? C’est plutôt bien foutu malgré le plafond que je rase de ma capuche. Il y a du chevelu et du hipster, les tatouages rivalisent avec les patchs de groupes aux noms dégoulinants. Une salle plus en largeur qu’en longueur et dans le fond un bar accueille mon désir de malt fermenté avec bienveillance.

Les girondins de Mars Red Sky traversent la petite foule assemblée pour rejoindre la scène. Dès les premières notes, le ton est donné d’un rock sludge influencé par Pink Floyd et un chant à la Radiohead. La transe est inévitable et le public répond chaleureusement aux caresses harmonieuses car on n’est pas loin de l’orgasme acoustique.

Après une bonne heure, on prend congé du trio pour prendre l’air, se désaltérer ou faire tourner le commerce car la table du merchandising est bien achalandée pour les deux groupes.

Alors que je discute avec un quidam des curiosités culturelles de la région sur le parking, j’entends les premiers riffs de Stoned Jesus éclater dans la nuit. Je redescends les marches pour découvrir le trio slave en train de bombarder le public comme à la libération de Kiev en 1943. Pourtant, rien d’oriental dans la sauce. C’est du bon rock bien gras, la voix est suave, les rythmiques sauvages et la mélodie solide. À l’invite du chanteur, on baisse les lumières déjà pas très violentes pour “respecter l’esprit d’une cave” selon ses mots. Et ça fonctionne plutôt bien. De toute manière, vu la taille de la salle, dès qu’on est au troisième rang on ne voit plus rien sur scène alors un peu plus ou un peu moins… Là on est tous à égalité et obligé de se plonger dans la musique comme une bande de rats aveugles et sous acide. Perte de notion du temps, vertige. Je vais m’asseoir au bar car j’ai la tête qui tourne. Ah non, ça c’est la quatrième bière mais quand même, je me prends une grosse claque artistique.

Tandis que le groupe fait ses adieux, je finis mon godet et rentre les oreilles encore bourdonnantes de bonheur car en plus l’acoustique n’a pas été négligé ce soir et pour une fois ma cervelle ne dégouline pas de mes sinus. Conclusion : on y reviendra !

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