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Get Well Soon + Doomhound au Grand Mix

C’est un public quelque peu timide mais impatient qui attend au Grand Mix pour voir en chair et en os Get well soon, le groupe rock allemand au folk sombre et intensément romantique.

Doomhound ouvre la soirée. Groupe encore peu expérimenté qui ne revendique timidement que quatre concerts à ce jour. Inconnu, peu présent sur le net, à l’exception d’un titre sur Soundcloud ; Doomhound cherche encore ses gammes en lançant quelques fusées sombres et psychédéliques. Le chanteur n’affronte pas réellement le public de face ou souhaite peut être se mettre en scène à sa manière : une énorme boule miroir en fish-eye reflète groupe et public. Difficile de juger, on sent les balbutiements d’un groupe dans une veine parallèle au sillon que creuse Get Well Soon. Doomhound n’est pas là par hasard mais cherche encore sa voie, sans doute au bout du chemin. Son organique et profond ou loops savamment déconstruites, aux portes de la dance music… on ne sait pas encore qui est réellement Doomhound pour le moment mais c'est extrêmement prometteur.

Un public préconquis dodeline gentiment de la tête sur un air des Kings of ConvenienceI don’t know what can save you from, quelques chansons délicates et classieuses pour nous faire patienter en douceur. Le Grand Mix a du goût, en tous cas, il est du nôtre ! Comme à l'habitude, les choix de playlists et de programmation sont conçus avec  finesse. On ne cherche pas le buzz mais la qualité, nous avions envie de les saluer pour cela !

L’amour entre enfin en scène. Le public s’étoffe et se serre devant la scène pour voir arriver Get well soon. Après l’introduction du groupe par un extrait de la bande originale de Love Story, Search for Jenny, le film mythique avec Ryan O Neal et Ali McGraw… Elle était belle. Et terriblement intelligente. Elle aimait Bach, Mozart. Et les Beatles. Et moi, disait l'affiche française du film d'Arthur Hiller (1970). Nous ne pouvons nous attendre qu’à un show tendrement romantique. Le ton est donné. On reste songeur et admiratif devant ce soin du détail... aller chercher la bande son de Francis Lai pour ouvrir le set... Classieux. La scène est joliment ornée de quatre grandes lettres rouges, simples, et imposent un message clair : L O V E, que tout le public prend  immédiatement en photo. On imagine les réseaux sociaux envahis de cet amour scénique. On s’attend forcément à ce que le show de Get Well soon soit chaud, doux, amer, nostalgique et parfaitement envoûtant, comme toutes les déclinaisons de l’album présentes sur l’album. It's love...

Chemisés, attitude de dandy, petite envolée baroque au clavecin, Get well soon entre en scène pour nous séduire. Les visages s’illuminent et les têtes oscillent quand  les six membres du groupe annoncent  une chanson en tapant tous en rythme des mains. Le concert donné est entier, sans concession, le dandysme rythmé de Konstantin Gropper, leader et chanteur du groupe emporte facilement nos cœurs.

Tous les titres du nouvel opus y passent et cela enchante littéralement le public. C’est beau de défendre à ce point tous ses nouveaux morceaux. On salue la subtilité du batteur, les guitares à l’unisson, les chœurs parfaits du batteur et de la choriste claviériste et la coloration de la trompette, discrète, juste là où il le faut. Dans chacune des chansons le mot « love » retentit et le thème est intégralement décliné : it’s a mess, it’s a catalog, etc. On sourit lorsque le chanteur parle du cinéma allemand qu’il ne trouve pas « très bon » sur  Roland I Feel You et lorsqu’il enchaîne avec enthousiasme à coups de barrés rageurs en haut du manche sur une chanson évoquant le cinéma français Marienbad qu’il encense. C’est surprenant. L’album est tellement pesé, pensé, posé, orchestré, que l’on ne s’attend pas forcément à ce plaisant petit geste scratchy et débridé.

Get well soon emporte le public et lui demande même de chanter avec lui sur une reprise de Careless Whisper de George Michael que tout le monde s’amuse à reprendre en chœur, sans honte. Get Well soon veut notre bien, nous aime et nous livre un set parfait, chaud et sensuel. Le love est partout, les chœurs vibrants en piqûre de rappel, des guitares chaudes en placebo, une voix dandy en intraveineuse, des claviers et mélodies effervescents... C’est hypnotisant. Tout pour aller bien, le son parfait pour aller mieux.  On clôt la soirée par un rappel et un magistral final musical montant en puissance, épileptique et dansant You Cannot Cast Out the Demons! Un dernier rappel, la soirée ne veut pas se terminer… une petite chanson acoustique par le chanteur seul sur scène et le groupe réapparaît enfin au complet...

L’album sublime chroniqué chez nous, ici, très orchestré, passe puissamment et en toute simplicité scéniquement. On est tous tombés définitivement amoureux du groupe. All you need is LOVE.

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