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Dunk! Festival – Jour 2

Le jour se lève sur le Dunk! Festival après une première journée déjà riche en coups de cœur et révélations (voir le live report de la première journée du Dunk! Festival).
On débutera la journée auprès d'un bon café, accompagné du petit déjeuner offert et préparé par la chaleureuse équipe de bénévoles, qui font de ce Dunk! l'un des festivals les plus accueillants que j'ai pu fréquenter.
On parcourt les environs boisés, on commence à trier la première série de clichés pris la veille, tout en guettant le moindre signal wifi qui trainerait dans les parages, bref on se prépare pour une longue journée riche en découvertes.

Et la journée de live commencera en douceur avec Illumine qui par sa formation classique met en avant un style très ambiant et posé. C'est bien fait et ça restera idéal pour émerger tranquillement. Le contraste sera d'autant plus impressionnant de ce fait quand Sounds Like The End Of The World investira la main stage. Rangez les violoncelles, on donne ici dans le heavy post rock brut et massif, qui débordera d'énergie sur scène.

La stargazer stage avait pu nous amener son lot de découvertes, osant mettre en valeur des artistes aux esthétiques plus confidentielles, cette deuxième journée sera l'occasion de poursuivre dans cette lancée. Sous la tente surchauffée, un homme seul reste assis, guitare à la main avec à ses pieds un pedalboard bien garni, au milieu d'une foule assise autour de l'artiste. La musique de Monnik s'apprécie les yeux fermés, en assimilant les ambiances émergeant de ce mur de son où les mélodies sont triturées. Une atmosphère de méditation particulière à laquelle certains se prêtent au jeu, mais aussi une expérience dont on s'imprègne.

Retour à la main stage pour l'une des prestations que j'avais clairement retenue sur le programme : Baikonur. Il faut dire qu'avec un nom pareil et pour leur seule date en Europe, il aurait été impensable de louper leur passage. Seuls représentants de l'Amérique du Sud (...et non pas du Kazakhstan), la formation chilienne surprend d'entrée avec une maîtrise implacable, des envolées épiques alternant avec des passages atmosphériques où la tension reste palpable. Ajoutez à ceci le plaisir communicatif qu'ils transmettent sur scène et vous comprendrez sans doute que Baikonur s'impose sans contestation comme l'une des révélations majeures de ce Dunk! Festival.

En consultant le running order qui traîne dans mes poches, je constate un nom entouré une paire de fois sur cette timeline, et pour cause... Difficile de passer à côté de Kokomo. D'une part, parce que la plupart de leurs albums ont tourné lorsque je repérais la programmation (et donc j'en attendais beaucoup). D'autre parce qu'en ayant signé leur dernier album chez Dunk! Records, le label du festival, on peut se dire que la formation allemande se sent ici comme à la maison. C'est d'ailleurs en ouvrant sur Pills And Pillows et Kill The Captain, Feed The Fishes que l'on se rend compte de tout ce qu'ils ont voulu transmettre sur ce dernier opus, enfin ces titres qui avaient pu nous dérouter prennent tout leur sens. Que dire... je m'attendais juste à me prendre une tempête en pleine face. Ce sera un déluge monumental, une avalanche de riffs puissants, de passages épiques et d'envolées qui vous emportent... loin.  Émouvant, captivant, ce concert fait partie de ceux qui vous prennent aux tripes, qui vous font taper du pied frénétiquement et qui vous retransmettent une énergie colossale. Vraiment, écoutez Kokomo, sera ma deuxième révélation de la journée.

Remettons nous de nos émotions, après un café et un rapide passage devant la Stargazer Stage pour le concert de Barst, nous voici désormais face aux Anglais de Her Name Is Calla. Formation majeure de la scène britannique qui a fait ses preuves depuis une paire d'années, je dois admettre que je n'en attendais pas grand chose... et j'ai du revoir mon jugement, vraiment. Ok, ok, Her Name Is Calla m'ont clairement surpris parce qu'au delà de leur style atmosphérique, mettant en avant le piano, le violon et le chant, il se dégage une énergie qui impressionnera sur scène et dans le public. Her Name Is Calla mérite ses lettres de noblesse, à n'en point douter, et saura témoigner d'une prestation juste, sensible et non dénuée d'énergie.

Alors que la soirée débute à peine, on entendra de loin la prestation de Yodok III entre deux bouchées de frites qui, on l'espère, sauront nous donner des forces pour tenir toute la nuit. A ce moment de la journée, les amateurs de son bien gras se sentaient un peu délaissés peut être ? Qu'importe, My Sleeping Karma revient remettre les pendules à l'heure. Les amateurs de stoner psychédéliques seront ici conquis. D'ailleurs, pour ceux cherchant à poursuivre leur voyage interstellaire, la Stargazer Stage sera le point de rendez-vous idéal avec la prestation de IIVII. Plongée dans une obscurité totale, la scène sera le théâtre d'une expérience envoûtante, où les nappes synthétiques et les ambiances sombres et massives, accompagnées de projections d'astres et d'astronautes à la dérive, transporteront d'audience dans une autre dimension. Surprenant.

J'attendais beaucoup du passage de Pelican au Dunk! Festival, après tout, leurs albums m'accompagnent depuis quelques années déjà, comme un point de passage obligatoire pour tout amateur de post-metal J'ai été servi par un set généreux et impeccablement maîtrisé, à la hauteur de mes espérances. Ce mélange d'intensité lourde qui cache de subtiles phases mélodiques fonctionne à merveille sur scène et terrassera la main stage sous ses riffs ravageurs.

Dans l'obscurité d'une Stargazer Stage bondée, nous retrouvons CHVE, soit Colin H. Van Eeckhout, notamment reconnu comme étant le leader du groupe de post-hardcore Amenra. Face à une assemblée assise face à la scène et à la lueur des flammes, ce projet solo nous transporte à travers une musique hypnotique qui nous enivre, où les mélodies bourdonnantes parlent au corps et à l'esprit. Là où le chant fragile et intense s'accompagne de nappes sombres et intrigantes, rythmées par quelques rares percussions tribales, CHVE nous laisse dans un état d'introspection contemplative, rare et captivant.

Quand tu arrives face à une scène remplie de fumée et dont ne se distinguent que deux minuscules lampes frontales tu sais que tu vas avoir du mal à sortir la moindre image et à prendre des notes. C'est le jeu, mais ce n'est certainement pas ça qui rendra la performance de This Will Destroy You inintéressante, bien au contraire.

Envoûtant, captivant, This Will Destroy You illustre cette esthétique hypnotique et enivrante du post-rock, qui par sa mélodie et sa subtilité sait vous transporter loin, où les silences s'apprécient autant que les climax. Dans l'obscurité presque totale, toute notre attention est focalisée sur cette musique qui saura nous faire frissonner, nous émouvoir et nous évader.
Le groupe honorera le public de deux rappels pour faire durer le plaisir.
Les lumières s'éteignent, nous restons le souffle coupé. Magistral.

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