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Phnom Penh Phnom Penh vit l’illusion d’avoir rejoint, à une vitesse sidérante, la « modernité ». C’est dans ce contexte qu’une riche scène artistique est apparue...

Sauf le Mar

Horaires:

  • 14h-18h : Lundi
  • 10h-18h : Mercredi au dimanche

Prix :

  • 4 : Tarif plein
  • 2 : Tarif réduit

Comment réserver ?

La ville de Phom Penh vit une transformation profonde et anarchique, sur fond de spéculation immobilière et de corruption, de développement incontrôlé, de destruction du patrimoine architectural – aussi bien colonial que celui des années soixante-dix, en béton, remarquable -, d’édification de tours et de bâtiments massifs. Si elle perd de son cachet et de son identité, si elle n’évite aucun des écueils connus dans les grandes villes asiatiques à la circulation infernale, Phnom Penh vit l’illusion d’avoir rejoint, à une vitesse sidérante, la « modernité ».

C’est dans ce contexte qu’une riche scène artistique est apparue, surprenante dans un aussi petit pays qui ne connaît aucun enseignement artistique digne de ce nom et qui reste très éloignée de ce qui se fait ailleurs dans le monde. Elle est singulière, innovante, marquée par des individualités fortes impossibles à rattacher à des courants internationaux et elle apparaît d’autant plus forte qu’elle ne se fonde sur aucun marché local.

Tous ces artistes créent par nécessité profonde et, si certains commencent à être reconnus par les expatriés et quelques uns à l’international, c’est avant tout un besoin d’expression, de se définir, de se chercher et de se situer face à la situation actuelle du pays qui fonde leur expression. Il est passionnant de voir comment cohabitent et dialoguent implicitement trois générations.

- Les survivants, parmi lesquels on distingue clairement entre ceux qui n’ont jamais quitté le pays et ceux qui sont revenus après des exils forcés :
- Puis la génération née après Pol Pot, celle des presque trentenaires profondément marqués par le génocide et qui trouvent des moyens de questionner aujourd’hui à l’aune de la mémoire.
- Et puis les tout jeunes, remuants, de plus en plus décomplexés, curieux, cultivés, rebelles à leur manière et en même temps attachés à leur culture, dont ils se revendiquent.

Qu’ils soient peintre, cinéaste, photographe, vidéaste, designer, sculpteur, graphiste, artiste de rue, tous ont en commun de questionner l’identité et de traduire leur réponse de façon pertinente.

Si les trois grands artistes reconnus au niveau international (Sopheap Pich, Rithy Panh, Leang Seckon) sont présents, l’essentiel de l’exposition présente des artistes jamais ou rarement présentés hors du Cambodge et avec des travaux récents, dont certains inédits.

Tous ensemble, ils posent la question de savoir comment l’on peut être cambodgien dans un pays qui, il y a à peine vingt ans, était entièrement détruit après quarante ans de conflit et comment l’on peut regarder vers l’avant alors que le pays s’emballe dans le consumérisme sous un régime autoritaire.

 

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