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Pom Pom d’Ariel Pink

Pom Pom d’Ariel Pink

Ariel Pink Pom Pom Style : Pop baroque & barrée Sortie : 17/11/2014

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Tête à claques ou génie ? Si quelqu’un agite avec cette question le petit landerneau de la pop barrée où vivent les hipsters, c’est bien Ariel Pink. Il s’amuse sans doute très malicieusement de cette indécision et fait vraiment tout ce qu’il peut pour l’entretenir. De fulgurances pop qui évoquent les plus grands noms de l’harmonie et de l’inventivité, des Beach Boys aux très sous estimés XTC on passe à des bruitages de kermesse qui vous donnent l’impression que vous avez marché accidentellement sur une girafe qui fait pouet pouet dans la chambre de vos enfants. On ne s’étonne pas de le savoir grand fan de Can et des expérimentations de ce groupe majeur, autant que du groupe de Doom américain de Bobby Liebling, Pentagram, de sa folie sous contrôle ou enfin de Chalino Sanchez, le chanteur de Narcocorrido, les drug ballads mexicaines, abattu en 1992. Tex Mex Mix. A l'écoute intégrale, c’est un peu comme le Grand Huit, on passe du délicieux vertige qui prélude à la descente en hurlant à une nausée tout aussi fugitive. Et ça repart.

Au milieu de ce train aussi fantôme que déjanté hurle et déraille Ariel Pink premier, dans son costume virtuel de panthère rose sous acide. On sent que l’animal n’en fait qu’à sa tête et s’amuse sans doute beaucoup de nous montrer à quel point il peut être brillant et à quel point il peut être agaçant quand on le voit saccager salement un morceau parti pour atteindre des sommets géniaux.

 

Alors, on rampe, on nage le crawl dans ces belles eaux pop pour trouver la ligne limpide, un peu sérieuse, jusqu’à ce qu’on tombe sur une nouvelle savonnette, une planche à clous, une tapette à souris, disposée là pour nous piéger et pour réaffirmer, que, non, vraiment, on ne se prendra pas une seule seconde au sérieux. Aussi fatigant qu’excitant, vraiment. On se demande en tout cas comment l’Ariel se démène sur scène, s’il suit autant le fil de son pur instinct, en se fichant éperdument du reste. Capable du pire et du meilleur et du moyen et du génial et du contre pied dans le même morceau, on ne voit pas qui pourrait le suivre scéniquement. C’est donc avec une impatience inouïe qu’on attend de le voir au Grand Mix le 1er mars 2015 (avec Harry Merry qui viendra présenter Orama Adelic Palooza Omatic, tout un programme.) il serait très étonnant que la prestation soit tiède ou insipide. Dans un grand soir, ça doit être fantastique. On l’imagine sans peine en pantalon zébré, platform boots et pull à paillettes, comme à Portland récemment. On l’imagine aussi sans peine finalement très sérieux dès qu’il s’agit de musique. On ne pourra s’empêcher d’aller vérifier, en tout cas quel goût peut bien avoir sur scène ce chewing gum pop, un peu écœurant mais aussi sucré et délicieux. Génie ou tête à claques ?

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