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Feini-X Crew

Feini-X Crew

Alvin et Stefunking Style : Hip Hop Date de l’événement : 21/06/2013

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« Feini-X Crew » : Si vous suivez l’actualité rap de la région ce nom doit vous dire quelque chose.
Feini-X Crew c’est cette formation hip hop régionale qui enchaîne les victoires : Buzz Booster, Main Square Festival… Les membres du groupe, Alvin et Stefunking, viennent notamment de graver leur nom sur l’affiche du festival de Dour et ne comptent pas s’arrêter là.
Les deux frères, originaires de Maubeuge, nous parlent de leur formation, de leurs expériences, de leur public et surtout de la persévérance qui ne les a jamais quittés. Nous les avons rencontrés le 21 juin dernier, le jour de la fête de la musique pour parler avec eux de musique : un pur hasard de calendrier qui tombe à pic.

LLN : Parlez-nous de votre groupe Feini-X Crew ? Le nom de votre groupe, sa naissance, ses membres et son histoire.

Stefunking : Feini-X Crew a commencé en 2006. A la base il s’agissait d’un collectif de plusieurs groupes de rappeurs. Les membres venaient de Feignies, Maubeuge ou Louvroil. « Feini » fait référence à la ville ; c’est également là, à Feignies, qu’on a fait notre première scène.
Le nom de notre formation est également un jeu de mot entre la ville et l’oiseau (le phénix).
De plus, nous n’étions jamais le même nombre de rappeurs sur scène donc le « X » fait référence à cet effectif variable. Au départ il y avait Thomas et moi, puis Medhi et une fille qui s’appelait Siam. De son côté mon frère avait un groupe avec Boskomat. Un jour ils ont partagé la scène avec nous. Le collectif s’est alors agrandi. On était souvent quatre voire cinq sur scène. Puis comme chacun avait des obligations professionnelles, on s’est retrouvé à deux mon frère et moi. On est à deux depuis fin 2009 début 2010. Et maintenant on évolue sur scène avec un DJ.

LLN : D’ailleurs est ce que c’est un avantage ou un inconvénient de travailler en famille ?

S : Il n’y a pas de soucis. Non c’est bien car comme on vivait ensemble à l’époque c’était plus facile pour bosser sur les morceaux. En plus, on se connaît, on sait comment on fonctionne, il y a une confiance entre nous.

LLN : Parlez-nous de l’organisation de votre groupe. Qui écrit les textes de vos morceaux ? Qui compose la musique ?

S : Les nouveaux sons qu’on va faire résultent de la plupart des compos d'Alvin. On écrit chacun nos sets de notre côté et après on met tout en commun.

LLN : En février dernier, vous avez sorti un album best of : « Class X files » (22 titres). Cet album regroupe des anciens titres (comme « VDS zoo ») mais aussi quelques inédits « Where do you go ».
Pourquoi avoir choisi de faire un best of ?

S : Lorsqu’on a gagné le Buzz Booster national notre objectif était alors de diffuser notre groupe à une échelle nationale. Et le best of permet aux personnes qui ne nous connaissent pas d’écouter et d’avoir un condensé de ce qu’on a fait depuis nos débuts. Et pour que le public nous découvre on a opté pour un téléchargement gratuit de notre album sur le net.

LLN : Justement est-ce que vous vivez de la musique ou avez-vous d’autres activités en dehors du groupe ?

S : Aujourd’hui c’est vrai qu’on fait pas mal de choses mais ça ne nous permet pas encore de vivre de la musique. Moi je travaille à côté, je suis chargé de communication au sein de l’association Secteur 7. Je me concentre plus sur la programmation et la communication des événements. On propose plusieurs catégories d’événements : on a une rubrique événementielle, une autre de prestations (on propose différents ateliers en graff en deejaying, en écriture rap et slam), on a également un pôle culturel avec une école de danse.

LLN : Et toi Alvin, comment arrives tu à gérer les différentes formations auxquelles tu appartiens ? (Il y a d’abord eu la formation avec Boskomat (Boskomat et Al- 20) et aujourd’hui Mlle Layne Mr Alv)
Et puis il y aussi ta carrière solo sous le nom d’Al-20 (Tu as récemment collaboré avec MC Métis pour « Sm(a)ile on my face »)?

Alvin : Ce n’est pas simple mais j’ai eu des périodes où je pouvais me concentrer sur chaque formation. Par exemple avec Melle Layne et Mr Alv, j’ai pu me préparer pendant deux ans. Il faut apprendre à bien répartir le temps. Mais c’est vrai qu’en ce moment c’est plus difficile puisqu’on arrive à une période où on est programmé à des dates et lieux différents. Il faut savoir jongler entre les dates pour éviter de les faire se chevaucher. J’avoue qu’à certains moments je suis beaucoup pris mais c’est le jeu et j’accepte.

LLN : Et tu penses qu’un jour tu devras faire un choix ?

A : Je pense que je pourrai garder les deux, il faudra juste savoir à quel dosage. J’imagine que les choses ne viendront pas en même temps pour les deux formations. Je vais faire en sorte d’allier les deux dès que c’est possible.

LLN : Vous avez de nombreuses collaborations sur cet album comme : Talker, MC Metis, Boskomat, Four D (Chili) Racecar (US), Dj Profecy, KGL (BXL), Fofo (RDC) Kery James et Bamboo (US). (artistes internationaux)
Pouvez-vous nous parler de ces featurings ? Comment ont-ils pris forme ?


S :
On a fait un featuring avec Four D, un rappeur Chilien, qui venait passer un an à l’étranger. Il a débarqué dans une famille d’accueil à Maubeuge. Il s’est renseigné sur les formations hip hop de la région, il m’a contacté puis on s’est rencontré. Un jour il a débarqué à l’improviste au bureau, il est revenu plusieurs fois, on a sympathisé. Son objectif était de venir en France pour sortir un album et avec Secteur 7 on l’a aidé à le réaliser. On a enregistré des morceaux ensemble qui sont sur son album et le notre. A la fin de son séjour, il parlait très bien français et même en « verlant » comme nous (rires).
C’est une belle rencontre qui nous a permis aussi d’évoluer artistiquement, il nous a apporté une autre approche de la musique et nous a fait part de ses influences.

On a aussi fait un morceau avec un oncle à nous en 2009, c’est la première fois qu’on allait au Congo dans notre pays d’origine.
Après on a aussi fait un morceau avec Racecar, (nb : avec qui ils ont d’ailleurs partagé la scène durant la fête de la musique.) Il travaillait à l’époque avec DJ Profecy. Il a tout de suite apprécié notre travail.

C’est vrai qu’on a un style qui diffère des formations de rap français, on a une approche plus américaine c’est justement les sons qu’on apprécie. On aime et on écoute pas mal de rap français, dans la musicalité on préfère le rap Américain.
On évolue aussi avec des personnes de la région comme Boskomat, Mc Métis, on s’est tous rencontrés par l’intermédiaire du Secteur 7, c’est comme une famille.

A : Pour ma part, en 2007 je suis allée à New York, chez un autre oncle à nous. J’ai fait la rencontre d’un rappeur New-Yorkais : Bamboo. On a échangé et il m’a montré ses compos. A la fin de mon séjour on a décidé de faire un morceau ensemble. J’ai fait l’instrumentation sur place. Bamboo l’a écouté et il m’a demandé sur quoi porterait notre featuring. Il a ensuite ouvert un petit carnet ou il avait noté des textes et il a trouvé celui qui collait le plus.

S : A son retour on était super content, il part aux Etats-Unis et il revient avec un featuring !

LLN : Quelles sont vos influences musicales ? (C’est du rap ou du Rock’n’roll ?)

S : On aime bien les rencontres et ce qui peut naître de celles-ci. Pour ce morceaux « C’est du Rap ou du Rock’n’ Roll » on avait participé à un projet qui s’appelait « Branche-toi et marche » et qui faisait se croiser deux groupes aux styles distincts. On a alors accroché avec un groupe d’Aulnoye-Aymeries qui s’appelle « Radical Suckers ». Il y a un de leurs morceaux que je trouvais exploitable et j’ai donc demandé à mon frangin de faire un remix. On a obtenu un son à mi-chemin entre le rock et le rap.
Quant aux paroles du refrain, elle découle d’un morceau de rap performance de Kerry James que l’on aimait bien. A un moment donné il sort cette phrase : « c’est du rap ou du rock’n’roll ? ». Le morceau était donc lancé…

LLN : Quels sont les artistes qui vous inspirent et ceux que vous écoutez en ce moment ?

A : J’écoute beaucoup de soul. J’ai été plongé dans cet univers, très jeune, grâce à mes parents.
Cet intérêt pour la soul découle aussi de la manière dont on crée un beat hip hop. On utilise des « samples », des sortes d’échantillons de cette musique soul pour ensuite les réadapter sur un beat hip hop. J’allais chercher dans la musique de mon père. Et à force de les écouter je me suis dit « tiens c’est vraiment bien la soul » et c’est comme ça que, depuis, j’apprécie encore plus cette musique.

S : Avant on écoutait beaucoup de rap. Je suis tombé dans le rap quand j’avais 14 ans, je me suis fait une discographie. En plus, à cette époque c’était vraiment l’âge d’or du rap. Après le rap s’est développé et aujourd’hui il y beaucoup trop de rappeurs. On écoute mais ce ne sont plus des gens qui vont nous influencer, nos influences sont déjà faites. Les classiques comme NTM, IAM, Secteur A avec Ministère AMER, Passi, Doc Gynéco, Arsenik, Oxmo Pucino sont nos références. Côté rap New –Yorkais on écoute Nas.

LLN : Parlez-nous de la réalisation de vos clips.

En trois ans vous avez évolué passant du clip amateur de « VDS zoo » à de véritables vidéos professionnelles comme « Where do you go ».
Pourquoi faire le choix de tourner la plupart de vos clips à Maubeuge ? (Dans le zoo ou encore dans les remparts).


S
: Le zoo de Maubeuge se prêtait parfaitement à notre premier clip : « VDS Zoo ». Et puis ça nous tenait aussi à cœur de montrer notre ville. De plus comme les gens nous ont vu évoluer à Maubeuge, si on fait un clip dans une autre ville ils vont se demander pourquoi. On voulait vraiment faire les clips chez nous mais pourquoi pas, un jour, en réaliser ailleurs.

A : Ce choix étonne pas mal de personne « Quoi ! Vous avez fait un clip à MAUBEUGE ! » mais les habitants, eux, sont contents. Et puis le premier clip a été fait « maison ».

S : C’est vrai qu’il y a une certaine évolution dans l’élaboration de nos clips. On a commencé à avoir une petite notoriété et on a donc eu l’opportunité de travailler avec des professionnels. L’image d’un groupe c’est très important, avec la diffusion du net il se doit d’être varié en apportant des photos et vidéos de qualité au public.

LLN : Vous avez récemment remporté le tremplin du Buzz Booster (en avril), le Main Square (le 25 mai dernier) Comment se sont déroulés ces tremplins ? Avez-vous rencontré des difficultés dans les différentes étapes ?

S : On est très fiers de les avoir remportés. Sur l’ensemble de notre parcours on en a gagné dix tout au long de notre parcours. Dans les derniers tremplins auxquels on a pu participer, notre objectif de réussite concernait le Buzz Booster car il s’agissait vraiment d’un tremplin rap. On a tout d’abord remporté le Buzz Booster régional; on voulait vraiment réussir car c’était la 4ème fois qu’on le tenté. A Marseille, pour la finale nationale, on avait vraiment la niaque.

Le tremplin du Main Square est celui où on a rencontré le plus de difficultés.  On était le seul groupe de rap. Les autres groupes étaient généralement des formations Rock. La tradition du tremplin c’est vraiment spécifique au Rock. Dans la région on est les seuls à faire des tremplins que les autres rappeurs ne font pas. Au départ on a commencé chez nous avec le tremplin des Nuits Secrètes, qu’on a d’ailleurs gagné. Ça nous a motivés pour la suite et on a enchaîné.
D’habitude lorsqu’on participe à ce genre de concours on reste confiant quant à notre prestation même si on est inquiet de savoir ce que vont faire les autres concurrents. On arrive quand même à juger notre performance, mais là, avec le tremplin Main Square on a vraiment douté jusqu’au bout.

A chaque finale de nos tremplins il y a toujours un « beugue » qui se produit. On a en d’ailleurs eu un lors du Buzz Booster, et le tremplin du Main Square n’y a pas échappé non plus.

LLN : Ah vraiment ? Allez, dites-nous tout : qui porte la poisse ?

(Alvin montre son frère du doigt)

S : Et oui…Je commençais à rapper et mon micro s’est coupé ; Alvin connaissant mes textes et a donc rappé à ma place. Après on s’échangeait les micros. Deuxième morceaux : le problème technique continu, heureusement les techniciens étaient très réactifs et l’un entre eux a réussi, je ne sais comment, à se faufiler pour me donner un autre micro.

C’est vrai que sur le moment ça nous a déstabilisés, on s’est dit que c’était fini pour nous. Mais pour en finir c’est, en partie, notre réactivité face au problème qui a séduit le jury. En effet, quand tu es programmé sur une grande scène comme le Main Square il faut savoir gérer les imprévus.

LLN : Quel est votre prochain objectif ?

S : Ces derniers temps on a multiplié pas mal de dates dans la région Nord pas de Calais (comme par exemple à la Cave aux poètes, au Grand Mix, et à l’Aéronef) et c’était d’ailleurs là l’un de nos premiers objectifs. Notre prochain objectif, maintenant est de s’exporter au-delà de la région en se produisant dans toute la France.

Grâce à notre victoire, le Buzz Booster nous permet de programmer 10 dates dans toute la France. C’est un nouveau challenge qui met un peu la pression. On est lauréat national donc on sent que le public fonde beaucoup d’espoir sur nous mais on a encore du travail.

A : L’enjeu est d’installer et imposer notre musique, ce tremplin nous a permis d’avoir une certaine réputation maintenant il va falloir l’assumer.

LLN : Vous rêvez d’un succès Hip Hop comme les Rockeurs Lillois de Skip The Use ?

S : Si on suit leur parcours nous ça nous dérange pas du tout ! Ils ont cravaché et ça marche pour eux. Je trouve qu’ils font de bon choix dans leur parcours.

LLN : Cet été on vous retrouve dans de nombreux festivals (Festival Paris Hip Hop, le Main Square Festival, Paradisiac Field). Et on vient d’apprendre que vous allez même participer au 25ème festival de Dour ! Comment cela est arrivé ? Comment réagissez-vous par rapport à ce nouveau tournant dans votre carrière ?

S : Dour nous a contacté récemment, il y a peine deux semaines. Il faut dire que chaque année j’envoie nos maquettes pour tenter de participer au tremplin organisé par le festival. Cependant, le festival de Dour n’accepte que les formations belges dans son concours. Je ne voulais pourtant pas renoncer ; je me disais que si vraiment ils avaient le coup de cœur ils oublieraient notre nationalité.
J’avoue que cette année les responsables du concours m’ont dit : « arrête on sait très bien que vous êtes français ! » (rires)
Mais il se trouve que les stagiaires du comité d’écoute nous connaissent, certains sont de la région. Et puis, le festival cherchait à ajouter un autre groupe dans sa programmation et nos connaissances ont fait écouter nos maquettes au programmateur et c’est comme ça que l’aventure a commencé.

Comme quoi la persévérance paie toujours ! On n’a pas lâché l’affaire et nous voilà programmé là-bas !
Et cette philosophie s’applique aussi aux autres échecs qu’on a pu rencontrer dans notre parcours. A chaque fois le retour des gens nous a motivé. Et à chaque fois, avec Alvin, nous sommes agréablement surpris du soutien que nous apporte le public.

A : C’est vrai qu’une fois que tu as conscience de ça, une fois sur scène, tu as envie d’aller à fond, de te dépasser pour ton public. La scène c’est différent des enregistrements studios parce que la récompense est directe : tu vois la réaction des gens.

LLN : Donc « La Persévérance » sera le prochain titre de votre nouvel album ?

(rires)

S : Ah mais pourquoi pas ! On a des idées de noms pour notre prochain album, on travaille dessus. Toujours grâce au Buzz Booster on a gagné une distribution de notre prochain album. C’est aussi à nous d’être stratégique et faire se correspondre les dates de notre tournée avec la sortie de ce dernier album pour entretenir l’engouement autour de notre groupe. On a une belle fin d’année, un bel été chargé. On est content car on a l’impression que tout nous sourit. Avant on avait beau envoyer des mails ou contacter des personnes nos requêtes restaient sans réponse.

> Site officiel de Feini-X Crew

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