Les Tambours du Bronx de passage au Splendid de Lille quelques jours après la sortie de leur nouvel album studio MMIX (5 octobre). Un événement puisqu’il n’y a pas eu d’album studio depuis 10 ans ! L’occasion pour nous d'aborder entre autres ce sujet avec quelques uns d'entre eux (Dédé, Jean-Marc, Mad, Sid, Thierry). Car les Tambours du Bronx, ce sont 17 musiciens sur scène, mais aussi 22 ans d’existence, plus de 120 musiciens tous originaires de Nevers et ses environs déjà passés dans les rangs des TDB, près de 1 100 concerts, 16 000 bidons détruits, 110 000 mailloches brisées… Rencontre avec une des références internationales en percussions expérimentales et en musique industrielle.
Aurélie : Un nouvel album studio est sorti le 5 octobre « MMIX ». Il n’y en avait pas eu depuis 10 ans en dehors des live. Vous pouvez nous expliquer pourquoi une si longue période ?
Thierry : Oui, pourquoi une si longue période d’ailleurs ?
Jean-Marc : Parce qu’on a fait des live entre temps effectivement.
Thierry : On a aussi fait un DVD. On est souvent sur la route. Et les Tambours du Bronx dans un studio, ce n’est pas toujours facile. Il faut trouver le studio qui correspond au groupe. Pour cet album, on a eu l’opportunité de le faire chez nous.
Map : Mais sur les albums live qui sont sortis avant, il y a quand même des nouveaux morceaux comme sur le DVD mais ils n’ont pas été faits en studio.
Aurélie : Comment avez-vous donc travaillé sur ce nouvel opus ?
Thierry : Dans celui-là, il y a beaucoup de morceaux, quatorze ou quinze nouveaux.
Map : Les morceaux ont vraiment été faits avec de l’Electro par rapport à ce qui s’est passé avant. On a sorti un album qui s’appelle Stereostress Remixes (Avril 2003) sur lequel des gens ont mixé les TDB à leur sauce. Cet album nous a inspiré pour mettre de l’Electro. Dans MMIX qui vient de sortir, on a vraiment travaillé les morceaux comme ça. Les personnes qui les ont travaillés l’ont fait en pensant à l’Electro et parfois un petit peu à la vidéo.
Aurélie : Et quelle est la signification du titre « MMIX » ?
Sid : C’est 2009 en grec.
Mais non en hébreux
Map : Mais non en chiffres romains (Rires)
Pauline : Contrairement aux albums, vous renouvelez plus régulièrement le spectacle. Ce nouveau spectacle date de février 2009. Qu’est-ce qui a changé par rapport au précédent (mars 2005) ?
Thierry : Il y a un peu moins de chant. Plus de morceaux avec de l’Electro. Et puis, il y a la vidéo en plus.
Aurélie : Et comment vous avez intégré ça justement ?
Thierry : 2 – 3 gars du groupe ont travaillé sur les images. Et puis comme quand on a rajouté l’Electro, on voulait garder le côté live. C’est nous qui déclenchons les sons, il n’y a pas de bandes derrière. Yann joue aussi en live. Les images sont déclenchées par les musiciens.
Jean-Marc : Elles ne sont pas projetées sur un écran classique mais sur des plaques en métal qui rappelle un peu les bidons et les stands sur les côtés qui sont aussi en métal.
Aurélie : La tournée est passée il y a quelques jours par la région d’origine du groupe avec un arrêt à Nevers, comment a été accueilli le nouveau spectacle ?
Thierry : Le spectacle a été bien accueilli. Ça faisait 5 ou 6 ans qu’on n’était pas passé à Nevers.
Les TDB : Non, parce qu’on avait fait un festival là-bas.
Thierry : Oui, alors que là c’était à la Maison de la culture dans une salle assise. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas joué dans cette salle là mais effectivement on avait joué dans un festival Rock il y a deux ans de ça.
Dédé : A Nevers, on a assez de copains pour remplir la salle. C’est même carrément une institution là-bas. Il y a des gens qui connaissent ça depuis très très longtemps. Ça a commencé là-bas. Quelque part, ça leur appartient, c’est à eux.
Aurélie : Est-ce que vous avez prévu aussi pour ce nouveau spectacle de passer à nouveau dans un endroit surprenant* ou vous produire pour un événement particulier** comme vous l’avez déjà fait auparavant ?
Jean-Marc : Pour l’instant non. On fait un peu le tour de la France. On a un concert à Genève au mois de novembre. Mais j’espère que pour 2010, il y aura quelques dates à l’étranger.
Dédé : Peut-être des collaborations. Il y a des choses qui vont se mettre en place mais c’est en cours de discussion. C’est encore des projets secrets pour le moment… Le spectacle est tout juste rôdé. Il commence à bien se mettre en place. C’est le début d’une nouvelle naissance pour ainsi dire à chaque fois. On est en attente de retour de gens. On attend peut-être une distribution à l’étranger pour faire peut-être une tournée promotionnelle en Allemagne, dans les pays nordiques. Ce serait super bien ça mais ce sont des « peut-être », ça ne dépend pas franchement de nous.
* Endroits insolites tels une chapelle, une patinoire, le Sahara, une piscine, la Tour Eiffel, une carrière, une mine, des usines, le toit d'un immeuble, une forêt, une plage, des bus, une péniche, des amphithéâtres romains, des forteresses et citadelles médiévales...
** Evénements particuliers tels que la 1ère partie de Johnny Hallyday sous la Tour Eiffel pour ses 40 ans de carrière, le Sziget Festival en 1ère partie de Korn en 2005...
Aurélie : Est-ce que vous avez déjà pensé à utiliser autres choses que des bidons et des mailloches ?
Thierry : On a essayé d’ajouter des guitares mais ça ne fonctionnait pas. C’était trop galère et ça ne correspondait pas.
Jean-Marc : On a utilisé des tuyaux de fonte aussi, des tuyaux de 7 mètres de haut et d’un peu plus d’un mètre de diamètre.
Dédé : C’était en fait l’idée d’un monsieur qui avait tout organisé. Par contre, pour des projets comme ça, on est toujours demandeur. Moi, j’aimerai bien joué sur des gros tubes en fonte de 10 mètres de haut. On a bien joué avec les frères Morvan alors pourquoi pas ?
Les Tambours du Bronx en concert au Splendid de Lille
Aurélie : Vous serez 17 sur scène ce soir...
Les TDB : Heu, à peu près (Rires)
Aurélie : Ce qui est incroyable dans l’histoire du groupe c’est que plus d’une centaine de musiciens en tout ont déjà participé au projet. Est-ce qu’il y a ou y a eu des femmes ?
Les TDB : Non mais il y en a déjà eu à la technique.
Thierry : Elles ne veulent pas jouer avec tous ces mecs torse-nu.
Aurélie : Est-ce que c’est entre autres parce que c’est très physique ?
Thierry : Oui, c’est vrai que c’est assez physique. Y’a des filles qui sont sûrement capables de le faire mais on n’a pas la même sensibilité.
Jean-Marc : Il existe un groupe de femmes qui le fait et qui est complètement différent. Elles n’ont pas du tout la même approche.
Dédé : Mais c’est vrai qu’on nous branche là-dessus, encore au dernier concert d’ailleurs. Il y a encore une fille qui nous a dit qu’elle aimerait bien essayé de jouer et comment ça se passait pour intégrer le groupe. Donc de temps en temps, on a quand même des demandes.
En plus, quand on part en tournée à 18 comme ça dans un bus, imagine…
Sid : Par contre, on a un travesti en dj.
Les TDB : Ha non, il ne faut pas le dire. (Rires)
Aurélie : Alors apparemment parfois vous donnez des bidons aux spectateurs à la fin du concert, donc y’a moyen que Lillelanuit reparte peut-être avec un bidon ce soir ?
Dédé : Ha non, ce n’est pas le bon concert, c’est tous les deux concerts, quand les deux faces du bidon ont été utilisées et là, c’était celui juste avant.
En revanche, il était possible de repartir avec une mailloche > Cf la review
Les bidons sont peints par les TDB dans leurs locaux.
> Site officiel des Tambours du Bronx
> Myspaces des TDB
> Facebook des TDB
Avec la participation de Pauline Joire
