Good Morning England

Alors que la loi Hadopi, proposant une répression au téléchargement illégal sur internet, vient tout juste d’être votée en France, voilà que le Royaume-Uni nous rappelle gentiment l’histoire des radios pirates, interdites à la fin des années 60.

Logiquement nommées « pirates » car elles étaient émises par des bateaux aux abords des eaux territoriales britanniques, elles permettaient à plus de 20 millions d’auditeurs, de profiter des sons des Beattles et des Rolling stones alors que les radios nationales se refusaient de tels « écarts ».

Good Morning England, c’est l’histoire du réveil de toute une génération d’anglais vécue à travers le jeune Carl, envoyé de force par sa mère sur le Bateau le plus rock’n roll de toute la mer du nord. Navire de pêche transformé en studio de radio, Radio Rock diffuse « all day and all the night » les tubes qui défrayent la chronique à la fin des années 60. A son bord 8 DJ’s se partagent l’antenne, et font découvrir à Carl les joies du (S…x, D…g &)Rock’n roll. Mais ces militants de la liberté sont menacés par le gouvernement britannique qui souhaitent arrêter la diffusion des ces radios symboles de « débauche » incontrôlable.

Rock n’roll ne pouvait rimer qu’avec « drôle » pour cette comédie menée par Richard Curtis. Réalisateur de Love actually, scénariste de  Quatre mariages et un enterrement,  Coup de foudre à Notting hill  et de  Bridget Jones , Curtis s’éloigne de la comédie romantique pour se remémorer ses souvenirs d’enfance dans un « feel-good movie », riche en bons mots et en situations burlesques. Créateur du personnage Mr. Bean, Curtis porte encore bien haut les couleurs de l’humour anglais. Il est suivi pour cela par les acteurs du film qui forme une bande originale de connaisseurs aux différentes sensibilités rock : Midnight Mark vous donnera LE conseil pour faire craquer les filles, Thick Kevin étonnera par son insignifiante culture générale, et Simon le simplet sera à la recherche de la première femme de sa vie.

On peut noter la performance de Phillip Seymour Hoffman, méconnaissable, qui prend l’antenne dès 21h pour l’émission du Comte, « Le Comte à rebours ». Quand il frotte sa barbe au micro de Radio rock, il ressemble étrangement à Zégut, sage diffuseur de sons indémodables sur les ondes françaises.

De même pour Rhys Ifans, qui a laissé au placard le slip kangourou de Spike de Coup de foudre à Notting Hill, pour endosser la redingote du légendaire Gavin et devenir le fantasme vocal des girls anglaises. 

La musique est souvent un outil imparable pour sublimer le 7ème art. Par ce film, le cinéma rend l’appareil à la musique avec un hommage au patrimoine musical : David Bowie, Procol harum, Otis redding…
Les quelques critiques qui accusent le film de certaines longueurs doivent sûrement ressemblés au ministre du « Politiquement Correct » Dormandy pour ne pas supporter plus d’une heure de rock. D’ailleurs, les jurons et insanités de ce même Dormandy, qui tente désespérément d’éradiquer ces radios pirates sont paradoxalement les plus rock’n roll du film !

Apologie d’une ère (révolue ?) où la répression ne faisait pas le poids contre le désir d’écouter de la musique, ce film donne surtout envie de tourner le bouton volume et de sauter en caleçon (ou en string) sur son lit en imitant les plus grands champions d’Air Guitar !

Alors pour ne pas vous exposer à une crise de manque de rock’N roll sur la route du retour, n’oubliez pas de remplir votre lecteur Mp3 des albums de Led Zep, the Who ou encore the Kinks !

Pour profiter au mieux du film je ne vous proposerai pas de voir la bande-annonce, qui révèle un peu trop l’histoire, mais je vous invite à confectionner votre propre jaquette rock sur le goodies du site officiel : sortez vos pattes d’eph’ !