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Ratatouille : sortie le 1er aout

Ratatouille
Réalisé par Brad Bird
Avec les voix de Guillaume Lebon, Thierry Ragueneau, Camille, Pierre François Martin-Laval

Rémy est un jeune rat qui rêve de devenir un grand chef français. Ni l'opposition de sa famille, ni le fait d'être un rongeur dans une profession qui les déteste ne le démotivent. Rémy est prêt à tout pour vivre sa passion de la cuisine... et le fait d'habiter dans les égouts du restaurant ultra coté de la star des fourneaux, Auguste Gusteau, va lui en donner l'occasion ! Malgré le danger et les pièges, la tentation est grande de s'aventurer dans cet univers interdit.
Ecartelé entre son rêve et sa condition, Rémy va découvrir le vrai sens de l'aventure, de l'amitié, de la famille... et comprendre qu'il doit trouver le courage d'être ce qu'il est : un rat qui veut être un grand chef...

Les studios Pixar peuvent se vanter d’une véritable régularité dans la qualité de leurs films, et ce depuis le début en 1995 avec Toy Story qui avait mis la barre très haute, suivit par entre autre Toy Story 2, Monstre et compagnie ou récemment Cars. Alors quand on parle de grand cru, ça n’est pas peu dire, surtout quand le réalisateur, Brad Bird, a déjà à son actif le très beau « Le géant de fer » et l’excellent « Les indestructibles ».
La recette du chef, John Lasseter, est toujours aussi efficace : Prouesse technique, sens du rythme et, ce qui fait leur point fort, une histoire béton.

Au fil des années, les progrès techniques ne devraient plus nous étonner, mais l’on s’émerveille toujours de la fluidité de l’animation, Pixar certifiant dans le générique de fin qu’ils n’utilisent pas de motion capture (c’est quand de vrais acteurs jouent la scène et que les mouvements sont enregistrés pour être reproduits par un personnage animé). Tout est donc fait à la main, et évidemment avec l’aide d’ordinateur et de petits programmes, qui gèrent par exemple les milliers de poils de chacun des rats, en fonction de leur mouvement et selon qu’ils soient secs ou mouillés.
Lors de la création d’un film, qui dure environ 4 ans, rien n’est laissé au hasard chez Pixar et une grande importance est donnée au rythme du film, pensé longtemps à l’avance. Mais ce qui passe en premier, avant les prouesses techniques, les démarquant ainsi de tous leurs concurrents, c’est bien sur l’histoire. Complexe et intelligent, le scénario est mis au premier plan. Le film s’adresse ainsi autant aux enfants qu’aux adultes et évite les lourdes morales explicites que l’on retrouve dans des films tel que … Shrek le troisième par exemple. Il n’y a qu’à regarder, dans le générique de fin, le nombre de personnes qui ont travaillé sur l’histoire, à toutes les différentes étapes de l’élaboration du film.

Ratatouille, né dans ce moule d’exigence des studios Pixar, est donc à nouveau une grande réussite. L’univers des rats s’avère une très bonne idée, donnant lieu à un anthropomorphisme inventif souvent drôle mais aussi très juste. Le film aborde ainsi des thèmes forts, où le niveau social et l’origine ethnique ne doivent pas être un obstacle pour faire ce qu’on le veut, pour accéder à ses rêves. Comme le souligne le personnage d’Ego, « Tout le monde peut être cuisinier » ne veut pas dire que l’on est tous de grands cuisiniers, mais qu’un grand cuisinier peut surgir de n’importe où.
Le film nous parle aussi de l’importance de la famille et de la place de l’individu, avec sa propre personnalité, au sein de cette famille. La différence existe autant au cœur d’une même tribu qu’avec les autres. A la famille s’ajoute également le problème de la relation père-fils, le besoin de reconnaissance du père couplé à celui d’indépendance.
Enfin, le film s’attaque à la publicité, qui n’hésite pas à détourner l’image d’une personne, ici décédée, et au rabaissement de la qualité au profit de l’argent, pour vendre toujours plus.

Ces thèmes donnent donc une profondeur au film et un véritable intérêt, mis en valeur par l’aspect très divertissant et drôle de l’histoire. Plongé dans l’aventure, on s’attache tout de suite au héros, Rémy, partagé entre sa famille et ses rêves. Il est entouré d’autres personnages farfelus, dont l’hystérique « petit chef », et le génial critique culinaire, Ego, véritable créature burtonnienne travaillant dans un bureau en cercueil avec une machine à écrire en tête de mort.

Si l’on oublie le tristounet « Shrek le troisième », le film d’animation se porte donc bien depuis deux mois avec le petit bijou qu’est Persepolis et le très drôle « Les Simpson – le film ». Ratatouille continue dans cet élan, démontrant la diversité d’un genre trop souvent considéré comme réservé aux enfants, et nous attendons déjà avec impatience le prochain Pixar.

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