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Each Other par Aidan Knight

Each Other par Aidan Knight

Aidan Knight Each Other Style : Folk boisé saupoudré de neige Sortie : 22/01/2016

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Quelques cordes délicatement pincées sur une guitare fine, une voix qui semble hésiter entre le chant et la déclamation posée accueillent l’auditeur de la très belle découverte de ce mois de février. Le chant s'affermit très vite, devenant suave et chaleureux. Claviers en motifs tissés et tourbillons synthétiques, piano en cascade harmonique, voix posée, dans un souffle proche, Aidan Knight nous accueille en douceurs diverses, en teintes neigeuses à peine peintes avant que quelques carillons plus sonores ne lancent le disque. A l'écouter, on est peu surpris qu’il ouvre en ce moment pour les Villagers de Conor O’Brien ou qu’il soit sur le label de Nigel Adams (Erland and the Carnival).

Comme souvent, il semble y avoir un lien irrationnel entre une certaine manière d’entendre et de composer la musique et le… Canada, une absence totale de surenchère et de bruits gratuits, un goût profond pour les harmonies boisées et les chœurs célestes. Aidan Knight, comme Ron Sexsmith, Peter Elkas, Final Flash, Half Moon Run, le Justin Vernon de Bon Iver, le Kirk Taylor de Timber Timbré, ne semble avoir aucun goût pour le boucan, même si celui-ci a ses vertus propres. Il trace un chemin plutôt soft, sans sombrer dans de pénibles mollesses convenues, utilisant la réverbération comme le fait Daniel Lanois en solo, influence assumée, et des touches d’écho caverneux dispersées pour donner de la profondeur à l’ensemble (You are not here).

Une basse extrêmement ronde et douce, toute en vélocité mélodique, relancera The Arp pour continuer à nous emmener dans ces contrées splendides, faites de tempos en suspensions, d’attentes contrôlées avant que la mélodie ne reprenne tous ces droits. Folk, oui, sans doute. Pop, aussi, pour la luminosité des arrangements. Ce qui est très réussi, c’est qu’on ne se perd pas en fanfreluches dépressives: tous les titres ont une belle mécanique interne, une dynamique propre qui les relancent toujours.

De l’espace, de la lumière, de la clarté, une subtilité tout en toucher qui affleure partout. Caisse claire, claviers en tapis soft, basse hypnotique ou rebondie, souvent pas grand-chose de plus. Et tout suffit, grâce à l’équilibre. Belle promesse et jolis reflets bleutés percés de soleil froid sur une neige poudreuse à souhait, tout en scintillements gracieux, éclairés d’une voix toute en tension retenue. On peut, de plus, écouter légalement l'album en intégralité sur la version québécoise du Huffington Post. Un Knight qu'on se fera un plaisir d'aller adouber au Grand Mix, le 12 mars.

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