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My Little Cheap Dictaphone, « The Smoke behind the sound »

My Little Cheap Dictaphone, « The Smoke behind the sound »

My Little Cheap Dictaphone The Smoke behind the sound Style : Pop psychédélique Sortie : 10/03/2014

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Dès le premier titre MLCD résout une équation à deux inconnues de manière assez magistrale : commencer lentement, générer une belle tension climatique et atmosphérique, foncer enfin vers une explosion finale totalement mélodique sans l’emmener trop loin dans la durée. A l’heure ou on n’en finit plus de touiller les vieilles soupes dans des pots remasterisés quatre fois, c’est particulièrement rafraîchissant. On enfonce le clou de cette belle ambition de compositeurs avec les harmonies vocales de Change in my heart. C’est lent et puissant, plutôt lyrique au fond et « joyeusement mélancolique » pour citer Barbara Manessier, l’une de nos chroniqueuses. On osera même, occasionnellement, une comparaison risquée avec le Floyd d’une certaine époque dans la manière de relancer les morceaux mais pulsé par une énergie nerveuse et nettement moins contemplative. Extraire le meilleur de l’orage avec Out of the storm, voilà qui pourrait bien résumer le projet. On s’amuse aussi de l’ironie du nom du groupe, ce n’est pas cheap du tout et ce n’est pas enregistré sur un dictaphone… C’est au contraire particulièrement ambitieux et maîtrisé, composé et produit. Un quatrième album réussit et fort d’une vraie direction, ce n’est pas si fréquent.

Un morceau comme Change in my heart confirmera la tonalité presque psychédélique de ce disque emporté et tourbillonnant. On pense aussi à Girls in Hawaii avec davantage d’appuis et de puissance et le même producteur, Luuk Cox. L’ensemble est extrêmement cohérent, c’est constamment le même disque et tous les titres sont différents, sans faiblesse tant la dimension de projet d’ensemble est sensible. La monotonie n’est pas au programme, il suffit d’écouter Bitter taste of life et son contretemps roublard qui fait presque penser au tempo cher aux Specials avant que le clavier vienne rendre l’impression plus européenne qu’insulaire. On file ensuite vers de nouveaux paysages très oniriques avec Summer in the dark. Un disque paysager et rêveur, porté par de très rondes parties de basse, qui nous laisse songeur, le regard perdu à travers la fenêtre, cherchant d’improbables horizons. Qu’on n’en déduise pas que le disque est cafardeux, c’est tout le contraire, il est profond et intelligemment mené. La basse galopante et la guitare légère de Not Hype convainquent définitivement. De quoi filer le 7 novembre les voir au Nautilys à Comines dans le cadre du festival Tour de Chauffe dont Lille la Nuit est partenaire et revenir bien vite se reposer pour Elyas Kahn le 8 à la ferme d’en haut. On a d'autant plus de raison de jouer sur notre site pour gagner deux places pour chacun des concerts du Festival...

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