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« No song, no spell, no madrigal » The Apartments

« No song, no spell, no madrigal » The Apartments

The Apartments No Song, no Spell, no Madrigal Style : Pop lumineuse Sortie : 17/07/2015

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Le retour complètement inespéré de Peter Milton Walsh fait partie des contes magiques de la grande aventure de la pop lumineuse et étincelante qu'il n'a cessé de proposer depuis 1978 au prix de longs silences, retiré dans ses appartements. Si Milton Walsh est un songwriter culte, on doit avouer que ça n'exclut pas une forme de retenue quand paraît ce genre de disque. Espérés, inespérés, désespérés, ces disques sont parfois ternes et on se dit alors doucement, un peu tristement, que tout a été dit. Ce n'est pas très grave au fond : un très grand disque, une fois, dans une vie de musicien, c'est déjà beaucoup. Mais ce nouvel opus n'a rien d'un retour au petit pied, il est absolument somptueux. Des nuages doux et des rêves ouatés passent, teintés de la soie d'une neige qui tombe doucement, sur la pochette comme sur la platine, quand on écoute le disque, les yeux mi-clos, soudainement ailleurs, doucement sortis du réel ambiant par la beauté de ces arpèges et de ces cascades apaisées. Un disque qui ne semble pas croire à sa propre importance et c'est sans doute ce qui en fait tout le prix. Milton Walsh a perdu son fils en 1999 et il l'évoque ici. Sans voyeurisme ou raccourci facile, on peut penser que ça place des petites choses comme le succès ou la reconnaissance à distance raisonnable.

On égrène ici de douces guitares et on pose une voix de crooner soft sur des mélodies immaculées. Les constructions sont parfaites, les progressions impeccables. Une pointe de dandysme forcément élégant n'empêche pas la tension. Ce disque vous happe et ne vous laisse pas penser à autre chose. Le genre de disque qui vous incite à vous asseoir, alors que vous alliez partir, les clés à la main, déjà pressé : les impératifs chronométriques se dissolvent dans les éthers de la musique des Appartments. Les cordes de Looking for another town empêcheront tout mouvement, autant que les scansions délicates du piano, vous n'en finirez pas de vous émerveiller, comme lorsque vous entendrez ce violoncelle qui sort doucement du bois pour soutenir le titre. La pochette est belle comme un vinyle de chez Bluenote, petit espace entre les premiers titres et ceux d'une hypothétique seconde face, lumières tamisées par la neige et le noir et blanc, puisque la vie est désormais en demi-teinte. Qu'est-il advenu de nos vies et de nos promesses ? It ran out. Stuck in the same quicksand. Forcément mélancolique et très émouvant, dramatiquement humain et foncièrement merveilleux.Tout est fugace et incertain. On pense aux splendeurs de Bill Fay.

C'est déjà l'heure des September skies et des lignes claires de guitare. The Apartments sont au Grand Mix le 22 septembre, c'est gratuit pour les abonnés, Les 49 swimming pools sont là en renfort et c'est la présentation de la saison : vraiment pas le moment de résilier le bail.

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