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Rover – Let it Glow

Rover – Let it Glow

Rover Let it Glow Style : Rock Sortie : 06/11/2015

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Timothée Régnier – alias Rover – est de retour : lunettes noires et veste en cuir, avec son physique imposant qui vacille entre héros baroque et rockeur au grand cœur. Quelques secondes d’écoute de sa musique suffisent pourtant pour comprendre qu’il serait fou et insensé de le classer dans une catégorie. La musique de Rover est accessible pour qui accepte la non-conformité. Oubliez le couplet – refrain – couplet – solo… Avec comme influences Bowie, Lennon, Bach ou encore Gainsbourg, Rover invente un style, sans pour autant révolutionner un genre.

Rover passe son enfance à New-York, puis s’installe quelques années au Liban (où il a fait partie du groupe de punk franco-libanais The new Government). Il est forcé de quitter ce pays qu’il aime tant au bout de trois ans. Le retour au bercail s’avère fructueux : c’est à ce moment de sa vie qu’il écrit et enregistre son premier album au nom éponyme, Rover, sorti en 2012. Des titres comme Aqualast, Tonight, Lou, ou encore Queen of the Fools font découvrir au public français le phénomène Rover. S’en suit une tournée de plus de 250 dates, et un album live, puis... plus rien. Les 11 très bons titres de ce premier petit bijou ont incontestablement laissé les fans de cet ovni musical sur leur faim.

Tout vient à point à qui sait attendre dit le dicton. Let It Glow, second album de Rover, voit le jour en novembre 2015. Le disque s’ouvre sur l’aérien Some needsla voix du chanteur voltige entre graves et envolées lyriques, qui ne sont pas sans rappeler Aqualast (premier single de l’album qui l’a fait connaître). L’ambiance fiévreuse et psychédélique du premier opus subsiste avec une part de froideur et de soubresauts sonores inattendus complètement assumés (comme dans le sublime Along). C’est peut être d’ailleurs ce qui rend chacun des morceaux touchants tant le rendu est d’une profonde sincérité. Rover livre des titres d’une élégance rare, puissante. Call my name jouit d'un clip qui retranscrit parfaitement l’ambiance folk aérienne de l’album. La pop-romantique du chanteur navigue, entre ombre et lumière...

Il faudra attendre la septième piste pour découvrir le sensible et sublime Let It Glow, titre qui donne d’ailleurs son nom à l’album. Le piano trouve toute sa place au début du morceau, empli d’une mélancolie envoûtante complètement hors du temps. L’instrument est d’ailleurs beaucoup plus présent que sur son premier opus. Mais le coup de maître ne s’arrête pas là puisque la seconde partie du titre nous embarque dans un solo de basse - guitare digne des plus grands, par sa simplicité et son efficacité. Rover joue avec nos émotions à coups de notes d’expérimentations et grâce à sa voix singulière capable d’atteindre des sommets. Dans le titre qui clôture l’album (qui, en passant, porte bien son nom) : In the End, l’auteur-compositeur joue avec les sonorités. La rythmique obsédante est saupoudrée de chœurs qui sonnent comme une complainte, pour se clôturer froidement, en une fin tranchante, et laisse place à un silence plutôt pesant après l’écoute de ce très bon disque.

La production impeccablement imparfaite due à l’enregistrement dans des conditions analogiques, la sensibilité et la créativité de l’artiste, sa voix et son sens de la mélodie, font de ses 10 titres un chef d’œuvre musical qui marquera, à coup sûr, le paysage musical français. D’ailleurs, on a presque envie d’en demander plus… Heureusement, on peut compter sur Rover pour revisiter ses propres morceaux en concert, notamment à l’occasion de son passage le 27 février 2016 au Splendid de Lille (où il s'est déjà produit en 2013).

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