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Sun leads me on de Half Moon run

Sun leads me on de Half Moon run

Hafl Moon Run Sun Leads Me On Style : Harmonies neigeuses Sortie : 23/10/2015

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Autant ne pas en rajouter, autant ne pas surjouer, autant ne pas courir après soi-même au risque de s'égarer totalement. C'est sans doute ce genre de choses qu'ont pu se dire ceux qui ne vivent pas sur la Dark side of the moon mais qui courent sur la moitié de la lune. Après un premier disque totalement scintillant de neige poudreuse réverbérée sous les claires nuits canadiennes qui nous avait laissés pantois et hébétés,  le groupe aurait pu paniquer, carrément, se doubler, se répéter pour conserver la formule fatalement magique ou alourdir le propos, gonfler la production, appuyer lourdement les temps, tripler les pistes pour être sûr... Heureusement, rien de tout ça. Rien. L'album est superbe, équilibré, pesé, posé, lyrique.

Half Moon Run présente un Sun Leads Me On splendide, variations comprises. On garde l'identité première, faite de cristal et de légèreté harmonique. On passe des braises de la pochette du premier album à l’eau de la seconde, d’un élément à l’autre.

Symboliquement, on vient se poser très tranquillement sur Warmest regards, voix solo, nappe de synthé, puis les drums, puis une guitare aérienne, puis des chœurs célestes, dans l'ordre, en superposition. Toujours particulièrement compliqué d'écrire une suite à un album inouï, les admirateurs les plus acharnés du premier opus doivent bien l'avouer : toute nouveauté, quoiqu’attendue, dérange. Elle vient perturber la connaissance intime que nous avons du disque précédent. Il faut donc se faire mal, s'arracher à cette familiarité parfois tétanisante que nous entretenons avec les disques que nous connaissons par cœur. Half Moon Run avait livré un album tellement aérien, se promenant là-haut, dans les arpèges légers des hauteurs canadiennes, tutoyant des sommets d'harmonies vocales, faisant de l'équilibre général une quête sans fin qu'on se demandait comment ils allaient franchir un nouveau cap. Cap franchi.

On ne cache pas que cette recherche de l'élégance des harmonies fera parfois songer à certaines facilités, que quelques synthétiseurs un poil polis, un peu collants leur vaudront quelques reproches malgré la qualité d'écriture. C'est très subjectif mais on n'est pas tout à fait certain qu'un tel songwriting nécessite ces enluminures là même si c'est une belle ouverture vers l'avenir. On ne peut pas leur reprocher d'essayer de changer la donne. L'un de leurs fans, extrêmement motivé, publiait d'ailleurs cet étonnant commentaire sur YouTube après la parution du premier single : Ne vous inquiétez pas les gars, il y a aussi du "new acoustic material" sur l'album. Sic. Sun leads me on, le titre, vient d'ailleurs emporter l'adhésion au creux de guitares claires et d'une voix enveloppante autant que poignante. Quand on pense à la jeunesse de ces gens, à leurs qualités live, on est particulièrement chanceux de pouvoir espérer qu'ils continuent à développer leur identité propre, d'eau et de braises, de soleil et d'air pur. Extrêmement précieux.

Au Grand Mix le 12 mars 2016

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