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TOY « Clear Shot »

TOY « Clear Shot »

TOY Clearshot Style : Shoegaze & Psyché Pop Sortie : 28/10/2016

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Une entame lente et toute en progression de guitares abrasives pose le climat du disque de Toy : une gestion intelligente de la tension entre une certaine rugosité et un chant très mélodique, discret et présent à la fois. D’étonnants claviers finissent par venir teinter les titres d’une coloration harmonieuse, un peu comme peuvent le faire leurs cousins britanniques, The Horrors, dont ils sont les protégés totalement assumés. On emmène ces mélodies sur des volutes synthétiques en n’oubliant jamais cette âpreté des guitares et le mélange fonctionne bien. On est au bord d’une sorte de psychédélisme très britannique finalement et ça groove sur les rondeurs de la basse de Maxim Barron.

Le groupe laisse planer et flotter les climats au gré de passages d’accords qui permettent de placer de subtils décalages harmoniques, aux accents occasionnellement proches des Stranglers, quand c’est JJ Burnel qui chante. On est davantage dans un format cinématographique, dans des évocations impressionnistes, que dans le format chanson. On sait que le groupe laisse une place importante à l’improvisation et ne cherche pas la concision pop mais le développement, ensemble, d’une pièce musicale élaborée. On ne serait pas surpris que de larges paysages en trois dimensions se dessinent derrière le groupe sur des écrans argentés. De l’écho et même de la réverb’ sur beaucoup de guitares, un très bon sens de l’espace, ça fonctionne très bien. Ce qui est très surprenant c’est qu’étant donné sa précision on pourrait songer à un album bourré d’overdubs et de re-recordings alors qu’on sait que Toy joue live en studio pour que l’on entende cinq personnes interagir ensemble. C’est très rassurant quant aux prestations live à venir, à l’Aéronef notamment. Ils seront accompagnés des excellents BirdPen, les évadés d'Archive, passionnants et qui valent tout autant le déplacement que TOY. Ils viennent de sortir l'excellent Live in Paris

Clear shot est un disque réellement intéressant parce qu'il parvient à développer un climat, une couleur, une personnalité, et que les comparaisons n'en viennent pas facilement à bout. C'est essentiel, finalement, qu'un disque nous échappe pour une part, qu'on ne puisse pas le réduire, l'enfermer, le coincer. C'est le cas.

Une grande soirée en perspective, vraiment, d'autant que Dougall a une réputation scénique de frontman impressionnant et que le look du groupe n'a pas grand chose à voir avec de pâles étudiants angoissés à l'idée de jouer devant du monde. De la prestance et une morgue très appréciable. Ça devrait nous éviter l'impression parfois pénible d'assister à une répétition. Il chante pourtant avec une relative fragilité, pas dans la justesse mais dans la forme d’expression, très douce, en plein contraste avec l'abrasion des guitares.

On va donc se ruer à l'Aéro, le 11 mars, on sera bien chauds pour The Temples, le 19 avril, au Grand Mix.

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