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HK & les saltimbanks

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HK & les saltimbanks Rallumeurs d'étoiles Date de l’événement : 29/05/2015

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Pour la sortie du nouvel album « Rallumeurs d’étoiles » et le grand rendez-vous avec le groupe à l'Aéronef ce vendredi 29 mai 2015, Kaddour dit HK a répondu à quelques questions. C'est l'occasion de nous parler en détail de l'album, des différentes collaborations mais également de déclarer son amour pour la ville de Roubaix, berceau de ses 20 ans de carrière.

Le titre du nouvel album « Rallumeurs d’étoiles » est inspiré d’un vers d’Apollinaire : Comment est venue cette idée et ce morceau ?

Nous avions déjà repris ce vers dans notre album précédent, dans la chanson "Indignez vous" en hommage à Stéphane Hessel. C’est ce vieux monsieur, ce vieux militant qui a écrit un pamphlet qui s’est vendu à des millions d’exemplaires. C’est un personnage que l’on a rencontré et qui nous a beaucoup inspiré… En plus d’être un fervent militant des droits de l’Homme, c’était un féru de poésie. A la fin de ses conférences, il lui arrivait souvent de réciter un vers, un poème d’Apollinaire... Ce vers là, on l’a gardé, c’est la force du poète ouvrant à un monde imaginaire. Et ça résonne tellement dans notre époque sombre qui est propice aux obscurantismes de toutes formes, dans notre société d’hyper consommation. On voulait rendre hommage à tous ces anonymes qui par un acte ou une parole rallument les étoiles. Ils éclairent un petit peu de ciel dans leur monde à eux.

Hk et les saltimbanks

C’est maintenant votre troisième album, qu’est ce qui a évolué dans votre façon de travailler par rapport aux précédents ?

C’est toujours la même équipe avec la même façon de travailler. Généralement, j’arrive avec une idée de refrain, de mélodies. Puis avec les Saltimbanks, on entre dans un  processus de création collective. Pour la chanson « Rallumeurs d’étoiles », je suis arrivé avec la mélodie et le texte. Avec le groupe, on ne savait pas comment faire adhérer le public à l’univers métaphorique de la chanson. Un des membres a proposé de faire enregistrer des enfants. On a donc tous enregistré nos enfants chez nous pour faire un test. Nous nous sommes rendus compte que notre idée collait totalement avec l’univers de la chanson. C’est ça le processus de création collective, partager ces bonnes idées pour former un véritable travail d'équipe.

J’ai envie d’évoquer « A nous d’jouer » avec toi car tu évoques implicitement Roubaix, et tu fais une sorte de bilan de ton histoire. C’est la sortie de ce troisième album qui a provoqué cette rétrospective ?

C’est le bilan avant l’heure, du moins j'espère ! Dans cette chanson, il y a ces 20 ans derrière nous. J’ai eu le besoin de revenir sur les premiers instants, d'aborder mes débuts où j'écrivais mes premiers textes sur un petit coin de table et où je répétais avec mes potes dans un abribus ou à une station de métro. On avait cette flamme, on était assez naïfs pour croire qu’une chanson peut tout changer. C’est cette naïveté dont je veux me rappeler. Dans une chanson de l’ancien groupe Juste Cause, il y avait cette phrase « Comme une éternelle flamme qu'ils ne peuvent pas empêcher de briller, de guider nos pas ». La flamme du Hip Hop me rappelle cela, qu'il ne faut pas s'assagir en vieillissant.

C’est une manière de faire une rétrospective. De témoigner d’un parcours avec tous les préjugés et les barrières qu’on a dû enjamber. C’est en partant des petits concerts de quartiers qu’on est arrivés à faire les plus grands festivals de France, à voyager à travers le monde tout en restant proche de ce qu’on était au début. C’était pour témoigner un peu de tout ça.

Il y a aussi des invités sur cet album comme le chanteur chilien Leon Pena Casanova, comment vous êtes vous retrouvés ensemble sur Para Cuando La Vida ?

Leon c’est quelqu’un que j’ai rencontré il y a une dizaine d’années quand je bossais à l'ARA à Roubaix. C’est un carrefour des musiques de monde, chacun arrive avec son histoire. Leon venait du Chili, il fait partie de ces personnes qui ont souffert sous Pinochet. Il a une histoire forte, c’est un grand artiste.

Roubaix c'est le Carrefour des mondes, c’est ma ville, c’est mon quartier. Avec tous ces gens avec leurs histoires et leurs univers musicaux, c’est un partage.

Hadadi Kaddour dit HK, HK & les saltimbanks

On parlait de rallumeurs d’étoiles, lui c’est une personne qui rayonne comme un soleil. Dès que j’ai l’idée d’une chanson sur laquelle on pourrait travailler ensemble, c’est toujours un bonheur même une fierté. C’est pareil avec le chanteur malien Aboubacar Kouyaté que j'ai également rencontré à Roubaix.

Il y a d’ailleurs une première vidéo qui est sorti avec des acrobates, des jongleurs… Quelle est l’histoire de cette vidéo ?

"Par cuando la vida" c'est-à-dire "c’est pour quand la vie" dresse le tableau d’une époque où la créativité est bannie et où les artistes sont des marginaux dénigrés. Dans le clip, ils sont renfermés, comme nous dans notre société où l’on s’interdit de rêver… Il faut qu’on consomme toujours plus sans extravagance, ni originalité. Cette chanson désire dénoncer cela et dire que la vie c’est l’ouverture à l’autre, c’est imaginer sa vie.

L’album se termine par « Fukushima mon amour », pourquoi as-tu ressenti le besoin de faire ce rappel ?

Cette chanson a un univers particulier, un peu pop rock. Pour nous, chaque chanson démarre d’une histoire. Dans celle-ci, c’est l’histoire de cet homme qui est né et qui a grandi près de cette centrale nucléaire. Après la catastrophe, il sait qu’il est contaminé et qu’il va mourir pourtant il ne veut pas quitter la terre de ses ancêtres. C’est l’histoire d’un amour passionnel et suicidaire. A travers l'histoire de cet homme, on se questionne sur notre société et sur la question du nucléaire notamment. Le titre de la chanson fait également un clin d’œil au film Hiroshima mon amour d'Alain Resnais.

As-tu une anecdote sur ce nouvel album ?

Il y en a tellement… Quand on réunit huit hommes un peu fous dans un studio, ça part en vrille assez souvent. On a fait beaucoup de vidéos pour témoigner de la construction de l’album. On raconte dans l'une d'elle que l'on est dans un studio en Jamaïque, on est tous en tee-shirt, un est même en caleçon prêt à se baigner. Quand la caméra s’élargit, on découvre qu'il neige ! On était en décembre et dans la Jamaïque belge dans les Ardennes. Il existe mille et une anecdotes quand on travaille sur un album, des histoires sur le choix des chansons, des fous rires, des débats intenses...

On vous retrouve la semaine prochaine à l’Aéronef pour une date à la maison, je suppose que tu es impatient ?

C’est toujours étrange ! Je n’avais jamais connu le trac mais quand on joue à la maison, je comprends ce sentiment. C’est le public du début, la famille, les amis qui viennent nous voir. Ce sont les plus honnêtes. On te dit tout de suite quand ce n'est pas bon et ça fait encore plus mal quand ça vient d’un frère, d’un compagnon de son. On se met toujours beaucoup de pression pour cette date là. On veut impressionner au sens  large, on veut donner le meilleur de nous, c’est toujours une date particulière où l’on travaille un peu plus. Je suis vraiment impatient d’y être !

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Et cet été, on vous retrouve dans de nombreux festivals comme d’habitude ?

Le point de départ c’était au mois de mars avec le forum social à Tunis. L'album est sorti le 20 avril et on a fait notre première date à Strasbourg. Aujourd’hui on joue à Saint Etienne, demain à Grenoble, après demain Clermont-Ferrant... Après on remonte plus du côté de la Rochelle. On a 3 ou 4 jours de repos avant Lille pour se préparer comme de véritables Rocky Balboa !

On vous donne donc rendez-vous le 29 mai à Aéronef pour un concert prometteur !

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