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The Brian Jonestown Massacre à l’Aéronef

Le message affiché sur la page Facebook de l’événement quelques jours avant ce concert était clair : "Il n'y aura pas de première partie, BJM vont donc jouer trois heures !". De quoi ravir les fans de The Brian Jonestown Massacre. Mais aussi en décourager d'autres. Toujours est il que l’événement n'est pas anodin.

Il est peut être utile de re-présenter en quelques mots le groupe qui joue ce soir. Formé dans les années 90 à San Francisco, les Brian Jonestown Massacre, emmenés  par le fameux Anton Newcomb, ont connus quelques hauts et beaucoup de bas. La personnalité du leader somme toute charismatique, a fait aussi le malheur du groupe. Puisqu'à leur début il prenait un malin plaisir à saboter des concerts ou des rencontres pourtant importantes. Les BJM sont amis avec les Dandy Warhols, mais alors que les seconds percent assez rapidement en Europe, les premiers eux sont à la traîne. Pourtant leur musique est un régal pour les amateurs de psychédélique, de shoe-gaze ou de rock. Car Anton Newcomb est un génie, capable de jouer plus de 80 instruments. Mais, comme tous les génies, il a ses démons intérieurs et sa consommation abusive de drogue jusqu'au début des années 2000 a fait des ravages. Ses coups de gueule et ses bagarres incessantes ont presque plus de succès que sa musique.

Et pourtant, deux ans après leur dernier passage, l'Aéronef ouvre de nouveau ses portes au groupe maudit. La salle n'est pas comble mais beaucoup de monde est venu applaudir les Américains. Lorsque les musiciens entrent sur scène, on n'est pas surpris de la formation "classique". Entendez par là trois guitaristes, un bassiste, un claviériste, le batteur et bien sûr l'incontournable Joël Gion au tabourin ! Anton occupe son coin favori à gauche de la scène. A peine débarqué qu'il nous gratifie de quelques mots et prend le public en photo. Il fera deux ou trois apartés supplémentaires. Chose assez inhabituelle pour le remarquer !

Et puis le concert commence sur Never Never. Alors OK, le son n'est pas terrible. OK, il est même franchement dégueulasse parfois. OK, la voix d'Anton manque souvent de justesse. OK, on a parfois l'impression de se retrouver pendant leurs répétitions quand Anton discute ici et là avec ses musiciens. Mais, parce qu'il faut bien un "mais", c'est aussi ce coté un peu crado qui nous plait ! Et puis Joël, égal à lui même, fait le pitre avec son tambourin. Le public est au taquet, les gens hurlent, applaudissent, balancent leurs gobelets (vides je vous rassure). Bref, très rapidement l'ambiance devient aussi électrique et saturée que les guitares sur scène.

Les titres s’enchaînent. Who ?, Nevertheless, Anemone, Here Come the Waiting for the Sun ou bien encore à The Devil May Care (Mom & Dad don't). Après un très bon Yeah Yeah,  le groupe quitte la scène. Le concert est fini. Déjà 2h30 qu'ils jouent mais la fin laisse un goût un peu amer tellement elle est brutale. Les roadies commencent à ranger et les protestations multiples du public n'y feront rien. Les trois heures annoncées n'ont pas été respectées. La faute peut être à l'arrêté préfectoral tombé le matin même et imposant un couvre feu aux lieux servant de l'alcool aux alentours de la Fan Zone. Mais peu importe car la soirée s'achève de toute façon.

Les légendes sont faites pour être racontées parait-il. La musique, elle n'en a pas besoin. Que l'on ait aimé ou pas ce concert, il faut reconnaître aux musiciens leur talent. Anton Newcombe a fait ce qu'on attendait de lui. Il a joué sa musique. Et s'est comporté comme à son habitude avec dédain et ironie. Délaissant, heureusement, la violence qui le caractérisait à ses débuts.

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