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EZ3kiel & les Symphonistes Européens au Théâtre Sébastopol

Avant son concert complet de dimanche, le « Naphtaline Orchestra » jouait en avant première samedi au Théâtre Sébastopol. Ce projet, lancé dans le cadre de « Lille, Ville d’Arts du Futur », associait le groupe électro/dub/rock EZ3kiel à l’orchestre des Symphonistes Européens, dirigé par Pierre-Yves Gronier. La société V-Cult (EuraTechnologies) y participait pour optimiser le rendu visuel des projections d’images. Parallèlement, les équipes de recherche Mint (commune avec Inria, le CNRS et l’Université Lille1) ont travaillé au développement d’une application permettant d’associer la diffusion des images à la gestuelle du chef d’orchestre. Le tout pour un concert se voulant « multi sensoriel », associant le son et l’image. Ce projet ambitieux s’est préparé de septembre 2011 à février 2012. Pour le réaliser, l’album « Naphtaline » d’EZ3kiel a dû être totalement réarrangé pour s’adapter à l’accompagnement d’un orchestre symphonique. Récit de l’avant première.

Il commence à pleuvoir sur Lille quand la foule d’invités à l’avant-première de Naphtaline Orchestra se masse pour faire la queue devant l’entrée du Théâtre Sébastopol. Après une petite douche froide et de multiples tribulations, nous voilà, Freddy et moi, confortablement assis dans l’un des balcons de côté. Après s’être amusé à constater la hauteur des gradins et tenté de repérer quelques visages dans le public assis en contrebas, les lumières se tamisent et le calme se fait. Le son d’une boîte à musique s’élève. Les musiciens entrent progressivement sur scène. Le rêve peut commencer.

La musique se lance, majestueuse. Les nouveaux arrangements subliment les titres de Naphtaline. Joués par des musiciens classiques, ils prennent une tout autre dimension, notamment grâce aux nuances apportées par le chef d’orchestre. Ainsi, des mélodies aériennes montent en crescendo dans des vagues sonores puissantes qui se fracassent sur les sentiments, avant de refluer jusqu’à la prochaine marée. Des frissons parcourent les échines. Aucun sens n’est épargné. Les yeux sont tour à tour rivés sur l’orchestre, les jeux de lumières et les projections graphiques au fond de la scène. Si les internautes ont eu la chance d’observer le concert de Naphtaline Orchestra en streaming, cette expérience est vraiment à vivre en live. Les spectateurs arrivent à la fin des morceaux le souffle court.

Freddy qui depuis le début de la représentation s’échine à prendre des photos nettes, ne semble pas, à cette partie du concert, aussi touchée que moi. « C’est pratique d’être joueur de verres en cristal, tu as toujours un quelque chose sous la main en cas de petite soif », observe-t-elle de son œil expert.

Mais la représentation reprend de plus belle. La musique classique se marie à des influences plus actuelles et à des sons électroniques, voire Noise. Elle emmène l’esprit en voyage à travers tous les continents, toutes les époques et tous les sentiments. Le romantisme et le fantastique cèdent leur place au bruit d’une armée en marche, suivi d’instants épiques. Les morceaux montent en pression jusqu’à donner des visions apocalyptiques. La poésie revient ensuite avec un duo piano/harpe celtique, éclairé par un lustre descendu du ciel et des lampions tenus par l’orchestre.

Le concert continue ainsi, plein de surprises et d’émotions. Des méduses sortent de nul part, le chef d’orchestre prend possession du public qu’il embarque dans une bataille de bruit avec ses musiciens… L’histoire dont le Naphtaline Orchestra nous a fait la Bande Originale ne pouvait avoir qu’une fin heureuse. Un acteur inattendu vient soudainement nous en faire le dénouement. Profitant du salut final Jérôme Copin, le chef du projet « Lille Ville d’Art du Futur », prend le public en témoin pour sa demande en mariage. Sa bien aimée y répond par un « oui ». Tout est bien qui finit bien !

Site officiel d'Ez3kiel

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