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Gossip + Austra au Zenith

Ce soir, Gossip débarque à Lille après deux dates parisiennes. Beaucoup attendent ce concert depuis longtemps et notamment pour voir enfin le show de Beth Ditto. Car plus que le live du groupe, c’est surtout sa chanteuse, ce personnage si charismatique et emblématique pour ses combats, que le public est venu voir. Et les fans ne vont pas être déçus !

Mais il faut patienter encore un peu. Juste le temps de s’échauffer avec l’électro-pop psychédélique d’Austra, ce groupe canadien porté par Katie Stelmanis. Avec ses lourdes basses, ses rythmiques lancinantes et son chant… austral, le combo nous emmène dans un univers froid mais intense. On sera surtout marqué par le live de leur titre phare, The Beat and The Pulse, qui vaut le détour pour son côté sectaire.

L’arrivée de Gossip est toute proche, on sent une sorte de tension monter chez les fans qui remplissent la fosse. Et enfin, Beth Ditto rejoint ses acolytes sur scène, lance un vibrant « Bonsooooiiiirr ! » avant d’entamer Move In The Right Direction et de transformer le Zénith en dancefloor. Dans la fosse, tout le monde a les mains en l’air. Il n’y a pas à dire, ça envoie direct !
Alors qu’on est encore un peu subjugué par la robe léopard de la chanteuse, le groupe entame Psychokiller des Talking Heads avant de se raviser et d’enchaîner avec Listen Up. Ça doit à peine faire un quart d’heure que le groupe est sur scène, mais déjà c’est une évidence : Beth Ditto se donne grave ! Et elle n’hésite pas à communiquer beaucoup avec son public, à coup de « Pour toi aussi un grand cœur, merci ! » quand on lui fait des cœurs avec les doigts ou de « Très amusant ! » quand on lui crie de se dévêtir.

À la fin de Yr Mangled Heart, une personne dans le public veut donner quelque chose à la chanteuse. Trois jours après la réélection d’Obama (qu’on sait défenseur de la cause gay), Beth Ditto reçoit un t-shirt « Hope For Change » qu’elle brandit pour haranguer la foule. Comme elle se sent un peu chez elle devant toutes ces personnes en admiration, la chanteuse fait venir sa girlfriend Kristin Ogata qui était planquée depuis le début sur le côté de la scène pour qu’elle prenne une photo des premiers rangs. C’est alors qu’une fan décide de se faire remarquer... Ça parle tatouage et on comprend que Beth Ditto la connaît bien lorsqu’elle lance « Ah ouiiii, je me souviens ! ». L’histoire entre les deux ne s’arrêtera pas là ce soir.
On est à la fois amusé et dans l’attente lors de ces nombreux échanges entre la chanteuse et le public. A tel point que le concert en paraît un peu décousu par moment. Même le reste du groupe (forcément un peu transparent) semble se mettre en standby jusqu’à ce que la diva enchaîne. Néanmoins, il faut reconnaître que l’osmose entre Beth Ditto et son public est totale. Elle n’a même pas besoin de le lancer pour taper des mains ou faire les chœurs. D’ailleurs la chanteuse n’hésite pas à tendre le micro aux premiers rangs pour qu’ils chantent sur Four Letter Word.

Plus tard, Beth remercie la sécurité pour son travail (ce qui étonne un peu) et le public car être sur scène devant tant de monde, « c’est un rêve pour [elle] ». Après avoir chauffé sa batteuse Hannah Blilie pour qu’elle dise quelques mots en français, l’artiste va s’allonger sur les enceintes à gauche pour nous faire profiter de son jeu de jambe. Dans la fosse, tout le monde a les mains levées, danse et applaudit. Et Beth Ditto ne manque pas de les remercier en retour : « Merci beaucoup, bon travail Lille » ! En échange, les gradins s’en donnent à cœur joie et tapent des pieds.
L’heure du final approche et c’est avec Standing In The Way Of Control que Gossip rase tout. Mais quand Beth va prendre un bain de foule un peu fouilli devant les crash barrières, l’effervescence retombe légèrement. Et bizarrement, c’est avec un a capella sur Smells Like Teen Spirit qu’elle achève cette première partie du concert. « Merci Lille, à tout à l’heure » prévient-elle, ce qui n’empêchera pas certaines fans de s’époumoner pour la faire revenir rapidement (quitte à en percer les tympans des autres spectateurs) alors que les gradins sont debouts et tapent à nouveau des pieds.

Revenu sans sa leadeur, le groupe entame le rappel mais fait un faux départ. Lorsque Beth Ditto retrouve la scène, c’est avec le T-shirt d’Obama qu’on lui a offert tout à l’heure et une clope à la main. Le rappel est court mais efficace : Perfect World et Heavy Cross achève le set.
Entre deux, la chanteuse s’est vue offrir un drapeau lesbien qu’elle agite pour enflammer la foule. Puis Beth revient vers Camille (la fan au tatouage) mais galère à s’expliquer en français. Du coup, ni une ni deux, elle la fait monter sur scène pour traduire. En fait la chanteuse voulait proposer au public de « chanter tous ensemble pour les combats passés ». C’est chose faite avec le cultissime We Are The Champions. Après quelques applaudissements, Beth Ditto nous quitte simplement sur un « Au revoir Lille ! » et « Merci Camille ! ». Ce soir il y en a une qui va faire de beaux rêves…

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