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Iggy and the Stooges, Triggerfinger & Black Box Revelation au Zénith

Le soleil rayonne sur Lille en ce jour tant attendu du festival les Paradis Artificiels… Avec Iggy Pop & The Stooges à l’affiche, la soirée s’annonce mythique pour certains. Considéré comme un des artistes qui a marqué l’histoire du Rock, l’enjeu est de taille pour les groupes qui vont jouer en première partie. Les plus fous arriveront dès 11h pour avoir la chance de se trouver juste devant la scène et toucher « l’Iguane ». Mais sous ce soleil, l’attente est un plaisir. Le bus des Bazzookas s’est pour l’occasion installé devant le Zénith. Le collectif Néerlandais de musiciens accueille les curieux dans son School-Bus jaune américain. Le concert d’Iggy a sûrement provoqué quelques effets sur les suspensions du véhicule…

A l’ouverture des portes, Prod Stewart fait patienter les spectateurs les plus ponctuels en musique. Mais qui va lancer cette soirée Rock’N’Roll ? Entre Black Box Revelation et Triggerfinger, notre choix balance du côté de Black Box… Mais les lettres rouges TF qui s’allument au fond de la scène mettent fin aux interrogations. Le trio belge en costard très classe commence à jouer tout doucement. Un semblant de calme avant une pluie de très bons sons Rock. Les têtes des spectateurs commencent à se balancer d’avant en arrière. Triggerfinger entraîne petit à petit le public dans son univers. Le chant de Ruben Block se révèle attachant, et sa voix complètement irrésistible quand ils parlent d’une manière terriblement virile… « Are you ready for a new song ». Bien-sûr que oui ! Alors quand Ruben tente de faire participer la foule, les retours sont plutôt bons. Il enflamme avec subtilité le public qui le regarde avec des yeux ronds se diriger vers les enceintes situées sur la gauche de la scène. Non, il ne va pas monter dessus ? Et bien si, il grimpe et entame un solo du haut des enceintes. L’exercice se révèle périlleux avec le fil de la guitare dans les pieds. Le public savoure ce moment et l’acclame au moment où il saute. Triggerfinger conclut avec « On My Knees », morceau de son premier album éponyme et conquis définitivement le public.

La pause avant l’arrivée de Black Box Revelation permet d’échanger des souvenirs des concerts d’Iggy Pop. Les plus jeunes peuvent écouter attentivement les récits des fans de la première heure qui ont déjà les yeux qui pétillent. Le public qui a rempli le Zénith est hétéroclite. Mais encore un peu de patience, ou même beaucoup, beaucoup de patience car Black Box ne sera pas une Revelation pour tout le monde ce soir… La voix de Jan Paternoster ne fait pas du tout le même effet que celle de Ruben. La musique du duo belge prend vraiment de l’ampleur lors de certaines parties instrumentales. Dries Van Dijck, le batteur, semble vraiment heureux d’être là. Son sourire béat ne le quittera pas. Jan semble sentir que le public est partagé sur leur musique. Il lève les bras comme pour inciter les gens à réagir. Les fans se manifestent car il y a en a dans les premiers rangs qui connaissent les paroles par cœur. Mais il y a aussi ceux qui découvrent et qui ont l’air de s’ennuyer et d’être agressés par les coups de stroboscope. Certains n’hésitent pas à mettre leurs lunettes de soleil. Black Box Revelation quitte la scène sous les applaudissements mais aussi les huées. Triggerfinger avait vraiment sa place juste avant Iggy Pop.

L’impatience laisse place à l’excitation. Le nom d’Iggy est scandé. Dès l’arrivée de cette légende du Rock, un énorme mouvement de foule se crée dans la fosse. Un concert d’Iggy ne s’écrit pas en live, il se vit dès que la star surgit. Premier reflexe : le regard se pose sur le physique de l’Iguane. Le reptile n’est plus tout jeune, mais a toujours sa célèbre pose : le bassin penché sur le côté et vers l’avant. A 62 et même 63 ans dans quelques jours, on se demande forcément combien de temps il va jouer… La question reste mais les doutes sur ses capacités à encore assurer se dissipent très vite. Accompagné des Stooges, son groupe de 1967 à 1974, reformé en 2003, Iggy se donne à fond dès le début sur « Raw Power ». Ses cheveux lisses volent déjà dans tous les sens. Il enlève très vite son gilet qui n’a pourtant pas de manche ! Mais Iggy est réputé pour se mettre torse nu, voire nu. Il fait rapidement très chaud. Iggy ne boit que quelques gouttes de ses bouteilles d’eau qu’il balance au public. Si les gradins restent plutôt calmes, la bataille dans la fosse continue. Les uns chantent et dansent, les autres slament. Le public va et vient au rythme des morceaux. Iggy, lui, danse devant les enceintes, joue avec son micro et s’en sert même pour faire des va-et-vient dans son pantalon. Iggy est provocant à souhait, mais jamais choquant. L’hystérie s’empare de certains lorsque le rockeur fait monter une dizaine de fans sur scène. Certains se prennent en photo avec lui, prennent le public mais profitent surtout du moment. Une fan le serre très fort dans ses bras à la fin. Un des fans se paie le luxe de se jeter dans le public au lieu de redescendre comme les autres sur le côté. Un moment unique que ces  chanceux ne risquent pas d’oublier. Iggy aussi a envie de sauter dans le public. Et lorsqu’il y va, son staff ne semble pas rassuré. Le Monsieur est bien entouré : on lui met régulièrement de l’eau à portée de main, on lui tient le fil du micro lorsqu’il se jette dans les premiers rangs du public, on le remonte à plusieurs reprises tel un sac... La bête de scène semble ingérable. Alors que les titres les plus connus tels "Search and Destroy" ou "1969" font monter l’ambiance déjà survoltée, "I Wanna Be Your Dog" arrive comme LE morceau que tout le monde attendait, y compris côté groupe. Iggy Pop s’allonge sur scène, desserre sa ceinture pour faire tomber son pantalon. Les fesses à l’air, il continue de faire grimper la température. Va-t-il aller plus loin ? Ce ne serait pas étonnant mais non, il veille toujours à cacher relativement son sexe. Il prend encore un plaisir fou à jouer sur scène, même lorsque les Stooges se retirent et le laissent seul face à ses milliers de fans. Tout est fluide : la musique, la voix, le plaisir des fans qui dansent, qui arrivent à le toucher. Les meilleures choses ayant une fin, il est déjà l’heure du rappel, qui débute avec "Fun House". Après un ultime titre, Iggy Pop quitte la scène avec une classe incroyable. A ce moment, il n’a plus d’âge, l’image est intemporelle, mythique. Les fans s’échangent leurs moments préférés. La fosse est un véritable champ de bataille : verres éclatés, verres de lunettes, bouchons d’oreilles et même portefeuilles jonchent le sol. Des souvenirs plein la tête, sûrement des bleus plein les jambes pour les plus courageux, les spectateurs sortent le sourire aux lèvres.

Le bus des Bazzookas est toujours là, plus rempli que jamais. Les musiciens continuent de jouer pour une poignée de survoltés qui s’agitent comme ils peuvent dans le bus blindé. A croire qu’ils n’ont pas encore été assez serrés et bousculés pendant le concert. Au même moment, Hook & The Twin et Green Vaughan se produisaient à la Péniche.
 

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