Voilà presque un an, Animal Collective faisait sa première apparition dans notre région : une date en juillet dernier à Dunkerque (lire la review) et derrière, des mois d’éloge dans la presse suite à la sortie en octobre 2007 de Strawberry Jam leur 8ème album. Autant dire que certains attendaient ce dimanche au Grand Mix comme la veillée de noël !
Sur scène c’est ahurissant : une forêt magique peuplée d’êtres fantastiques et dérangés s’ouvre au public. Animal Collective est techniquement impeccable. On lâche rapidement prise avec la réalité pour aller s’engouffrer dans l’univers du groupe de Baltimore : comptines psyché – pop portées par des cris, des machines, des cymbales, des guitares mandolines, des répétitions et des boucles sombres…
Le trio, en symbiose, nous prend la main et nous transporte dans une foire où l’on côtoiera en sautillant machines à sous rutilantes et clignotantes, bonbons acides et monstres affreux. Les trois gamins dérangés sont implacables au jeu des harmonies et : voix, machines, instrus… Impressionnant, les sons s’accumulent en couches épaisses et paradoxalement, on ne s’arrêtera jamais de monter, les corps chargés d’électricité !
Il y a du son de chamanes dans les décibels d’Animal Collective. Un des meilleurs concerts de l’année 2008 !
Bien sûr il y avait une première partie, non moins envoûtante. Atlas Sound, grand être bouleversant par sa maigreur et son attitude infantile, a joué recroquevillé sur ses machines et sa guitare. C’est Bradford Cox, leader de Deerhunter et il enchaîne toutes les premières parties de la tournée européene d'Animal Collective. Son style évoque celui de Panda Bear (Animal Collective) sur Person Pitch. Les sons d’Atlas Sound développent une cathédrale gracieuse en volutes de fumées d’opium. Une douce introduction, presque dérangeante et sincèrement saluée par un public attentif.
