Après le déluge
Un conte de Thomas Piasecki, mis en scène par Thomas Piasecki et Nicolas Cornille
Joué à la Rose des Vents dans le cadre du Festival Prémices
L’œuvre est déroutante, on ne comprend pas au départ ce qui se joue, trois personnages – deux hommes et une femme – occupent un espace théâtral désert, le sol est fait de terre noire. Qui sont-ils ? Que font-ils en ce lieu ? On cerne très difficilement l’intrigue, les propos des personnages changent très souvent de thématique, on a du mal à les relier entre eux.
Et puis, à un moment de la pièce, on comprend : il semble que l’on soit dans l’inconscient d’une jeune femme dans le coma, le piano au fond de la scène donne le rythme cardiaque de la jeune fille, on suit ses palpitations, ses ralentissements. La jeune femme fait vivre les deux hommes dans son imaginaire, elle leur invente une vie, leur fait parfois vivre la scène, les identités ne cessent de se construire et de se détruire, reflet du désordre mental qui anime la femme. Peu à peu, on découvre son histoire, son secret, on revit des épisodes traumatisants de sa vie pour découvrir le drame qui l’a conduit à tenter de se suicider avant de plonger dans le coma…
La mise en scène de ce spectacle correspond bien à ce que l’auteur a voulu représenter sur la scène, l’absence de décor rend compte de l’univers mental déconstruit de la jeune femme, c’est au spectateur d’imaginer les lieux convoqués, les objets mimés par les acteurs. Si la terre au sol, manipulée par les acteurs, est utilisée pour traduire l’aspect irréel des espaces, des objets, on peut toutefois regretter l’usage abusif de ce jeu de scène, qui peut finir par lasser le spectateur.
A voir à la Rose des vents du 27 au 29 mai 2013.
