Baden Baden, Team Wild. Deux groupes aux noms composés qui au-delà de cette particularité, partagent comme autre point commun la faculté de transporter littéralement leur auditoire au travers d’un immense voyage musical. Et pour assurer ce voyage, c’est au bord de la péniche que nous embarquerons.
La première destination de ce périple nous emmène aux tréfonds d’une contrée sauvage : l’île Team Wild. Sur cette ile deux musiciens : Amélie D.Noordzee, chanteuse et guitariste, et Johnny Boom Golightly, batteur.
Team Wild nous propose un rock mélancolique et raffiné, parfaitement porté par la voix puissante et mélodieuse d’Amélie. Le groupe alterne judicieusement phases aériennes et riffs efficaces pour un résultat très homogène. Car si on bouge systématiquement la tête sur les refrains les plus punchy, on ne manquera pas non plus de souligner la finesse des mélodies et des arrangements. Mais au-delà de la musique, ce qui frappe le plus chez Team Wild, c’est la complicité régnant entre les deux musiciens. Leur communion est parfaite et un simple coup d’œil de Johnny envers Amélie suffit à leur compréhension. Au final, c’est toute la péniche qui a profité de cette union musicale pour célébrer unanimement un pur moment de rock et de poésie. Merci Team Wild. Nous ne manquerons pas de revenir vous voir.
La deuxième et dernière étape de notre voyage nous amène à écouter la musique de Baden Baden sur ce qui aurait pu être l’île des sirènes dans l’Odyssée d’Ulysse. Mais cette fois ci, contrairement à l’œuvre original, le chant est porté par les quatre garçons de la formation et non pas par les célèbres créatures mythiques. Qu’importe, l’effet reste le même : dès les premières notes, toutes les filles de la salle qui se sont en effet agitées sous les regards nerveux des quelques hommes restant dans l’assistance. Mais c’est ça la musique de Baden Baden : elle vous touche et vous transporte immédiatement grâce à son pouvoir hypnotique.
De plus, les compositions de Baden Baden sont de véritables trésors d’orfèvreries en tant que telles : chaque son est magnifiquement placé et judicieusement choisi pour amener la musique à nous porter toujours plus haut. Toutes les chansons ont été taillées au millimètre près afin qu’il se dégage de l’œuvre final un sentiment d’homogénéité parfaite et de douce mélancolie. Artisans de ce chef d’œuvre, les deux guitaristes échangent, se répondent, ou fusionnent, pour nous fournir un son pur et planant. Cependant, à force de trop lécher leur musique, Baden Baden en oublie parfois d’être spontanée, et de façon générale, on aurait aimé voir plus de folie dans leur prestation scénique.
Mais ne chipotons pas, Team Wild et Baden Baden ont parfaitement su faire chavirer la péniche pendant plus d’une heure trente au grès de mélodies planantes et alambiquées, et c’est avec impatience que nous attendrons tous de pouvoir lever l’ancre à nouveau.
