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Buck 65 et The Travelling Blind Tour à l’Aéronef

Du blues à la loupe et aux jumelles

Le festival des Nuits de l’Alligator troisième édition, réunissait ce soir dans le « club » de l’Aéronef, une bande de cowboys et un rapper hyperactif : The Travelling Blind Tour suivi de Buck 65. Durant le mois de février, ce festival national à l’identité blues un peu vaporeuse, met sur quelques scènes françaises des artistes finalement assez éloignés de l’esthétique blues. 

« Un festival de blues sans blues » comme l’annoncait son programmateur, Stéphane Deschamps, journaliste aux Inrockuptibles.
Pour l’occasion, à Lille, l’Aéronef avait aménagé son petit espace « club » dans une atmosphère intimiste, animé par les boucles vidéo de Digital Vandal. Un petit succès !

Round 1, The Travelling Blind Tour : Oh! the moon is so brigth

Travelling Blind Tour, c’est le voyage de Seb Martel et de Jim Yamouridis, sur la route, pour une mini tournée française.

Travelling Blind est le dernier album de Jim Yamouridis (songwriter australien), produit par Seb Martel. Souvenez-vous, le frère Martel était venu il y a moins d’un an à l’Aéronef nous présenter son dernier opus, Coitry entouré d’invités multiples et de dansuers. Parmis eux, Vic Moan (américain, fantaisiste joueur de mandoline) qui avait ce soir de nouveau reçu une invitation de la part de son ami Seb.

Un petit vent du sud poussiéreux se lève alors. Chacun dirige le groupe tour à tour, y allant de sa petite composition. Morceaux de Yim, sauce Martel sur lit de Vic, délicieux! Impossible de résister aux charmes de la voix fumeuse de Jim Yamouridis. Le blues band du soir a du doigté, des accents rock de Menphis, des airs de vieille Amérique et quelques notes grecques.

Un joli moment de plaisirs partagés mais un peu longuet pour une partie du public en attente de la seconde partie de soirée : Buck 65, artiste en apparente opposition avec le Travelling Blind Tour, mais que les Nuits de l’Alligator ont tenu à réunir.

Round 2, Buck 65 : lonely cowboy

Il fallait bien connaître le blanc-bec canadien et sa discographie - étourdissante- pour apercevoir sa filiation blues (allez donc télécharger gratuitement sa mix tape Strong Arm). Car Buck 65, rappeur quasi incatalogable tellement il est capable de pop, de rock, de folk comme d’abstract hiphop, nous est revenu récemment avec un dernier opus hip hop, Situation, qu’il a voulu plus « pur », entendaient par là plus old school.

Le bonhomme à lunettes débarque sur scène affublé d’une minerve (un déguisement) et, les poches pleines de paillettes, il arrose son flow, impeccable. Le MC, un hyperactif joyeux, a décidé de faire un one man show et gère seul sa performance, jonglant entre le micro, son laptop et ses platines.

Ce MC, producteur et turntablist n’a peur de rien et fait le clown aussi bien que Johny Halliday (dans une adaptation personnelle de l’international Que je t’aime), prend des airs de Tom Waits avant de replonger dans des attitudes de cancre sympathique. Jamais il ne tombe dans les clichés hip-hop, c’est sa force, remarquable dans le choix de ses instrus.

Pour cela d’ailleurs, on le rapproche des scènes abstract et autres renouveaux hip hop bien sentis, souvent édités sur les labels Anticon ou Lex Record à l’image de Boom Bip et Dose One.

Bien sûr une maîtrise de l’anglais plus poussée aurait permit à chacun de sentir le fond des choses ( l'album Situation tourne autour de l'historique année 1957 ), parfois bousculé par une représentation légère mais tout de même rudement bien menée !

La carrière de Buck, déjà riche de productions et collaborations, nous promet de belles surprises à venir. Le show de vendredi n’est qu’un état d’un parcours aux mille facettes. Gardez-le dans le viseur !

A lire : notre interview de Buck 65 !

A écouter : 

> Bluebird, dans la veine de Buck 65, plus dingue que Buck, meilleur que Buck ?

Cadence Weapon , hip-hop "électro cra-cra"  made in Canada, nouvel album "Afterparty babies" sortie le 4 mars prochain

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