Le Zénith s'est transformé en dancefloor géant à l'occasion de la première soirée de la nouvelle édition du festival, qui fait vibrer le public nordiste depuis 5 ans déjà : Le Ground Zéro. Pour l'occasion, trois groupes ont fait le déplacement : Little Barrie, Caravan Palace et Parov Stelar. Du style, une pêche incroyable, de l'envie de faire bouger les gens. Le tout a rythmé la soirée comme il se doit.
Commençons avec les anglais de Little Barrie. Le trio londonien n'en est pas à ses premiers essais. Voilà huit ans qu'il s'agite sur scène et en studio en nous offrant avec brio leur rock brut auréolé de blues et de sons psychés. Après un premier album en 2005 intitulé "We are Little Barrie", ils sortent "Stand your Ground" et " King of the Waves", respectivement en 2006 et 2010... Le trio a du peps à revendre, et une très forte maturité musicale. Le psyché se mêle au rock à coup de lignes de basses entêtantes et de batterie rythmée. Tout est punchy, un peu hippie, pas mal suintant voir crasseux et surtout très entrainant. A la manière de Black Rebel Motorcycle Club ou de Brian Jonestown Massacre, les Little Barrie nous emmènent dans leur univers de mâles à coups de sons secs et cinglants. On applaudit la maitrise musicale (ce n'est pas pour rien que Barrie Cadogan a été guitariste live pour Primal Scream, Morissey ou Paul Weller), les sons bien rodés. Ou encore l'ambiance qui se dégage du trio aux cheveux longs qui n'hésite pas à mettre à contribution le public pour les refrains. Il n'est pas aisé d'ouvrir ce genre de soirée, mais les Little Barrie s'en sont très bien sortis et on attend avec impatience de les revoir dans une atmosphère plus confinée afin de les apprécier encore plus pleinement...
Le public, venu en grand nombre, continue à affluer devant la scène. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, tous les âges se retrouvent dans la salle. Un mouvement de foule se produit et des sifflements se font entendre lorsque l'on installe l'énorme phonographe des Caravan Palace. Et un frisson d'excitation parcourt la foule au moment où les lumières s'éteignent. Caravan Palace a sorti à ce jour trois albums et un EP depuis 2008. Le dernier en date "Panic" leur permet de remonter sur scène et de nous offrir un spectacle assez hallucinant tant musical que visuel. Niveau genre, le groupe a remis au gout du jour l'electroswing, mélange un peu hybride entre l'électro, le swing et le jazz manouche. C'est en partie pour cela que tous les âges sont là ce soir.... Et l'effet est saisissant, le groupe est en osmose totale avec les instruments et avec le public qui n'en peut plus de sauter et de danser... On a l'impression de se retrouver face à une Joséphine Baker qui aurait rencontré les Daft Punk au coin d'une ruelle sombre. Chants et instrumentations rétro se mêlent aux sonorités électro, ça pulse, ça déménage. Les Caravan Palace savent nous faire swinguer, et nous les en remercions grandement. Après une photo de famille, quelques mots sympas à l'intention du public Lillois qui n'a pas failli à sa réputation, ils nous laissent pantelants, le sourire aux lèvres et les pieds engourdis d'avoir trop remué...
Si l'on pensait que le public, était fatigué de s'être trop déhanché sur les musiques de Caravan Palace, il n'en est rien! Car les membres de The Parov Stelar Band ont fini de transformer la salle du Zénith en boite de nuit... Parov Stelar est un DJ et un compositeur d'électro autrichien. Il est accompagné ce soir de plusieurs musiciens (saxo, batterie, trompette, guitare) et d'une chanteuse. Le tout pour nous donner de l'électroswing mâtiné d'un peu de jazz. Au programme des basses puissantes qui marquent le rythme, un saxophone endiablé, une trompette qui ne l'est pas moins, une voix féminine posée par dessus et un soupçon de bruits robotisés. Le tout est très efficace, le public recommence à bouger et à danser dès les premières chansons.
Le Ground Zero a frappé fort pour sa soirée "d'inauguration" musicale. Gageons que le reste de la programmation sera au même niveau...
