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Classic and Troubles + Eddie and the Hot Rods + Nine Below Zero + Dr Feelgood au Splendid

Un mardi soir au Splendid. Du pub-rock avec Classic and Troubles, Eddie and the Hot-rods, Nine Below Zero et Dr Feelgood. Après avoir retrouvé les copains des Satanic Cannibals à l'entrée, je découvre la salle remplie pour l'occasion d'un public vieillissant, ce qui n'a rien d'étonnant au vu de la bio des groupes : les anglais sévissent depuis les années 70. De toute façon, la fidélité des fans fait le rock 'n roll, et les mineurs ne sont pas admis dans les bars. Et même si un public partiellement assis me dérange toujours un peu, même si le bassiste de Feelgood me faisait irrésistiblement  penser à un JP Foucault aux cheveux blancs, les groupes avaient une pêche plus qu'honorable.

 

Le power trio de Lyon Classic and Troubles commence donc ;  les seuls français du soir envoient un rock 'n roll tirant parfois vers le rockabilly. Pas grand chose à signaler, l'exécution est très correcte, les morceaux sont assez variés compte tenu des attentes dans le style. On peut regretter un certain manque d'implication dans le show et un son déplorable (problème récurrent dans la soirée, qui ne s'améliorera vraiment que pour Feelgood). Jamais simple d'ouvrir pour des légendes anglaises...

 

Eddie and the Hot-rods attaquent ensuite, après un changement de plateau éclair. Je suis assez surpris de la programmation : au vu des T-Shirts dans la salle, on pouvait attendre Eddie et ses potes en headliners. Le son est beaucoup plus punk, le batteur est un énervé de la charley, la telecaster sonne beaucoup plus crunch que chez les frenchies. Barrie Masters, un bras dans le plâtre, en marcel rouge, fait le show. Certainement le meilleur groupe de live de la soirée, quoique pénalisé par le son là encore. Les Hot-Rods misent manifestement sur l'énergie du set plus que sur sa musicalité : une intro de guitare, tout le monde rentre, couplet-refrain, des choeurs en pagaille, un solo sur une seule pentatonique et on enchaîne. Mais qu'attend-on d'un groupe de punk-rock/pub-rock, sinon de l'énergie et du volume pour boire une bière ? Et comme la générosité du groupe sur scène ne dément pas sa réputation, on a pris plaisir à lever nos verres pour eux.

 

Je ne m'attendais à rien de précis concernant Nine Below Zero, mais leur Rhythm & Blues gorgé de rock fut la bonne surprise de la soirée. Le jeu le plus fin des quatre groupes, des petites pépites de Blues, chantées alternativement par le guitariste Dennis Greaves et l'harmoniciste Mark Feltham, des solos de guitares joués aux doigts dans la pure tradition voire quelques instants plus funk, le tout appuyé sur une section rythmique qui joua naguère avec Rory Gallagher (oh yeah) : un très bon moment. Et ça faisait plaisir de voir une strat dans cette hégémonique soirée de telecaster-guys.

 

Ma première pensée devant Dr Felgood fut "ça joue pas très vite là, si?". En fait le son enfin correct m'a perturbé: j'ai soudain eu le temps de comprendre les paroles. On peut d'ailleurs légitimement trouver indélicat pour les groupes de premières parties ce massacre en règle. Même si les musiciens sont en partie responsables du son de façade, on peut penser qu'Eddie and the Hot-rods ont des textes audibles quand ils jouent en Angleterre. Passons. Bien que privé de Lee et Wilko, les fondateurs, le quatuor fonctionne très bien. Le nouveau chanteur Robert Kane est un vrai showman : il saute, il crie, il s'allonge, il chambre et surtout il s'efface au bon moment pour laisser Steve Walwyn nous chanter le blues sur sa telecaster cloutée "made in Fwance". Comme El Pedro Loco des Satanic, je regrette la citation de "Tequila" dans le dernier morceau, et  voir un Dr Feelgood boire de la cristalline sur scène est décevant, mais on ne rajeunit pas, il faut prendre soin de soi et réduire les risques ! Et quand le show est aussi bien ficelé que celui-là, entre tubes et moments de gloire guitaristiques, on gomme les petits défauts. On était pas dans un pub après tout.

 

Après une dernière discussion avec des fans anglais d'Eddie qui voulaient voir nos tattoos et prendre un taxi (sans transition), après avoir vu une dernière fois Robert Kane à la fenêtre, on se bouge pour une dernière bière dans un bar, enfin ! 

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