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Cold War Kids & Patrick Watson au Splendid

Dimanche au Splendid, le rock des Cold War Kids se mêlait au folk magique de Patrick Watson dans un concert impressionnant de qualité. Comme pour prolonger le festival des Inrocks.

Après un long moment d’attente, Patrick Watson fait son entrée sur scène en toute simplicité. Le meilleur groupe canadien du moment (et Arcade Fire alors?) vient présenter son deuxième opus ‘Close to Paradise’ avec une sensibilité exacerbée et un son profond, comme venu d’ailleurs. Avec des mélodies aériennes, le groupe décline à merveille son univers folk et ses ornements créatifs : guitare jouée à la brosse à dents électrique, ou avec un ballon gonflable, une pédale de distorsion couplée à la voix…Patrick Watson manie le piano avec finesse et profondeur, le tout dans une bonne humeur communicative :il parle français mais se moque lui-même de son accent. Le show se finira en une douce folie, lui se plaçant en plein milieu de la foule pour chanter a capella, ses musiciens ,debout sur scène, sans micro, l’accompagnant l’air réjoui. Patrick Watson mérite donc l’attention qu’on lui porte, son folk est proche, sensible ; sa musique fluide, magique.

C’est peu avant vingt heures que le show prend toute son ampleur. Une toile blanche, tendue dans le fond et arborant un slogan ‘100 years of solitude yet, only 12 years old’ (God, Make up your mind). La salle est sombre, les spots timides. Cold War Kids débarque, d’un pas assuré, sous les acclamations d’un Splendid bondé, tremblant d’impatience. Les premières notes de ‘We used to Vacation’ résonnent, le tempo est explosif, la scène prend vie. Dos au public, ou parfois de profil, Nathan Willett semble se donner à fond, il ne joue pas du piano, il le vit : chaque coup porté à son importance, sa résonance. Quant aux trois autres, la folie est inscrite sur leur visage, la musique en devient exutoire commun.

Ils vont enchaîner ,avec une incroyable présence scénique, les morceaux parfaits de leur ‘Robbers and Cowards’. Le jeu de lumière, tout de noir et blanc, renforce la puissance du groupe. On ne peut s’empêcher de fixer ces quatre fous jouant leur vie sur scène. Un son énergique, des guitares complices d’un piano parfois distordu ; des mélodies rock indé qui mettent le feu. Cold War Kids impose sa vitalité et sa soif la crier. Le public finit par prendre la mesure de la prestation à laquelle il assiste. Il en devient acteur sur ‘Robbers’ où la salle est plongée dans le noir, avec pour seule source de lumière les lampes de poche que le groupe braque sur la foule, comme des miradors au milieu du Splendid.
La folie va enfler après le génial ‘God Make Up Your Mind’ suivi de ‘Hang me Up’ ou encore ‘St John’ où Patrick Watson rejoint la scène. Une dose d’énergie supplémentaire à l’époustouflant spectacle auquel on assiste depuis maintenant une bonne heure.
La salle pendue aux sons de la puissance de feu incroyable des Cold War Kids aura du mal à se vider, soufflée par le génie d’un rock débraillé et libéré de toutes contraintes.

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