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Dels à La Péniche – Festival Ground Zero

Toute première fois à Lille pour le jeune Rappeur britannique Dels, venu présenter son unique album, GOB.

Et comme pour toutes les premières expériences, on ne peut s'empêcher d'éprouver des sentiments contradictoires.

Une légère déception. En raison de la durée de l'acte. A peine quarante minutes. Tout penaud, Dels s'excusera d'ailleurs auprès de son public, le soir-même, via sa page Facebook. Un peu honteux d'avoir si précocement mis un terme à sa prestation. De ne pas en avoir remis un coup en tentant un rappel.

Une petite gêne également. De son vrai nom Kieren Dickins, l'artiste n'est pas encore totalement à l'aise dans l'exercice de la scène. Le manque d'expérience est flagrant. On sent une certaine maladresse dans les gestes. L'absence de confiance.

Peu de préliminaires. Les morceaux s'enchaînent trop vite, trop brutalement. Dels ne prend pas le temps de souffler. De communier et de communiquer avec le public. D'où une fin un peu trop prématurée.

Néanmoins, même de courte durée, le plaisir fut au rendez-vous. Promettant pour l'avenir des instants plus intenses.

Car l'univers que met en place le chanteur fait souffler un vent de fraîcheur sur le Hip Hop contemporain. Signé chez Big Dada, label qui se trompe rarement dans ses choix artistiques, Dels fait preuve d'une singularité et d'une personnalité qui lui permettront de se faire un nom sur la durée. De venir rivaliser avec les grands noms du Rap alternatif américain (Antipop Consortium, Busdriver, El-P...)

Les compositions éclatées et oniriques du MC, entre Grime typiquement anglais, Psychédélisme et Electro minimaliste sont d'une redoutable efficacité. Comme peuvent en témoigner les vives réactions du public à l'entame des deux tubes de l'album: 'Trumpalump' et 'Shapeshift', samplant avec humour le 'When I'm A Kid' de Demis Roussos! De plus, le virage du Live est intelligemment négocié avec l'intervention d'instruments organiques (batterie, basse, claviers) apportant une plus grande profondeur aux chansons et une chaleur salutaire.

Pas de quoi faire la fine bouche donc. Car la frustration ressentie n'est pas ici signe de dégoût. Bien au contraire. Elle débouche sur l'envie de recommencer l'expérience. Plutôt bon signe au début d'une histoire naissante.

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