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Eiffel + Twin Twisters au Grand Mix

Ce soir au Grand Mix, c’est le retour d’Eiffel. La dernière fois qu’ils étaient passés dans cette salle, c’était en 2009 et ce concert est encore bien présent dans les mémoires. Les fans d’Eiffel, surnommés les Ahuris, se sont déjà chauffés en mai dernier à La Cave Aux Poètes. Depuis, l’album Foule Monstre est sorti et on attend avec impatience de voir ce qu’il donne en live.

Vers 20h30, les Twin Twisters déclenchent les hostilités. Un batteur et un chanteur-guitariste, la simplicité semble être de mise et pourtant ! Très vite, on se fait emporter par la musique de ce groupe venu d’Amiens qui n’en est pas à son coup d’essai. Ça sent le bon vieux rock des 70’s, tantôt gras, tantôt rockabilly façon 50’s, voire même un petit côté grunge sur certains morceaux.
Quelques bons titres comme Geometric Nightmare, Not So Sure ou Twin Sisters font bouger une partie des premiers rangs. Le public pourrait être un peu plus réceptif mais c’est souvent le cas avec les Ahuris : ils sont venus pour Eiffel et rien d’autre. Il y a au moins une personne qui a adoré : tout au long du set, le mec n’a pas arrêté de pogoter et de headbanger ! Un groupe à suivre assurément.

Les lumières s’éteignent et les Ahuris s’enflamment. Le beat de Place De Mon Cœur résonne dans le Grand Mix, le concert démarre sur les chapeaux de roues. On retrouve donc la petite troupe d’Eiffel : Nicolas Bonnière à la guitare, le charismatique Romain Humeau (guitare/chant), Estelle Humeau à la basse et Nicolas Courret aux percus. Assez vite, il paraît évident qu’entre Eiffel et le public, c’est à des retrouvailles qu’on assiste. Elles se font naturellement, comme lorsqu’on retrouve un vieil ami : le temps a passé, mais la complicité et le plaisir d’être ensemble restent intacts, on a le sourire.
Les titres sont courts mais intenses et les Ahuris ne se font pas prier pour se faire emporter par la rage du groupe. Sur scène, plus d’une fois Romain Humeau donne l’impression d’être complètement habité par ses textes, comme possédé. A l’instar d’un étendard, on le suit et à notre tour on devient une foule monstre. La fatigue de la fin de semaine ne peut rien contre cette envie de danser.
« Voici Chamade, de notre dernier album Foule Monstre. Tu la connais peut-être Roubaix ? » Le public rétorque : « Non, c’est Tourcoing ! » Le chanteur s’excuse puis plaisante : « Ça va Angoulême ? » Romain encourage le public à taper des mains et revient sur son erreur : « Tourcoing… Oué on s’en fout, on rigole ! »

Sur Dispersés, tout le groupe se réunit autour du leader d’Eiffel et son micro. C’est intimiste, prenant et troublant. Le public applaudit chaleureusement. Le Même Train reste dans la lignée mais annonce la fin de l’accalmie. Car voilà l’un des titres les plus attendus : À Tout Moment La Rue. Romain s’en va au milieu de la foule lui faire crier « Non ! », la faire s’asseoir et se relever en gueulant « qu’à tout moment la rue peut aussi dire Non ! ». C’est un moment de communion et d’effervescence entre le chanteur et ses Ahuris.
Comme un ami, Romain nous a pris Sous [Son] Aile pour redescendre douement vers la Chanson Trouée. Un lampadaire suspendu s’invite dans le décor et le chanteur le fait balancer, ce qui donne un charme particulier au titre. Le public est euphorique. Une ovation, des remerciements, Eiffel s’éclipse.

Le rappel débute avec Foule Monstre avant que Chaos Of Myself ne finisse en apothéose. « Elle est vachement bien ta chorale Lille » lance Romain sous les acclamations. Le groupe reprend ensuite ses instruments pour Lust Of Power, avant de saluer le public en signe de fin.

Mais les Ahuris n’en démordent pas, ils réclament Hype. Alors Eiffel comble leur impatience mais préviens : « Voilà, on veut que ce soit le bordel quoi ! » Romain, en chef de chorale, lance la foule pour crier « Hype ! » à gauche, à droite, au milieu, devant, derrière puis tous ensemble. Le concert s’achève comme souvent avec la reprise de Boris Vian, Je Voudrais Pas Crever. Une manière de dire qu’il faut se sentir vivant, et avec Eiffel encore une fois, ce soir on l’a été plus que jamais.

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