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Evanescence & Mass Hysteria au Zénith

Incompréhension.
Mass Hysteria ouvre pour Evanescence. Deux styles radicalement différents. Deux approches distinctes de la musique. Ce soir, les Mass réitère le tour de force d’un Bercy 2000 heureux. Après le public de KORN, c’est à celui d’ Amy Lee Evanescence de se faire atomiser sous la Furia.
Contraddiction lance le bal. Déjà, dans la fosse, les premiers frissons se font sentir. Les kids se laissent aller et quittent l’univers noir de leur groupe fétiche. Positif à bloc, Mouss se met la fosse en poche avec classe et culot. Le set est retravaillé, l’artillerie lourde est de sortie. Imparable.
Véritable phénomène de live, le groupe électrise le Zenith. Babylone et son break façon Gojira étonne et emballe les jeunes au rimmel dégoulinant. Une somme de détails aux allures de Zion presque palpable. Du bonheur en barre pour la jeunesse. Les quarante cinq minutes défilent trop vite, mais l’espoir fou de les revoir est permis. Fin 2007, Mass sera sur les planches du Splendid et inoculera une nouvelle dose de bien être et de paix.

 L’enthousiasme retombe bien vite. Une musique grandiloquente fait trembler le rideau, derrière lequel Evanescence –ou ce qu’il en reste- se tient prêt. La porte vers un autre univers musical s’ouvre. (THE OPEN DOOR, dernier album en date)  La chanteuse rescapée d’un groupe qui se perd, Amy, court vers les fidèles hystériques. Ses petits poings battent poliment la mesure. Montée sur piles usagées, c’est avec une énergie mollassonne qu’elle va assurer le minimum syndical. Une heure dix minutes sur une scène désespérément vide ou beaucoup trop grande pour elle. C’est dans la douleur qu’elle arrive par instant à emplir l’espace par son charisme relatif. Affublée d’un truc en plumes emprunté à Zizi Jeanmaire, ce petit bout de femme fait parfois peine à voir. Les notes les plus hautes ne sont que très rarement atteintes. Petite forme ?
Les musiciens intérimaires jouent bien. Dame Lee sourit, Dame Lee est triste. Tout est calibré, millimétré. Un concert sur mesure et l’addition, svp ! Pas de surprise. Ce live, c’est un peu Le Voyage de Marie Rose au pays des goths. Parfois, surnagent quelques beaux moments : Going Under, Tourniquet, Haunted, Cloud Nine ou Call Me When You’re Sober et son dynamisme certain. Rien de transcendant, cela dit. Juste au dessus du lot, mais bien meilleurs que les tunnels interminables de pathos au piano. Car Amy Lee, c’est un peu le Charly "formidable" Oleg du metal sans le sourire. Du coup, on rigole moins, et on patiente que tourne le manège de ses sentiments contradictoires. « We have a lot of fun tonight » nous lance t’elle, souriante, avant de se lancer dans une comptine écrite sous la potence. Un peu de logique et de folie dans la mise en scène feraient elles défaut à ce spectacle pour adolescents?
Oui, dans les yeux du jeune public, ce live devait être très bon. Amy est mignonne, elle chante trop bien. Ses fringues, mortels… D’autres considérations tout de même : le plaisir de voir son idole, une bonne ambiance, un son jamais agressif, l’alcool qui coule à flot, l’émancipation, le premier concert sans les parents… Etrangement, le spectacle est davantage en salle que sur scène. Presque touché de voir cette jeunesse unie, souriante –ou pas-, ailleurs qu’autour de slogans fédérateurs nazillards. Juste pour cela : merci Evanescence. Pour le reste, trop vieux s’abstenir!

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