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Fast Motion + The Kerbcrawlers + Martin James au Grand Mix – Play@home #2

La soirée Play@home du Grand mix commence en douceur avec Martin James. Compte tenu des groupes suivants, la programmation est assez logique : une grosse montée en puissance. La formation (guitare, basse, batterie et chant) propose donc une musique alternant entre ballade pop assez gentilles et un rock un peu plus musclé, tirant parfois timidement vers la fusion. Le chanteur est épaulé par les choeurs du guitaristes, les deux voix sont assez puissantes et fonctionnent bien ensemble. Malgré quelques problèmes rythmiques et un son de guitare un peu criard, le set plaît aux fans présents. Une prestation correcte.

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La salle semble se vider pour The Kerbcrawlers (en fait la plupart des gens écoutent de loin cette bande de furieux). Vu les larsens que Sebastien Von Landau réussit à nous balancer dans la gueule avec son ampli tourné vers le fond de scène, le monsieur ne fait pas semblant de jouer à burne. Le batteur, Siegfried, commence le set torse nu, c'est bien, il sait qu'il va avoir chaud. Enorme son, bien saturé, du bassiste qui, plus calme, laisse de la place à son leader.

Voilà du rock 'n roll bien sauvage ! Se réclamant de la scène hardcore-noise 80's (Black Flag, The Germs, Jesus Lizard), leur set est un grand moment d'anarchie sonore grandiloquente, un peu l'ambiance écorchée des disques des Buttholes Surfers. Très drôle, le show est l'occasion de faire monter sur scène une fille du public, de lui filer la guitare ("joue n'importe quoi, ça ira"), de se rouler par terre, de chambrer les français - oui ils sont belges, d'aller crier dans les oreilles du public, de se cracher dessus, de casser son jack etc. C'est furax, ça crie, ça gémit et ça rigole, mais c'est une dose de bonne humeur et d'énergie qui fait plaisir. Comme j'ai eu la chance d'échanger un peu avec le groupe, et que S. Von Landau a gentiment répondu tard dans la nuit à quelques questions que je lui avais posé, j'inaugure une séquence interview :

Quel est l'effet d'un concert de the Kerbcrawlers sur le public, d'après toi ?

Pour ce qui est de l'effet sur les gens je sais pas trop. J'aime qu'on me retienne. J'aime que les gens puissent se dire : "c'est pas mon truc mais j'adore", j'aime qu'ils retiennent ma petite gueule antipathique et qu'elle leur revienne le lendemain au boulot. J'aime aller les chercher dans ce qu'ils croient de plus naturel et d'inné et leur montrer qu'ils se trompent tout le temps, que chaque certitude est éphémère. J'aime réveiller leurs petites pulsions sauvages, genre "hé mec on est tous des meurtriers de masse en puissance, mais si t'es père de famille ou prof de saxophone, fuck off demain tu tueras peut-être sauvagement ta femme après avoir promené le chien, et crève salope ! "

Qu'est-ce qu'un show réussi pour toi ?

C'est le show qui est encore mieux que le précédent, jamais baisser de niveau. Toujours être au moins aussi bon que la fois d'avant, donner de toi jusqu'à crever de toi. Faire une overdose d'overdose. Putain juste le plaisir, c'est la seule chose qui me fait encore bander et c'est encore la seule chose qu'il me reste en fait. J'attends ça d'un show, maintenant pas obligé de faire le spectacle comme on le fait, je me contente aussi bien de l'atmosphère intimiste mais super forte d'un concert de Yo la tengo par exemple, qui malgré son "calme" relatif fait partie de mes souvenirs les plus intenses.

Le concert se termine par une apocalyptique séquence noise, tout à fond de feedback, on travaille le son à la pioche (ou à la baguette de batterie), on crée une masse sonore organique, un mur de vibrations.

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On ne se plaindra jamais assez de la frileuse mélomanie française. Il n'y avait ce soir au Grand Mix pas un, mais trois publics. La scène punk lilloise s'était bougé en masse pour la dernière de Fast Motion (on a pu voir les assos, DTTH, Désinvolture Nordiste, Tcheck l'asso ; les groupes, Miss America, Confusion), mais que pour ça. En même temps, le Play@home étant une soirée de soutien à des groupes locaux, c'est normal que chacun ait son public.

Le groupe est mort, vive le punk ! Les cinq coreux balancent une dernière fois du gros new school, ça joue vite et fort. Le son s'est malheureusement refait la belle, les guitares ne sont pas très distinctes. De toutes façons, ça reste de la musique à jouer dans un bar ou un squat, pas dans une salle. Devant les copains, le concert est forcément bien foutu, bonne ambiance pour cette dernière, on les retrouvera sans doute tous dans d'autres projets hurlants...

La soirée s'achève autour d'un verre avec les Kerbcrawlers, qui nous conseillent Soy Califa, des copains à eux, et Rape Blossoms, dautres représentants du plat pays. Long live Belgium !

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