Darwin avait raison : un concert de Féloche, c’est énorme !
C’est dans ce lieu intimiste qu’est La Péniche du Pianiste que Féloche fait ses premiers pas dans le Nord pour sa tournée qui vient de démarrer. Et quels pas !
Dès le premier titre le public accroche et applaudit chaudement l’artiste. Féloche, le sourire collé au visage, semble simplement heureux d’être sur scène. D’ailleurs, il lance un enthousiaste « Salut les amis ! Ya vachement de monde dans le bayou de Lille ! » avant d’entamer La vie Cajun, titre qui est également celui de son premier album sorti fin janvier. Le public applaudit et ne se fait même pas prier pour taper des mains en rythme.
Ce soir, la bonne et chaude ambiance est de rigueur. Et Féloche ne manque pas d’humour : « Vous faites quoi là ? Ya Taratata ce soir ! Ya pas la télé là ?! » (il était dans le Taratata diffusé ce soir sur France 4, rediffusé le 5 mars sur France 2). Ce grand bonhomme accompagné de sa petite mandoline n’hésite pas à mettre en scène son concert en jouant à cache-cache avec Léa (trompette, accordéon, samples, harmonica) pour finalement se jeter dans le public qui se scinde en deux pour lui faire un boulevard jusqu’au fond de la péniche.
De retour sur scène, Féloche constate que « ya que Christophe (contrebasse) qui a pensé à prendre sa bière ! » Un homme se propose de commander trois chopes, mais l’artiste préfère expliquer que « dans le bayou (les marécages, en Louisiane), quand t’es malade, t’appelles pas ton docteur, tu prends pas de médicaments… T’appelles ton Shaman ! » Léa s’approche alors avec un drôle de shaman composé d’un tambourin et de clochettes et le groupe entame Bon appétit Shaman.
S’ensuit « une valse avec un ingrédient qui chatouille, un folk de l’an 3000. Mais c’est comme les nems : vaut mieux pas savoir ce qu’il y a dedans ». C’est de Reste avec moi dont Féloche nous parlait et effectivement, on est bien tenté de danser cette petite valse qui s’achève sur un rock ponctué par Léa qui martèle de son poing le clavier.
Comme dit l’artiste, « après une valse comme ça, il faut calmer le jeu avec une chanson d’amour ». Tous les jours fait très bien l’affaire. Mais juste avant, une question dans le public : « vous êtes cajun ? » Et Féloche de répondre « Oui… Cajun… orthodoxe ! » (rires) avant de nous apprendre ce qu’est le Cajun : une musique issue de Louisiane, où les gens chantent et crient un peu n’importe comment et dans laquelle en théorie, il n’y a pas de mandoline. « Mais moi j’ai le droit d’être fou. J’étais pas chanteur au départ ! » L’ambiance s’adoucit encore lorsque le chanteur entame Laisse aller avec cette voix qui ressemble tant à celle de Camille Bazbaz.
Après avoir commandé des bières pour de bon cette fois, Féloche dévoile avec Dr. John Gris – Gris John que ce cher Dr. John est sa principale influence, son gourou, et qu’il chante ce titre pour être en connexion avec lui. D’ailleurs, les trois musiciens enfilent d’énormes masques d’animaux sur des sons incantatoires pour invoquer le Dr. John (qui existe vraiment en Louisiane !).
Le concert s’achève avec Darwin avait raison et le public qui le reprend en chœur, suivi de Eh toi !. Sous des applaudissements plus que chaleureux, Féloche, Léa Bulle et Christophe Malherbe quittent la scène. Mais la péniche est tellement comblée qu’elle en redemande ! Le rappel se joue avec des Eh toi ! échangés entre Féloche et le public avant que le groupe ne reprenne le célèbre Singin’ in the rain « avec une basse déglinguée, une mandoline désaccordée et un bébé ! » (Léa est enceinte). Derniers applaudissements et derniers remerciements : Féloche et ses acolytes s’en vont… mais sont à nouveau rappeler par le public !
Et cet ultime rappel est enflammé. Après avoir joué les premiers accords de Darwin avait raison, le groupe s’enfonce au milieu de la foule et rejoue ce morceau avec une vigueur débordante. Sourires et souvenirs inoubliables garantis ! Ce soir c’est sûr, la Péniche a fait des vagues.
