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Festival RADAR au Grand Mix – Jour 2 – The Miserable Rich, Fink, The Veils, Hockey, Curry and Coco

 

Beaucoup de bonnes surprises !

Ce qui est bien au Festival Radar organisé par le Grand Mix de Tourcoing, c’est qu’on ne perd pas de temps entre les groupes. Car le Grand Mix a eu la bonne idée d’installer un chapiteau dans son arrière cour et de faire jongler public et groupes entre la scène du Grand Mix et celle de L’Étoile Rouge (le chapiteau). Ainsi, quand un set se finit, à peine le temps de changer de lieu que le suivant démarre. Pas besoin d’attendre pendant une demi-heure l’installation du matos, et franchement, ça fait plaisir !

Ce qui nous a bien plu aussi pour cette deuxième soirée du Festival Radar, c’est de découvrir plusieurs « petits » groupes au potentiel impressionnant. Le premier d’entre eux fut The Miserable Rich [qui ont remplacé au pied levé Eugene McGuinness], quintet anglais qui arrive sur scène avec une bouteille de Bordeaux, idéal pour se faire bien voir du public (et surtout pour se chauffer le corps).
Les chœurs du premier titre enivrent, la voix de James de Malplaquet (chant) rappelle celles de Thom Yorke et d’Ozark Henry et l’ambiance aéro-folk du groupe procure un sentiment nostalgique de douce fin d’été. Le chapeau de paille et les tongs du guitariste, le look "guide forestier" de Will Calderbank (violoncelle) et le côté "tente" du chapiteau n’y sont sans doute pas pour rien.
La salle n’est pas pleine mais le public est chaleureux. James de Malplaquet sait d’ailleurs séduire l’assemblée à coups de petites phrases ponctuées d’un chouette accent anglais : « Excusez-moi, mon français n’existe pas » ; « Please, can I talk in english ?... ».
Le son de The Miserable Rich, c’est un peu comme se glisser dans sa couette en hiver ou se baigner dans une rivière fraîche en plein été. Sur un titre « qui concerne le travail », le groupe arrive même à nous porter en apesanteur avec des silences qui, soudain, intimisent fortement l’ambiance ; le public est alors pendu aux lèvres du chanteur. A l’inverse sur d’autres chansons, à la manière de The Delano Orchestra, ce sont de véritables montées en puissance où le violon (géré par Mike Siddell) s’envole dans un solo dantesque qui nous transporte. Sur un autre titre, c’est cette fois le violoncelle qui joue à toute vapeur dans les aigus sur un pont très speed et très haut.
Vers la fin du set, le groupe nous propose un titre qui parle de Brighton, ville dont il est originaire. James de Malplaquet en profite pour jouer les chefs d’orchestre en nous indiquant quand il faut taper des mains. Après un ultime titre, The Miserable Rich se retire sous les applaudissements enthousiastes de la salle.

Pas le temps de traîner donc, direction la scène du Grand Mix où c’est Fink, autre groupe venu de Brighton, qui fait son apparition. Composé d’une guitare, d’une batterie et d’une basse à six cordes (chose qu’on ne voit pas tous les jours), ce combo a tout pour plaire aux amateurs de gros rock. Pourtant ici, pas de gros murs de guitare, de batterie fracassante, ni de distorsion à tout va. Non, la force de Fink réside avant tout dans ses mélodies tout en sous-tendu qui n’explosent jamais totalement ; des compos tamisées où parfois des flots de lumière jaillissent. Le public (un peu dispersé entre la restauration, la pause clope et le bar) se laisse entraîner par ce mélange de folk-rock porté par la voix grave et parfois rocailleuse de Fin Greenall (chant et guitare). Mais Fink dispose aussi de titres plus dub, dont un notamment où le guitariste lâche carrément sa gratte pour gérer les pédales d’effets à la main.
Le public hoche la tête, balance des épaules… Il n’y a pas de doutes : la mayonnaise prend ! D’autant que les membres du groupe sont sympathiques. Guy Whittaker, le bassiste, fait même sourire lorsqu’il nous apprend qu’il a découvert un mot qui l’amuse : « vachement ». Par la suite, Fin Greenall se retrouve seul sur scène pour un titre et pour nous faire profiter de ses brillants talents de guitariste. Sur le titre suivant, on a même l’impression que c’est lui qui joue les rythmiques de batterie lorsqu’il tape sur sa guitare.
Fink achève son set avec un titre bien énervé, tout en crescendo tendu. La mélodie monte, explose dix secondes, redescend, remonte… Ces montées tendues d’adrénaline accrochent et le public en redemande. Mais il est déjà temps de retourner sous le chapiteau de L’Étoile Rouge pour voir The Veils.

Chose assez étonnante pour des artistes censés être peu connus, lorsque le groupe arrive sur scène, il est accueilli par quelques cris ravis. Et ça ne doit pas qu’être dû à la présence de Sophia Burn, la sublime bassiste du groupe qui fumait sa clope à la vanille au milieu du public il y a encore deux minutes.
Peut-être que c’est Finn Andrew, qui s’occupe du chant, de la guitare rythmique et du piano, qui émoustille le public : avec son chapeau baudelérien, il a le look typique de Pete(r) Doherty. Est-ce que c’est cette ressemblance qui en aurait perturbés certains ? Ou alors c’est le batteur, Henning Dietz, sosie assez ressemblant de Hugh Jackman (Wolverine), qui les ravit.
Toujours est-il que c’est avant tout de son folk-rock indie que The Veils enflamme L’Étoile Rouge. Installé au piano, Finn Andrew invite le public à se rapprocher « just a little » de la scène. Et, vue d’un peu plus près, la force du groupe est indéniable. Sophia, avec son regard félin, semble envoûtée par sa musique, tout comme certains membres du public.
The Veils jouent beaucoup de titres agités (Three Sisters), même s’ils ont dans leur répertoire des titres plus… "guillerets" : Sit Down By The Fire et sa petite mélodie donnent l’impression d’être dans un bal de promo américain. C’est surtout Finn qui attire notre attention : lorsqu’il chante, il semble dérangé, comme s’il avait du mal à s’exprimer. Avec sa voix semblable à celle de Bertrand Cantat, on a le sentiment que sur chacun des titres, il exprime une sorte de rage intérieure. Mais sans que cela paraisse "badant". Pourtant, avec un morceau façon "marche de la vengeance", bouffé de larsens et sur lequel Henning se déchaîne sur ses fûts réglé comme une mécanique, on se demande parfois si ce n’est pas le spleen qui domine.
Néanmoins, le dernier titre, Larkspur, dissipe presque cette pensée : après que Henning ait confié les maracas à un type juste devant la scène, le groupe s’embarque pour un morceau complètement barré mélangeant psyché et progressif. De quoi conclure en beauté ce set qui restera la meilleure surprise de cette soirée.

On quitte alors une ultime fois L’Étoile Rouge pour se rendre dans l’enceinte du Grand Mix. C’est là que sont attendus avec une certaine ferveur les Hockey, groupe américain de Portland qu’on qualifie déjà de nouveaux The Strokes ou encore LCD Soundsystem. Pourtant, les Hockey ne brilleront pas de mille feux, n’étonneront pas comme leurs prédécesseurs. L’ambiance y est, le public remue et le groupe assure, mais il manque quelque chose, à l’image de Too Fake, morceau le plus connu du groupe, qui déchire en version studio mais qui fait un peu pâle en live.
On se laisse malgré tout aller aux refrains accrocheurs de Song Away, au débit assez impressionnant de Benjamin Grubin (chant) et aux drôles de mimiques du bassiste Jeremy Reynolds. D’autant que le groupe a de l’énergie à revendre : le rythme semble être le maître mot des Hockey, que ce soit sur scène où ils font les cent pas (notamment Benjamin) ou dans leur son qui donne peu de place aux titres posés. Lorsque le groupe entame Too Fake, quelques ados devant la scène s’enflamment. Le reste du public, lui, se bouge mais sans grande conviction. D’ailleurs, contrairement aux sets précédents, il est un peu plus clairsemé.
La découverte d’un nouveau titre, Preacher, n’y aura pas changé grand chose : Hockey a bien joué mais ce n’était pas l’explosion à laquelle on s’attendait. Dommage.

On ne bouge pas cette fois-ci : c’est sur la scène du Grand Mix que se produisent les Curry & Coco pour un DJ set. Le temps de débarrasser un peu le matos des Hockey et surtout d’installer les consoles des C&C et voilà les deux acolytes qui débarquent sur scène.
Le Grand Mix se transforme alors en dancefloor et la vingtaine de personnes restante s’éclate sur un bon DJ set à forte dose 80s. Les tubes tels que I Love You Baby, Video Killed the Radio Star, Girls Just Want To Have Fun, Devil Inside, du Michael Jackson ou encore du Jimmy Summerville, défoulent le public jusque tard dans la nuit. On a même vu Charly de Sexual Earthquake In Kobe nous faire une démonstration de son grand talent de gesticulo-danseur…

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