« Parlez-moi d’amour, redîtes moi des choses tendres… »
Et de fait, il ne s’agit que de cela.
Indochine présente avec ce Meteor Tour, sa plus belle déclaration d’amour aux fans. Une scène dépouillée qui met davantage le groupe à nu que sur la campagne promotionnelle du concert au Stade de France. Nicola ne se cache plus derrière un décor fantastique. Le Meteor Tour s’écrase en capitale européenne pour trois dates exceptionnelles et révèle Indochine dans son plus simple appareil.
Le cratère est béant autour du Forest National. Malgré la pluie battante, les fans errent aux alentours, fébriles. L’ouverture des portes se fait dans un fracas de tous les diables. L’intérieur tranche avec la bataille qui se livre dehors, de vieilles chansons d’avant guerre calment tant bien que mal les esprits. La salle est chargée à bloc, la mise à feu promet d’être explosive.
Les sirènes se mettent en branle. Le public vrombit de plaisir alors qu’un cavalier se dresse sur l’immense rideau noir. Une nouvelle fois, l’introduction d’un concert d’Indochine est une expérience physique. Le cheval se cabre sous les explosions. Majestueux. En quelques minutes, Bruxelles est occupée par la toute splendeur d’une formation qui n’en finit plus d’étonner. La charge héroïque est lancée avec Go Rimbaud Go. En fosse, les premières lignes sont déjà pulvérisées.
Marilyn fait parler la poudre, les tirs croisés et saturés de Oli et Boris ne font pas de quartier. Il faut voir le public se dresser d’un seul homme, alors que Nicola, fin stratège, ménage ses attaques. Cinq écrans enchanteurs soutiennent le propos. La mise en image est colossale, mais n’écrase jamais le groupe. L’histoire est à nouveau en marche.
Mais de bruit et de fureur, il n’est pas seulement question ici. Un Ange A Ma Table est sublimée par la vidéo de Suzanne Combo en duo virtuel avec Nicola. Force et fragilité se dégagent de ce petit bout de femme ! Le titre marquant de La République Des Météors !
Indochine incarne la course effrénée vers l’enfance. Nicola est le grand frère, le Peter Pan qui fait rêver, le conteur qui parle aux adultes qui veulent rester gamins à tout jamais. Et si ce Meteor Tour était la nouvelle île aux pirates vers laquelle on s’évade, deux heures durant ? La sensation incroyable de se sentir en vie ne quitte jamais le public! Malgré les conflits, à la peine il y a toujours une échappatoire. Junior Song est une bouffée d’oxygène. La simplicité des rapports entre trois marmots nous explose au visage. Les écrans semblent bien trop petits pour exprimer une si jolie émotion. De même, l’aparté acoustique (pourtant pas idéalement située en fin de set) instaure un climat de franche camaraderie. Les enfants perdus sourient avant de rêver une dernière fois d’Electrastar.
Indochine a gagné son pari : insuffler à nouveau la vie aux esprits lunaires. Le Meteor Tour n'est ni plus ni moins qu’un aller simple vers la liberté!
Noesis.
