En passant les portes du Splendid en ce froid soir de novembre on se demande ce que nous réserve la première partie au nom si énigmatique Chuck Morris & Jimmy Nugget... La réponse nous apparait très vite : il s'agit d'un duo guitare/voix et harmonica qui nous chante des morceaux oscillants entre folk, rythm and blues et country. La voix du chanteur est éraillée et chaude. Les mélodies sont efficaces et les textes simples. Ils parlent de cigarettes, de vin, et de ces petites choses qui font le quotidien. Le public, bien que peu nombreux, leur réserve un bon accueil. On n'en sait pas beaucoup sur ce duo, mais on espère bien apprendre à les découvrir dans les mois qui viennent...
The Jim Jones Revue... Le nom claque, comme la musique du groupe anglais emmené par le très charismatique Jim Jones qui aime à se déhancher pour affoler le premier rang, et tous ceux derrière... Le groupe s'est formé en 2007, à Londres, dont les musiciens sont originaires. En 2008 sort leur premier opus intitulé "The Jim Jones Revue", suivront "Burning your house Down" en 2010 et "The Savage Heart" en 2012. En 2009, ils font la première partie de Chuck Berry en Angleterre et des Wampas en France. C'est à partir de ce moment là que leur carrière décollera. "The Savage Heart" est l'album le plus efficace du groupe et son atmosphère garage-rock est rendue à merveille sur scène.
A peine arrivés, les londoniens mettent le feu. Jim joue, surjoue même pour notre plus grand plaisir. il est tout en mimique, gestuelle exagérée, charme électrisant et voix rocailleuse. Appuyé par un pianiste fougueux et toujours juste, et des guitares omniprésentes, Jim et ses comparses nous font venir des frissons de plaisir dans la colonne vertébrale. Les pieds, les mains, les têtes se mouvant au gré des titres tels que 7 times around the sun, Eagle Eye Ball, Never Let you Go ou encore It's Gotta Be About Me. Tous les musiciens occupent pleinement la scène, voyageant selon les rythmes d'un bout à l'autre. On respire un peu le temps d'une ballade, qui semble presque incongrue au milieu du déchainement de son. Et puis le rock est de retour.
On souhaite que cela ne finisse pas trop vite, et puis à peine le temps d'y penser, de chanter avec le groupe qu'ils s'en vont... Heureusement, ils reviennent très vite, Jim en profite pour dire que c'est leur dernier soir en Europe, qu'après ils partent aux Etats-Unis. Ils nous demandent ce que l'on veut entendre et enchainent les morceaux sans quasiment reprendre leur souffle. Puis ils s'en vont une nouvelle fois. Alors que l'on s'attend à voir les lumières se rallumer, les compères reviennent pour un deuxième rappel qui débute sur Shoot First. Plus le set avance, plus le public danse et s'en donne à cœur joie quand Jim après avoir annoncé qu'il était noté dans leur contrat qu'ils devaient finir à 22h00 leur demande de hurler "F*ck this sh*t!". On le fait de bonne grâce et on en redemande même!
The Jim Jones Revue incarne parfaitement le rock garage avec ce qu'il suggère de crasseux, de bruyant et de suant... Et, si par hasard, leurs pas les mènent de nouveau à Lille ou dans les environs, nul doute qu'on reviendra les voir avec le même enthousiaste que ce soir...
