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Kasabian à l’Aéronef

Les conditions ne sont pas très favorables à l'Aéronef pour accueillir Kasabian ce soir. Entre des micros mal réglés, des lumières pauvres, sans parler de conditions de sécurité que de nombreux spectateurs ont qualifié de "honteuses" à l'ouverture, on regrette amèrement La Laiterie où le groupe de Leicester a livré hier soir un show excellent. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir, la joie d'accueillir le groupe est réelle.

Leur prestation se rapproche fortement de ce qu'ils ont pu faire la veille à Strasbourg : même setlist, soit celle de 2009 raccourcie à peu de choses près. Julie & the Moth Man ouvre le bal et Tom Meighan interpelle la foule lilloise, augmentée d'un pourcentage d'Anglais non négligeable : "Lille, how are you ?!". Après quelques problèmes de micro sur Underdog, Serge - aka Sergio Pizzorno, homme de l'ombre et de lumière le cas échéant - ajoute quelques lignes de chant à l'originalement instrumental Swarfiga, chose qu'il ne fait qu'en France en ce moment. Shoot The Runner agit ensuite sur le public comme sur l'ouverture d'une fosse aux lions : les spectateurs bondissent, vocifèrent les paroles et rugissent, avant que Tom ne les gratifie d'un "Merci beaucoup". Le chanteur se dandine, le guitariste le suit et on a beaucoup de mal à détacher les yeux de ces deux-là, bien que les trois autres ne soient pas dénués de charisme. Nul doute que ce n'est pas qu'un effet de lumière : le duo diabolique de Kasabian tient à plaire, bien qu'ils parviennent sans problème à conserver une part de sincérité. Tom, pourtant plus connu pour ses déclarations fantaisistes que sa mémoire exemplaire, se fend d'un petit discours : "ça faisait longtemps qu'on ne vous avez pas vus, la dernière fois c'était il y a trois ans ! Vous êtes vraiment bons ce soir". Décidément, les Anglais apprécient la France et on se félicite d'assister à ce concert plutôt qu'aux impersonnelles et moins agitées prestations des Pays-Bas quelques jours avant.

Disons-le tout de go sans fausse pudeur : Kasabian vous aime. Ils nous offrent d'ailleurs une face B fort appréciable, Black Whistler, testée la veille et Take Aim suit avant que les lions ne  se réveillent pour Stuntman, chanson tirée d'Empire que les quatre de Leicester (moins un) ont décidément bien fait de réintroduire dans la setlist vu l'accueil qu'elle déchaîne à chaque concert. Le titre éponyme de cet album n'offre aucun répit et le frontman émet quelques "woo-hoo" de satisfaction avant ce qu'il plaît à appeler "Fast f*cking Fuse", tiré du récent et psychédélique West Ryder Pauper Lunatic Asylum. Deux pauses constituées de Doberman et d'un entracte, pour reprendre son souffle avant un déchaînement final, trois singles des plus mouvants (Fire, Vlad The Impaler et le classique L. S. F.) se succédant pour le grand bonheur d'une foule qui ne s'économise définitivement pas. Tonight, Lille is on fire.

Suit pour les courageux pas encore complètement morts de fatigue une after fort sympathique à la Péniche. La salle est sombre et l'atmosphère intimiste. Un groupe est prévu et en dehors de quelques musiciens "qu'on a l'impression d'avoir déjà vu quelque part", on y croise surtout des DJ au goût sûr. Un zeste de new wave, une bonne dose de rock classique, du punk (vous rêviez de faire découvrir Bérurier Noir à votre groupe préféré ? c'est chose faite...) et même quelques titres electro plus ou moins kitsch, de quoi se défouler encore un peu avant un repos bien mérité. On fire, on vous dit.

Kasabian est actuellement en tournée en Europe et passera notamment par Istres et Toulouse fin février.

Retrouvez notre interview de Sergio "Serge" Pizzorno !

 

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