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Les Ogres de Barback + Urban Grio à l’Aéronef

C’était un concert très attendu des Ogres de Barback à l’Aéronef, qui s’est donc rempli en conséquence... C’est pourtant avec déception que les photographes entrent dans la salle après avoir signé un contrat décevant pour des Ogres. Les photographes savent ce qu’ils doivent faire. Leur imposer leur prise de vue est le meilleur moyen de tout casser. Quant à leur demander de donner gratuitement les photos au groupe après le concert pour que celui-ci puisse en jouir pleinement sans débourser un rond... Soit.

La première partie surprenante va nous faire oublier un peu la rancoeur. Urban Grio, trio venu de Cergy, est un groupe qui mélange Hip-Hop, Chanson française, Slam, Rap, Funk, Jazz... Le chanteur Lunik, en costume sur scène, bouge, accroche le public, par des textes tantôt drôles, tantôt touchants. Des chansons à texte, des mots percutants empreints de la réalité et du monde dans lequel on vit.

Sur scène, le décor des Ogres a du mal à être caché derrière quelques couvertures. Comme à son habitude, le groupe a débarqué avec “tout un tas de trucs” disposés ci et là, occupant toute la place disponible, du sol au plafond.
Et ce soir c'est dans un spectacle vivant de près de 2h30 qu'ils nous embarquent. Bien plus qu'un concert, un voyage dans leur monde, où ils nous narrent leur nouveau conte, “comment je suis devenu voyageur”.
C’est le titre de leur dernier opus, cependant que les fans de longue date se rassurent, les anciens morceaux ne seront pas en reste.

Un concert des Ogres c’est avant tout un grand moment de partage, de bonne humeur. Des sourires sur les lèvres de leur assemblée, qui se délecte d’un spectacle à ravir yeux, oreilles et coeur. Un public de tout âge, parmi lequel erre avant l'ouverture du concert un facteur sur échasses qui distribue le courrier (des albums).
Des oies sauvages, une immense “fabrique à chanson”, des sacs de la Poste d'où s'échapperont des centaines de courriers plus tard, et les quatre frères et soeurs. Un décor bien planté, un concert qui commence gentiment et doucement... Puis s’échauffe, décolle, toujours plus haut, toujours plus loin, pour finir en feu d’artifice.

Le dernier concert-spectacle des Ogres va encore plus loin. Fred, Mathilde, Sam et Alice ne sont plus seuls sur scène. Il y a d’abord leurs techniciens qui ont une part importante dans l’organisation et le déroulement de ce qui se passe sous nos yeux.
Le décor postal est surplombé d’une énorme structure en fer qui va bouger au fur et à mesure du spectacle, qui va se dévoiler petit à petit. Leur “fabrique à chanson” est un peu le fil rouge du spectacle. Les techniciens vont être sans cesse sur scène pour remoduler celle-ci, mais ils sont également acteurs, en accompagnant les Ogres, empruntant une guitare, partageant sur scène des morceaux avec le groupe...
Avec eux aussi, des danseurs accrobates, qui nous éblouiront à de multiples reprises.
Et puis, d’une certaine manière, des autres groupes, que ce soit à travers des reprises (Mano Négra, NTM, les Béruriers Noirs), ou carrément en chantant “avec eux” avec une projection du clip sur un écran géant. C’est ainsi que les Hurlements d’Léo nous ont en quelques sortes accompagnés ce soir, souvenir de l’album qu’ils ont fait avec nos Ogres, “Un air deux familles”, très chouette idée que ce duo tout en pixel...

Un concert d’une grande énergie, en toute simplicité, avec une alternance de chansons calmes, anciennes, nouvelles, renouvelées...
Cette fabrique à chanson est un peu le laboratoire de leurs expériences, les Ogres des voyageurs qui se frayent un chemin en avançant, en découvrant, curieux... et s’échangeant les instruments avec une facilité déconcertante, des cuivres aux cordes en passant par les percussions ou l’orgue de barbarie...

Et même si ce spectacle énorme laisse peu de place à l’improvisation, c’est sur un “Salut à toi” grandiose et détonnant qu’il se termine, laissant au public de l’Aéronef un très joli cadeau à quelques jours de Noël.

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