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Les Particules élémentaires au Théâtre du Nord

Ce spectacle proposé par « Si vous pouviez lécher mon cœur » (formation réunissant Julien Gosselin et 6 de ses camarades de promotion à l’EpsAd – école du Théâtre du Nord) a connu franc succès du public pour l’ouverture de la saison 2013-2014, confirmant le succès déjà obtenu cet été au Festival d’Avignon.

Fondé sur le roman de Michel Houellebecq, l’ambition de ce spectacle est démesurée, on aborde l’idée d’un théâtre total, rompant en même temps avec bon nombre des codes classiques de l’écriture théâtrale. Pas de coulisse, les acteurs qui ne jouent pas restent sur la périphérie de la scène, ils aident parfois au déplacement des décors, ils sont aussi chanteurs, musiciens ; la vidéo trouve également sa place dans la mise en scène et permet aux acteurs de jouer de profil, ou dans la pénombre, tandis que leur image est reportée sur le fonds de la scène. Bref, on l’aura compris, il semble n’y avoir aucune limite à cette en scène.

L’intrigue du spectacle est ténue et auréolée de mystère, un personnage annonce à l’ouverture que le monde a changé, que l’humanité n’est plus la même – c’est-à-dire nous, le public, nous appartenons au passé - quelle est donc cette nouvelle humanité et que s’est-il passé pour que nous disparaissions ? L’œuvre est alors l’occasion de faire vivre quelques personnages pour montrer comment ils ont permis de faire basculer l’humanité.

Par son langage cru – hérité de l’œuvre-même de Houellebecq – et par ses choix de mise en scène audacieux qui viennent renforcer la violence du langage, l’œuvre nous touche, qu’elle nous choque ou qu’elle nous interroge ; on ne peut assister à ce spectacle sans réagir, il permet par le biais des personnages de donner vie à certaines questions qui peuvent être au cœur de notre époque : la sexualité, et l’amour (qu’ils ne faudrait pas confondre), la révolte et son devenir (que reste-t-il de mai 68 aujourd’hui ?).

Théâtre total, cette l’œuvre l’est aussi par sa durée et la performance que cela représente pour les acteurs. Le jeu alterne entre des moments de dialogue et des monologues adressés au public ; on peut noter que l’abondance et la longueur des monologues à certains moments de l’œuvre, bien qu’ils nous permettent d’établir un lien direct avec le personnage, font perdre un peu de rythme au déroulement de l’œuvre ; on peut se sentir parfois perdu, ne pas savoir où va le propos…

Il n’en demeure pas moins que cette œuvre par son originalité à tous égards mérite l’attention du public et constitue une réelle expérience à mener en tant que spectateur.

A voir au Théâtre du Nord du 8 au 16 novembre 2013
 

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