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Les Wampas, The Electric Ducks & The Elderberries à l’Aéronef

« Didier Wampas c’est le roi ! »

Ce soir, l’Aéronef a été mis à la disposition de Jailbreak Against Cancer, une l’asso lilloise qui n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands !

C’est tout d’abord The Elderberries qui ouvre le bal vers 20h30. Un groupe chevelu et barbu, un batteur un peu fou, une musique rock à l’anglaise, tout semblait parfait pour enflammer le public. Mais malgré quelques titres connus (Hellphone, It Doesn’t Really Matter), peu de gens se lâchent.

L’ambiance est un peu plus chaude pour The Electric Ducks. Dès l’arrivée sur scène de ce groupe montpelliérain, la foule se met à crier. Une partie du public semblait même les attendre. Et pour cause ! Fondés par Guilhem Constans (chant) et Yannick Deveaux (guitare lead),The Electric Ducks sont les dignes héritiers d’AC/DC. Le groupe a d’ailleurs sorti son deuxième album (Back and Forth) le 19 février dernier pour les 30 ans de la mort de Bon Scott (ancien chanteur d’AC/DC). Et il n’y a pas à dire : sur scène, c’est le feu ! Guilhem – qui a un petit côté Lorenzo Lamas (Le Rebelle) – fait vibrer ses cordes vocales aussi fort que Yannick gratte ses cordes de guitare. Le guitariste, avec son look entre Julian Casablancas, Angus Young et Mick Jagger, enflamme tout sur son passage. Et lorsqu’il tourne le dos à la fosse pour remuer les fesses façon Ace Ventura, le public exulte. Dans les premiers rangs, certains ont tellement chaud qu’ils ont enlevé leur T-shirt.
« Do you wanna fuck with me ?! » lance Guilhem à la foule en délire. Au bout de quelques titres, l’émerveillement et l’euphorie du début laissent place à une légère frustration : Yannick en fait un peu trop dans l’imitation d’Angus Young ; mais le public apprécie tout de même. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on voit un artiste aussi rock’n’roll, qui joue guitare sur la nuque, sur la tête, à genoux, allongé, en tournant sur lui-même et en sautant dans tous les sens et même au-dessus du chanteur lorsque celui-ci s’allonge au beau milieu de la scène. Le groupe a le feu au corps, tout comme les premiers rangs qui pogotent et slamment méchamment.
Après nous avoir joué un nouveau morceau (Take It Or Leave It), Yannick enlève son T-shirt, s’essuie avec une serviette et la lance dans la foule en affolant les filles du public déjà bien émoustillées par ses déhanchés : « Il y a quelqu’un qui a dit qu’il faisait froid dans le Nord !? ». Et alors qu’il se met à gratter sa six cordes avec un gode, Guilhem réapparaît sur scène vêtu d’un débardeur blanc et d’une jupe rouge. L’humour, la dérision et l’énergie de The Electric Ducks font mouche. Les acclamations du public se font plus fortes lorsque le chanteur annonce que le groupe va jouer une reprise d’AC/DC.
Les « canards » se retirent ensuite et reviennent pour un rappel aussi agité que le reste du set. Guilhem slamme même sur une bonne partie du public. Puis Yannick et lui s’éclipsent un petit moment avant de revenir déguisés, en romain pour Guilhem et… en ange nu pour Yannick, guitare vissée sur le bassin. Et même à poil, il se permet de faire un 180° en l’air pour achever l’ultime morceau des Electric Ducks. Et on vous assure qu’on a rien vu à part ses fesses !

Le groupe a à peine quitté la scène que déjà la foule clame « Didier Wampas c’est le roi ! ». Mais c’est surtout un fou ! Et même si « c’est juste du rock’n’roll » comme l’affirme Didier en entamant son concert avec For The Rock, il euphorise l’Aéronef en un éclair. A lui tout seul, l’artiste est un mythe et il va vite nous faire comprendre pourquoi. L’Aquarium Tactile et Chocorêve emportent la foule composée de fidèles, de fans et même d’indofans (Didier Wampas a fait un duo avec Indochine sur Alice & June). Du haut de son ampli et de son pantalon moulant doré, le chanteur harangue le public qui lui est presque tout acquis. Puis il se met à jeter son micro en l’air et tente de le rattraper. « Eteins les lumières en face, c’est chiant ! » Au bout d’une dizaine d’essais plus ou moins réussis, il abandonne.
Après un J’ai avalé une mouche déglingué, Didier fait monter deux filles sur scène pour Trop Précieux pour… qu’elles lui tiennent le micro. Exercice qu’elles ne font que moyennement. Le chanteur s’interrompt alors : « C’est bien la peine d’être deux. T’es pas la pour faire la maline mais pour tenir le micro ! » Le public rit et applaudit tandis que Les Wampas reprennent le morceau. La plupart du public connaît chacune des chansons que le groupe interprète. Mais on atteint un sommet lorsque Didier et sa guitare rose Hello Kitty entament Rimini suivi d’un Manu Chao dément.
Le roi Wampas enlève ensuite sa veste, mettant ainsi en évidence sa ceinture blanche bling-bling avec un gros ‘sex’ sur la boucle, et s’adresse au public tel un gourou : « En cette veille de Pâques, ouvrez-vous, tels la mer face à Moïse ». Et ce grand malade de Didier Wampas s’en va au milieu de la fosse pour prêcher sa bonne parole, monte sur la caisse qu’on lui a amenée, fait s’accroupir tout le monde et récite Vie, Mort et Résurrection d'un Papillon, tout en s’enroulant du fil du micro. Moment intense ; moment de folie magique.
De retour sur scène, Les Wampas tentent de démarrer L’Eternel, mais Phil Almosnino (guitare) reste bloqué sur son intro qu’il joue et rejoue pendant plusieurs minutes, le temps d’écœurer gentiment Didier qui lui lance d’un ton moqueur : « T’aimes bien faire ton malin hein ! » (rires).

Le chanteur s’en va quelques instants pour poursuivre le show vêtu d’une tunique bleue. Un mec monte alors sur scène et prie Didier en s’agenouillant devant lui, avant de se jeter dans la foule. On ne compte d’ailleurs plus le nombre de personnes qui sont montées sur scène faire un petit tour et/ou un petit bisou avant d’aller slammer sur la foule en ébullition. Puis Didier Wampas va retrouver la fosse et la parcourt de part en part en allant jusqu’au fond derrière la console de son. Le public n’est pas étouffant. Tout ça se fait même dans une grande « convivialité » et les gens se passent le câble du micro avec plaisir.
Un concert des Wampas, c’est finalement un peu comme un grand n’importe quoi entre potes. Didier n’hésite pas à faire monter sur scène un homme du public pour qu’il fasse un duo avec lui sur U.N.I.V.E.R.S.AL et ce fan assumera parfaitement son rôle, jusqu’à se jeter sur le public à la fin du morceau. Puis sur Ce Soir C’est Noël, ce sont deux petits garçons qui sont invités sur scène mais ils ont plutôt l’air de se demander ce qu’ils font là. Et pour conclure en beauté ce concert de dingue, Didier invite une bonne moitié du public féminin à le rejoindre. Niko Wampas (batterie) et Jean-Mi Lejoux (basse) sont perdus derrière toutes ces filles, on ne voit presque plus Phil ni Tony Truant (guitare) et Didier est… dans un autre monde. Il finit par se faire porter par elles avant d’aller rejoindre la fosse et de faire des Kiss à tout le monde.
Et comme le concept du slam sur scène n’était pas suffisant, le roi Wampas vient se placer à la sortie de l’Aéro et fait la bise à chaque personne du public venue ce soir. Là il n’y a pas à dire, Didier est un vrai pote !

Il n’y a plus qu’à souhaiter que l’association Jailbreak Against Cancer puisse encore nous proposer des concerts aussi bons que celui-là !

En attendant, l'association mettra bientôt en ligne les vidéos du concert, dont voici un premier extrait.

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