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Lucky Dube à l’Aéronef

Début du concert vers 21h... Entrée chaleureuse des musiciens (2 clavistes qui jonglent avec 5 cynthés, 1 batteur, 1 percussionniste et 2 bassistes) ainsi que 3 danseuses/choristes habillées tout en couleur et parées d'ornements traditionnels africains.

La musique s'installe tranquillement... Quand Soudain!!... Tadadadam... Lucky Dube entre fulgureusement sur scène dans un long costume blanc, les dreads balançantes et le pas dansant...
Le public s'enflamme directement ! Certains lèvent des pancartes dont l'inscription montre leur ardeur "LUCKY YOU'RE THE BEST", d'autres tentent de monter sur scène et le reste se met à danser frénétiquement.
Nous avons à faire à de vrais fans !
Toutes les paroles sont connues parfaitement même celles du dialecte d'Afrique du Sud qui m'est difficilement prononçable ! Et ce n'est pas faute d'essayer pendant la petite leçon de L.D.! Mais après un bon fou rire en entendant la catastrophe de notre prononciation à la française, il décidera de nous faire chanter des "lalala"... Je confirme : C'est mieux !!

Cet artiste emblématique d'Afrique du Sud nous fait part d'un reggae très roots aux sonorités soul, zoulou (style mbaganga : musique traditionnelle), ... ce qui lui donne une certaine originalité. La voix de L.D., souple et sereine, se marie parfaitement à celle des choristes, tout comme leurs chorégraphies rigolotes et rythmées entre chaque couplet. Les choristes s'éclatent, elles rient en permanence. L'une d'entre elles, à la voix puissante et langoureuse, nous entonnera un duo des plus agréables avec L.D.

Ce rasta nous livre à travers ses 21 albums une réflexion profonde et revendicatrice avec un léger penchant pessimiste, sur son observation de l'être humain, l'importance de l'amour, de l'unité et du respect, ainsi que sur le régime raciste de l'apartheid. De par ses textes engagés, il a été, tout comme Bob Marley, Peter Tosh et tant d'autres, victime de la censure. Ce qu'il a su déjouer en s'exprimant par métaphores, très bien comprises par ses auditeurs (par exemple, l'esclave de l'alcool désigne l'apartheid).

Très ouvert à son public, il tente sans cesse de le comprendre et de lui inculquer ses paisibles valeurs. C'est lorsqu'il demande au spectacteur de lui enseigner la manière de dire "I love you" en français que l'alarme incendie s'est enclanchée. Les musiciens ont continué à jouer et tout le monde s'est mis à chanter pour les encourager... Mais après un instant L.D. partira en nous adressant un simple signe de la main. Un technicien de l'Aéronef viendra se confronter aux huées pour s'excuser de le part de L.D. et de l'organisation, de même il nous rassurera sur notre sécurité!... Ouf!! 😉
On apprendra que le concert ne peut pas continuer car l'alarme risque de se remettre en route à tout moment.

Il est 22h30... on repart déçu de la fin mais ravie d'avoir vécu ce grand moment de reggae !

Interview bientôt en ligne !!

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