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Magyd Cherfi, Imbert Imbert, Nicolas Ducron au Splendid

Dans le cadre du festival "À vos zincs !", hier au Splendid, à Lille Fives, un bon spectacle comme on les aime !
Malheureusement le public ne s'est pas déplacé en masse, la salle était bien aérée, même si elle s'est remplie par la suite !

Malgré cela, le public présent a été conquis et l'ambiance était bien ancrée dans la salle ! Une ambiance festive, "cool", entre amis, un de ces spectacles où les chanteurs sont au contact direct du public, tous ensemble, la scène n'est plus qu'une formalité, il suffit d'un rien pour être embarqué.

En première partie, le groupe invité était celui de Nicolas Ducron, et autant dire que c'était une première partie très largement appréciée du public ! Le groupe de Nicolas Ducron est un groupe de musique de zinc, multi-instrumentiste où se mélangent piano, trompette, contre-basse, percussions, accordéon, clarinette, banjo... et bien sûr le chant !

Nicolas Ducron nous fait rire et plaisir, en nous racontant un peu son chemin à travers ses textes.

Entre les ballades romantiques, les rythmes de danse populaire, et quelques airs country, sa musique se qualifie surtout comme un mélange de chansons à texte.
Nicolas Ducron fait son spectacle sur scène et pas seulement en chantant ! Véritable acteur, il se prend à des jeux de rôle, à des prestations théâtrales et à nous conter des histoires d'un poète allemand dont il a repris deux textes en musique (In Hambourg, Liebeslied). Un gros coup de cœur pour ma part pour l'un de leurs morceaux déjantés, Christobal, où le public a été embarqué à juste titre !

Puis la scène se vide après un salut en bonne et due forme, et la seconde partie du spectacle est assurée par... Imbert Imbert ! Autre ambiance, autre genre, mais toujours plus de plaisir !

Imbert Imbert c'est... lui, seul, au milieu de scène, planté avec sa chemise à demi-ouverte et ses chaussures loufoques, et c'est tout. Non, ce n'est pas tout, il y a aussi "la grosse là", qui l'accompagne. Madame Imbert Imbert. À savoir sa contre-basse qu'il ne quitte pas (ou presque).

Madame Imbert Imbert aime les applaudissements ! Et Madame Imbert Imbert accompagne Monsieur dans des chansons à texte. Monsieur qui, selon les chansons, laisse courir délicatement ses doigts sur ses cordes, ou au contraire tape violemment sur le manche. Parfois encore, Monsieur Imbert Imbert se munit d'un archet, ou de divers accessoires pour jouer.

Mais Imbert Imbert est noir. Il ne ménage pas ses textes et ne mâche pas ses mots. Des chansons aux consonnances érotiques, des mots durs pour les enfants présents dans la salle parfois. Il est lui-même, mais son public le lui rend bien.

Il ne quitte presque pas sa Madame Imbert Imbert, sauf pour lui faire une petite infidélité. Coup de magie, nous fermons les yeux et quelques secondes plus tard les lumières se rallument, la contre-basse s'est changée alors en un petit ukulélé: Imbert Imbert Junior.

De toute façon on ne risque pas de s'ennuyer, tellement sa présence est riche. Il remplit la scène à lui seul avec son humour, ses chansons et ses papotages avec le public.

Avec sa façon bien à lui d'être ce qu'il est. Imbert Imbert est une émotion à lui tout seul, sa présence suffit à poser son univers.

Troisième et dernière partie du spectacle avec le groupe de Magyd Cherfi ! Membre du groupe Zebda, Magyd Cherfi est là en solo, enfin presque... avec ses musiciens. Des "semi-pro" nous soulignera-t-il 😉 Toujours est-il que ses musiciens se font un plaisir fou d'être sur scène ! Et leur plaisir était partagé avec les auditeurs ! Un spectacle tant à regarder qu'à écouter...

Dès le début du concert, Magyd entame sa prestation avec sa danse et son aisance naturelle sur scène.
Il continuera en alternant danse et chant, puis plus tard il s'assiéra sur une chaise face à son public et nous narrera son enfance en nous livrant quelques pièces de sa vie. Sa jeunesse dans la cité, sa mère, ses amis.

Fidèle à ce qu'il écrit/écrivait pour Zebda, les chansons de Magyd ont généralement un caractère social et une tonalité qui lui est propre. Il évoque notamment la vie dans les cités pour les populations immigrés ou en marge de la société.
Avec sa voix reconnaissable, un peu cassée, un peu voilée, Magyd dénonce. ll reprend d'ailleurs un morceau de Zebda, Le pont du Carrousel. Un morceau poignant et magnifique, qui était présent sur le single "Tomber la chemise" de son groupe.

Puis Magyd vient au contact de son public. Il s'assoit à même le sol, les pieds dans la fosse, et continue son récit, il discute.
Avant de laisser ses musiciens finir sur un final exceptionnel et un salut original !

"N'oubliez pas, vous êtes mes invités pour l'année prochaine !"
On ne manquera pas de revenir en tout cas, c'est sûr !

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