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Main Square Festival – Jour 2

2ème jour du Main Square Festival, les bottes se mêlent aux tongs au cas où la pluie reviendrait. Juste après Lilly Wood & The Prick qui a remplacé Wolfmother, c’est Julian Casablancas qui prend le relais sur la Grande Scène. Le chanteur des Strokes s’est lancé en solo l’an dernier avec « Phrazes For The Young ». Le son beaucoup plus fort que la veille et pas excellent nous incite à fuir vers la Green Room où TV Glory et Gush ont déjà joué. Les spectateurs attendent maintenant Angus & Julia Stone.

C'est en toute simplicité, avec une pointe de timidité enfantine dans les voix et l'attitude que Julia et Angus Stone montent sur la scène découverte du Main Square, accompagnés d'un bassiste et d'un batteur, pour leur première participation à un festival français. Dès les premières notes, dès les premiers arpèges, on ne peut que tomber sous le charme de ce duo composé d'un frère et d'une soeur que le divorce de leurs parents a séparés pendant de longues années et que la musique a permis de rapprocher. Avec ses cheveux longs, sa barbe broussailleuse et son look de nomade, Angus a la beauté sauvage des aventuriers sans attache, à l'image de Christopher McCandless, le héros à la destinée tragique du magnifique film Into The Wild de Sean Penn. Quant à Julia, elle fait craquer immédiatement tous les geeks musicaux hommes, estomaqués par tant de beauté et partageant ainsi le phantasme de Rob Fleming, héros du cultissisme roman High Fidelity de Nick Hornby, rêvant d'entretenir une relation amoureuse avec une chanteuse qu'il verrait composer et écrire ses chansons au petit matin, avec certaines, bien sûr, inspirées de leur relation et qui glisserait dans le livret de son album une petite photo de lui et un remerciement lui étant destiné.Usant de leurs instruments et de leur timbre de voix comme Cupidon de son arc, Angus et Julia décochent des flèches qui nous atteignent en plein coeur. Leur folk, à la fois mélancolique et euphorique, est d'une beauté et d'une pureté cristallines. Les voix angéliques du frère et de la soeur Julia se complètent et se fondent l'une à l'autre à merveille telles des siamois et on se surprend à frissonner de plaisir à l'écoute de morceaux tels que « Big Jet Plane » ou « Just A Boy », à avoir la chair de poule quand Julia saisit sa trompette (heureux instrument!) pour en jouer de la manière la plus hypnotique qui soit, à s'imaginer sur une route sans fin, perdu au milieu de nulle part, faisant du stop au son de l'harmonica d'Angus. Ils réussissent même le pari d'émouvoir avec la reprise de "You're The One I Want" de la bande originale de Grease. Culotté! L'esprit de l'album Harvest de Neil Young n'est pas loin. Julia et Angus auront réussi, d'ailleurs, lors d'un set qui sera passé beaucoup trop vite, à nous faire oublier que nous étions en 2010, à rendre invisibles les nombreux noms de sponsors polluant le site du festival pour nous faire croire que nous étions en 1969, dans un autre festival, celui mythique de Woodstock. C'est donc avec impatience que l'on attend leur retour à l'Aéronef de Lille le 2 décembre de cette année. L'automne ne peut pas s'annoncer sous de meilleurs présages.

Ce samedi, il n’y a « que quelques pas » pour passer d’une scène à l’autre. On se sent beaucoup plus libre de circuler. Direction à nouveau la Grande Scène où Phoenix est de retour cette année au Main Square Festival. Le groupe emporte tout de suite les nombreux spectateurs présents dans le tourbillon de sa musique. Les deux batteurs envoient des rafales de sons. Mais l’enthousiasme retombe un peu en milieu de concert avec des parties instrumentales qui durent… Mais les derniers morceaux nous font autant d’effets que les premiers. 

Retour à la Green Room pour Greg…
Un groupe de métal sur la scène découverte juste après le folk luxuriant d'Angus et Julia Stone? Pourquoi pas? Le charme des festivals est de vous faire passer d'un univers musical à un autre sans transition aucune. De plus, Coheed and Cambria a tout pour attiser la curiosité. Des critiques américaines dithyrambiques ne tarissant pas d'éloges sur le métal progressif du groupe mené par le chanteur et guitariste Claudio Sanchez, dont les cinq disques forment un seul et unique concept-album et dont Year Of the Black Rainbow, dernière oeuvre du groupe constitue la conclusion. Et, toujours de l'autre côté de l'Atlantique, des ventes records, le dernier album étant entré directement à la 5e place des ventes lors de sa sortie. La moindre des choses que l'on puisse dire à la vue de la prestation du combo, c'est... qu'ils sont fous ces amérloques! Quel intérêt peut-on trouver à ce groupe? Surtout aujourd'hui en 2010... Car Coheed and Cambria nous replonge dans une période des plus noires et abjectes (ou des plus risibles, c'est selon) de l'histoire de la musique du 20e siècle: le hard des années 80. Si, si! Cette époque où des énergumènes permanentés, maquillés comme au bois de Boulogne, portant jean moule-burnes déchiré et baskets montantes braillaient tels des castrats dans leur micro accompagnés par des guitaristes masturbant leur instrument frénétiquement, pensant qu'un solo de moins de 20 minutes n'était pas un vrai solo et des batteurs tapant sur leurs fûts comme un Capitaine Caverne cocaïné. Une triste époque où des groupes comme Scorpions, Rush, Motley Crue, Bon Jovi étaient des stars! On en voit dont les tympans implosent à la lecture de ces noms ou qui explosent de honte d'avoir pu aimer ces groupes à l'adolescence!
Coheed And Cambria réussit à faire pire que Mars Volta, projet honteux né pourtant des cendres d'un grand groupe At The Drive-In, en mélangeant sonorités métal et élans progressifs pour offrir une tambouille purement indigeste épicée par la voix haut perchée de Claudio Sanchez toute en geignardises... Mais c'était à prévoir: il faut toujours se méfier des groupes dont le guitariste arbore une Epiphone Flying V, cette guitare en forme d'éclair appréciée des hard-rockeurs. Ce n'est jamais bon signe! En fait, on avait l'impression d'assister au faux documentaire parodique consacré à un groupe de Hard-Rock, Spinal Tap, réalisé par Rob Reiner en 1984. Sauf qu'ici, l'humour n'était pas volontaire! 

En début de soirée, c’était au tour de -M- de monter sur la Grande Scène. Le Roi des Ombres ne fera pas l’unanimité comme au Zénith en février, mais dans un festival, le public a ses préférences. Une confirmation ou une découverte live pour certains, mais aussi une déception pour d’autres. Et si M sait que les spectateurs ne sont pas forcément là pour lui, il joue quand même le jeu, essaye de les faire réagir en les invitant à être silencieux et à se mettre nu au lieu de lui crier « à poil ». Des rires s’élèvent de la foule. Certains le prendront-ils au mot ? Le concert de Mathieu Chédid se transforme en véritable show avec des chorégraphies de tous les musiciens, des slams malgré la pancarte sur la scène « Pour votre sécurité, merci de ne pas pratiquer de slams ou de pogos. » M parvient quand même à faire asseoir presque l’ensemble des spectateurs situés devant la scène, quelques irréductibles dont un homme tout nu résistent. Au moment de « La Bonne Etoile », une montgolfière vole au-dessus du public. Puis ce sont les corn flakes jetés par le super héro interprété par le frère de M qui tombent du ciel. Pour « Amssétou », M invite le groupe Gush qui a déjà fait leur 1ère partie à Lille et qui jouait un peu plus tôt sur la Green Room. M fait aussi monter sur la scène quelques personnes du public donc la petite Suzy qui ne semble pas avoir peur de jouer de la guitare avec M. Elle bouge sa tête au rythme de la musique. M aurait-il fait naître une vocation ? L’image de cette petite fille qui donne la main à Mathieu Chedid dans le M géant au fond de la scène clôt le concert. Mais « ça sonne faux » quand même pour certains qui trouve le concert trop long…

Presque 4 ans que Benny n'était pas venu honorer de sa présence le Nord de la France. Depuis son passage le 05 novembre 2006 au Zénith de Lille pour être exact. Les fans étaient donc impatients de retrouver leur idole. Avec des questions plein la tête. S'est-il correctement remis de son accident de skate-board où il s'est déboité une épaule il y a un mois? La magie sera-t-elle la même que lors de son précédent concert lillois, Ben Harper s'étant séparé des Innocent Criminals pour tourner désormais avec les Relentless 7? Mais la sortie récente du Live au Festival International de Jazz de Montreal ne pouvait que positivement répondre à cette question. Et Eddie Vedder, chanteur du groupe Pearl Jam, à l'affiche juste après, et grand ami du guitariste-chanteur, viendra-t-il pousser la chansonnette avec lui?
Dans un premier temps, c'est seul que Ben Harper monte sur scène et fait son apparition sous les acclamations du public et les regards émus de la gente féminine subjuguée par tant de beauté et de charisme (on la comprend). Un charisme qui n'est même pas altéré par les traits tirés de l'artiste et qui amènent d'autres questions: est-il fatigué des dates qu'il enchaine en ce moment? Est-il réellement remis de son accident? Est-il énervé du retard provoqué par l'interminable concert de M? Quoi qu'il en soit, il s'installe sur une chaise face à son micro, saisit sa guitare Weissenborn qu'il pose délicatement sur ses genoux, cordes vers le haut et entame un long instrumental hypnotique où il laisse libre cours à tout son talent de joueur de slide, barre de métal utilisée pour faire pression sur les cordes et donnant un son spécifique et caractéristique de sa musique. Surprise, cet instrumental est l'introduction de la chanson « Lifeline », rarement jouée en concert et, qui plus est, morceau enregistré avec les Innocent Criminals. La page ne semble donc pas définitivement tournée. Rejoint par les Relentless 7, il se lève, connait quelques soucis avec la guitare acoustique qu'on lui apporte, la bandoulière étant quelque peu rebelle et refusant de rester accrochée (provoquant sourire du chanteur et rires et encouragements du public) et joue un second morceau enregistré avec son ancien groupe, le magnifique « Diamonds On The Inside ». Une manière, peut-être, d'introduire en douceur les compositions les plus récentes.
En tout cas, les craintes et les questions se dissipent rapidement et on se laisse porter par le talent et la voix envoutante de Ben Harper ainsi que par la maestria de ses nouveaux compagnons de route, particulièrement la batteur Jordan Richardson et le bassiste Jesse Ingalls, duo rythmique imparable. Le son est blues, rugueux, âpre, les solos énervés et violents. Avec les morceaux issus de son dernier album White Lies For Dark Times (« Number With No Name », « Shimmer & Shime », « Why Must You always Dress In Black »...), Ben Harper montre qu'il est revenu à un rock plus primal, plus Hendrixien. « Keep It Together », chanson qu'il interprètera avec la guitare dressée vers le ciel, est d'ailleurs le morceau le plus puissant qu'il ait composé depuis son anthologique Ground On Down. Ceux qui préfèrent le Ben Harper léger, groovy, funk ou reggae en auront pour leurs frais.
Mais les fans de la première heure le savent. L'américain est en perpétuelle évolution. Humaine tout d'abord. Il suffit de se rappeler ses premiers concerts où, d'une extrême timidité, il restait tout le temps sur son tabouret, ne s'adressait pas à l'assistance, la regardait à peine et de l'avoir vu se transformer, au fil des tournées, en véritable bête de scène, souriante, très loquace et prendre de l'assurance en jouant de moins en moins assis et en dansant avec son public. Musicalement, ensuite, en refusant de s'enfermer dans ce que l'on peut attendre de lui et en retravaillant sans cesse ses morceaux et son jeu de guitare. Ben Harper aime créer la surprise.
Ainsi, deux nouvelles compositions seront jouées (« Feel Love » et « I Will Not Be Broken », deux morceaux calmes et tendres présageant que le prochain album risque encore d'être différent du précédent), une reprise énergique du « Heartbreaker » de Led Zeppelin (démontrant ainsi le retour aux sources seventies) et le « Under Pressure » de Queen, interprété en duo avec... Eddie Vedder. Provoquant cris de joie dans le public. Car aimer Ben Harper va souvent de paire avec le fait d'aimer Pearl Jam. Le groupe de Seattle et le beau gosse métis partageant la même prestance scénique et un militantisme politique commun.
C'est avec regret que l'on verra Ben Harper quitter la scène du Main Square, ne pouvant effectuer un rappel en raison d'impératifs horaires inhérents à l'organisation d'un festival. Alors s'il te plaît Benny, n'attends plus 4 ans pour revenir dans notre région... Ton nouvel album sort cet automne, n'oublie donc pas de venir nous revoir au Zénith de Lille pour ta probable future tournée. Surtout que tu y as toujours été bien accueilli!!!

La venue de Pearl Jam au Main Square est un événement qui aura à lui seul motivé certaines personnes à prendre leur billet pour participer au festival. En effet, il s'agit de l'unique date française du groupe américain. Pour une fois, donc, c'est aux parisiens de connaître les charmes de l'autoroute A1, des frais de péage et de carburant. Mais certains viendront même de plus loin encore!
C'est que Pearl Jam fait partie, avec REM et The Black Keys (et qui d'autre, au fait?) des plus grandes formations Rock américaines actuelles. Né dans la pluviométrique ville de Seattle, berceau de Jimi Hendrix, en pleine explosion Grunge, Pearl Jam, depuis la sortie de son premier album Ten (aussi important que le Nevermind de leurs frères ennemis de Nirvana) en 1991, suit un parcours artistique sans failles, n'ayant jamais sorti un album décevant, et ses membres se sont imposés, avec Bruce Springsteen, comme les principaux porte-paroles d'une politique sociale et égalitaire aux États-Unis. De plus, ils se sont forgés la réputation d'être un des plus grands groupes live au monde avec des concerts marathons pouvant durer plus de trois heures. Le coffret Live At The Gorge, réunissant trois concerts enregistrés en 2006 aux USA, est d'ailleurs un fidèle témoignage des capacités scéniques du groupe.
Affirmons-le d'emblée: le groupe, ce soir, a encore confirmé sa réputation de machine de guerre en livrant un modèle de ce à quoi doit ressembler un concert de Rock. Un concert où énergie et spontanéité seront les maîtres-mots. Quoi de plus normal pour un groupe qui décide toujours de sa set-list au dernier moment, refusant de jouer le même concert deux soirs de suite! Restreint par le timing imposé par l'organisation du festival, et ne pouvant donc pas offrir un de leurs fameux concerts fleuves, les musiciens de Pearl Jam, s'il joueront quelques titres du dernier album en date Backspacer (« Gonna See My Friend », « The Fixer », « Just Breathe »...), privilégieront, pendant l'heure et demie que durera le concert, de ne jouer principalement que des classiques de leur discographie conséquente, comblant de bonheur les nombreux fans présents dans le public et qui ont bataillé ferme pour pouvoir être le plus proches possible de la scène.
Ainsi de nombreux morceaux (« Even Flow », « Alive », « Why Go », « Animal », « Elderly Woman Behind The Counter In a Small Town »...) issus des deux premiers essais, Ten et Vs, du combo de Seattle seront interprétés. Des chansons, qui dès l'entame, vous prennent aux tripes et vous font sauter partout ou remuer la tête comme un dératé. C'est quasiment avec des larmes aux yeux que certains verront défiler 19 ans de leur vie, se remémorant cette époque bénie, dans les 90's, où avec des groupes mythiques tels que Soundgarden, Alice In Chains, Stone Temple Pilots et bien évidemment Nirvana, le Grunge était roi, se souvenant de leurs chemises à carreaux (sales de préférence), de leurs jeans déchirés, de leurs cheveux longs rarement lavés pour être plus gras et être en adéquation parfaite avec cette musique (rappelons que le mot « Grunge » désigne la crasse que l'on peut accumuler entre ses orteils) voire de leur acné, ainsi toléré car permettant de faire plus crados. Pearl Jam est un des rares survivants de cette époque et aura accompagné fidèlement, dans chaque étape de leur vie, les fans du début, comme des amis précieux.
Et si toutes les chansons sont reprises en choeur, ce n'est pas que par les vétérans de ces glorieuses nineties. On en voit, nés seulement à cette époque, connaissant les paroles par coeur. Car chaque morceau de Pearl Jam est un hymne qui vous touche au coeur, « Jeremy » parle à l'adolescent révolté et mal dans sa peau qui est ou était en chacun de nous, « Black », une des plus belles chansons d'amour déchu jamais écrites et qui réussit à bouleverser à chaque écoute, foudroie le sentimental qui se niche en nous... Le tout joué avec rage et générosité (à l'image de ces nombreux médiators jetés au public par Mike McReady, le guitariste soliste du groupe, ou de l'inséparable bouteille de vin rouge d'Eddie Vedder, partagée avec les spectateurs les plus proches). Le leader charismatique du groupe, qui ne tiendra pas en place, imposant sa présence à chaque coin de la scène, de par son militantisme actif, indiquera d'ailleurs qu'il est particulièrement motivé de pouvoir jouer dans un lieu au passé militaire et de pouvoir ainsi le « pervertir » grâce à la magie de la musique. Motivation partagée par les autres musiciens: Matt Cameron (ancien Soundgarden) toujours impeccable à la batterie, Jeff Ament, virtuose à la basse, avec un son rond et pénétrant, Boom Gaspar, le vieil hippie, aux claviers et, bien sûr, un des duos de guitaristes les plus complémentaires de l'histoire du Rock: Stone Gossard à la rythmique (dont en fait chaque partition, si on y prête attention, a la force d'un solo) et Mike McReady, héritier des plus grands, particulièrement de Pete Townsend (guitariste des Who), qui montrera, une fois de plus, l'étendue de ses talents et de son incroyable technique par ses solos dévastateurs, souvent joués au bord de la scène, au plus grand bonheur du public le plus proche.
Ben Harper, qui avait joué juste avant, viendra accompagner le groupe (comme Eddie Vedder l'avait fait en interprétant avec lui « Under Pressure ») pour un mémorable « Red Mosquito », de l'album No Code, enrichi de la guitare slide du plus beau gosse des bluesmen américains. Tout simplement magique! Tout comme cette fin de concert se clôturant, tradition oblige chez Pearl Jam, par le Baba O Riley des Who, finissant d'installer le groupe de Seattle comme l'un des plus grands groupes de scène de l'histoire du rock car partageant avec la formation anglaise le même goût des prestations furieuses (au bon sens du terme), et Yellow Ledbetter, hommage au guitar hero Jimi Hendrix par cette mélodie qui rappelle le mythique « Little Wing ».
En réussissant à faire venir Pearl Jam, le Main Square a fait très fort cette année. Peut-être même trop fort! Car comment réussir à renouveler cet exploit l'année prochaine? Bah, en invitant Springsteen, par exemple! Ou Blur ou REM! Il faudra bien ça!
 

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