« Approchez Mesdames et Messieurs ! Ravi de vous voir au Mignon Palace ! Bonsoir, comment allez-vous depuis la dernière fois ? » Eh oui, Madame Renée, propriétaire du Mignon Palace situé à Friville-Ecarbotin dans la Baie de Somme, aime accueillir chaleureusement ses invités. Pressée, stressée et interpellée sans cesse par son époux Gilbert, elle invite les spectateurs à prendre place. A en croire l’effervescence qui s’est emparée du cabaret-théâtre-cinéma, nous avons un peu d’avance. L’équipe du « Mignon » peaufine les derniers préparatifs. Certains s’habillent, d’autres s’échauffent pendant que la scène s’agence doucement. Nous sommes les témoins d’un joyeux chantier plongé en plein brouhaha. Les prénoms fusent « Gilbert ! », « Jacqueline !», « Renée ! », les petits pas se hâtent sur les planches. « Vite, ça va commencer ! »
Pour l’inauguration de ce cabaret, pas de tralala. Une scénographie sobre relevée par une poignée d’accessoires : une table, des verres, une chaise… Une toile suspendue en guise d’arrière plan, meublée par les instruments de musique de la Compagnie du Tire-Laine qui ne tardent pas à ouvrir les festivités. Une jeune fille hyperactive à l’allure déjantée, tient à faire les présentations : Brigitte Bardot, Yvon le terrible, Jacqueline la bonne à tout faire, Maquenul, le simple d’esprit… Une jolie brochette de personnages truculents.
Tous ont la fibre artistique et possèdent leurs accessoires fétiches : cordes, trapèze, vélo BMX, nez rouge, roue allemande… Tour à tour, ils vont se livrer à des acrobaties alambiquées et des numéros hilarants. Des gags qui offrent une bonne séance de gymnastique à nos zygomatiques ! Au programme : un duo langoureux entre ciel et terre ; un combat de catch opposant La Palourde du Crôtois à la Crevette de la Baie de Somme ; un western clownesque et bien d’autres prestations circassiennes.
La magie du Mignon Palace opère du début à la fin. Ce lieu intemporel fait office de passerelles entre les arts et rend hommage à Fellini, Chaplin et Zavatta. Même si certains déplorent le manque de dialogues, Gilles Defacque (à la tête du Prato) réussit, avec succès, à nous emmener dans une balade empreinte de nostalgie.
