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Monsieur Melon au Biplan

Une soirée... féerique !

MONSIEUR MELON (mot- valise) : Monsieur Mikou + chapeau Melon = Monsieur Melon 

Mikou, fraîchement débarqué de sa Corse, écume les quais de métro parisiens, sa guitare à la main, offrant ses refrains optimistes, son sourire en accroche-cour, et un chapeau Melon qu'il fait tourner à tour de rames. Plus qu'un signe distinctif, son couvre-chef deviendra vite son nom d'artiste, celui de sa formation et un élément scénique essentiel. Joyeux symbole qui passera bientôt de tête en tête, du crâne rasé de Mikou le chanteur-swing à Sylvain le jazzman, d'Amine le contrebassiste-corsaire, à Marie, l'espiègle frimousse-guitariste.

Chapeau Melon... si Charles Trénet en avait un, on l'aurait appelé MONSIEUR MELON...

Y a de la joie sousch'cachquette ! Souvenons-nous d'abord que celui qui a fait swingué l'ORTF, qui a égayé les temps de désillusion de son optimiste communicatif a d'abord été... jeune, beau et époustouflant ! Sourire radieux, swing débordant de gaieté, irradiant le public et aussi joyeusement coiffé d'un... chapeau rond... Monsieur Melon est encore mieux (c'est aujourd'hui qu'il est jeune...). Outre la coiffe. Le rythme. L'écriture. La voix. Et un parcours même un peu semblable puisque Mikou rencontrera Amine, le roi de la contrebasse-pirate, et les 2 écriront d'abord l'histoire ensemble dans une première formation.

"Si j'étais dessinateur... je crayonnerais tes larmes"

MIKOU, à mi-chemin entre Michou-coeur-tendre et Mi-Kou-j'ar-ti-cule. Tel un prof de métrique, poésie rythmique sur guitare en délié, MIKOU ARTICULE TOUT, les mots, le chant, et les bonnes compositions. Son romantisme émeut, son swing renverse et Monsieur Mikou a beau avoir un air gentil de petit rugbyman frais et enthousiaste d'avant-tournoi, il en a dans le melon !

C'est qu'il a su s'entourer des meilleurs musiciens :

-> SYLVAIN, casaque noire, bretelles rouges, un génie de la clarinette jazzy et du saxo qui brille (et pour cause, Sylvain fricote avec d'autres groupes parisiens innovants... des groupes de jâaazz) 
-> AMINE, un contrebassiste détonnant, contrebasse ALL BLACK façon flibustier-des-scènes, béret noir planté sur la tête, porte à bout de bras son instrument comme une basse (personnellement, il m'a fait peur 😉
-> MARIE qui a la guitare qui la démange. Et ça s'entend et ça se voit. Une jolie frimousse aux yeux verts, minois enrôlé de bouclettes : d'une candeur à tomber. À tomber surtout, son jeu de cordes : du Very-Rock'n'Roll en devenir. Marie te la gratte comme on caresse un matou. Un doigté de harpe sur une rythmique précise et énervée : tanguez - tanguez - oyez - oyez - avec elle, 'faut mieux avoir le pied marin (pas étonannt qu'elle joue aussi dans FACE À LA MER, un groupe de filles à découvrir).

Virulente contrebasse, clarinette enchantée, duo de guitares en rappel, du swing-manouche à la française, des textes exaltés, des chansons d'amoûûr... Monsieur Melon illumine les cours et nous fait revivre la romance simple et joyeuse du Paris-Fleurs-Bleues : le Métro, la Bohème d'Automne, une Chanson dans le Parc, seul à la guitare. 

4 ans d'existence, un 1er album sorti fin 2007 (oui, oui, il y a à peine quelques mois) et c'est déjà la reconnaissance du public venu au Biplan vendredi soir, en nombre et en connaisseurs, pour scander les refrains d'un Monsieur Melon déjà archi-connu :  "Et tu feras le tour de la terre pour qu'elle fleurisse même en hiver"

Monsieur Melon, notoriété gagnant, commence à faire le tour de France, pour que fleurisse même en hiver de tropicales envolées lyriques - flûte traversière de  Mikou comme un vol d'oiseaux colorés, poursuivi d'un vol de clarinette en suspension dans les aigus virevoltants. Vous fermez les yeux et vous vous retrouvez à scruter le ciel au jardin d'éden... un bien beau moment de pureté musicale, féerique, voire paradisiaque.

Chapeau ! Monsieur Melon...

Autres beaux moments, les derniers instants autour d'une table du Biplan en cercle fermé...  Très accessible, et sincèrement ému par la "chaleur" lilloise, Monsieur Melon est resté avec nous jusqu'à la fermeture devant il Signore Corto, un mystérieux magicien parisien tombé là par hasard. Dans le pur style "costume et barbichette", l'illusionniste nous a menés de tour en tour, de carte en carte, de mouchoir volant en fascinantes prestidigitations. Une fin de soirée inattendue, où la cave, portes closes, s'est transformée, le temps d'une illusion, en obscur rendez-vous d'un Paris secret - lumières jaunes et silences en suspens - sous les yeux en étoiles d'un Monsieur Melon à son tour... en admiration !

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