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MOTORHEAD au Zenith.

MOTORHEAD. Trente ans de carrière. Une légende du rock’n roll à Lille. Un évènement qui ne se rate pas.
Et pourtant, la salle est loin d’être remplie alors que SKEW SISKIN monte sur scène. Excellente première partie, le groupe distille un rock teigneux comme on en fait plus, aux relents d’Appetite for destruction. Chapeau vissé sur une chevelure nuit, la chanteuse convainc le public. Improbable mix entre Axl Rose et Nina Hagen, le charme opère néanmoins. Signe qui ne trompe pas, le bar s’est vidé de ses plus fervents piliers. Son énorme, charisme certain, Lemmy et sa bande auront fort à faire pour récupérer leurs fans conquis par cette ouverture magistrale.

Quelques accords de guitare déchirent l’espace. Les trois compères s’avancent lentement sous une belle ovation. Tous aux abris atomiques ! Le volume est insupportable, de partout les oreilles se bouchent. La voix de Lemmy ne se détache pas des instruments, et il est alors difficile d’apprécier un show qui semble pourtant énorme. Motörhead nous distille sous un décor de château anglais de vieilles douceurs qui deviennent vite de véritables cauchemars. Les secousses sismiques détruisent le pavillon auditif.
Pavillon noir ! Les pirates ne font pas dans la demie mesure. L’abordage est violent. Les soli sont autant d’épées tranchantes pour l’ouie -Louie-. Il n’y a bien que lorsque le chanteur s’adresse au public que sa voix est enfin clairement identifiable.
Oui. Belle communication des vieux briscards avec les fidèles. Lemmy plaisante, s’impose quand les fans la ramènent un peu trop. « shut up, im’ speaking. » Sur les planches comme dans son salon, il enchaîne les titres dans une parfaite décontraction, malgré un jeu de lumières totalement impersonnel. Il ne souligne rien, et ne fait qu’accompagner poliment le groupe.  Nouvelle déception.
Seule la partie acoustique et ses lights rouges sauront conférer une belle intimité à cet instant hors du temps. Lemmy à l’harmonica fait enfin plaisir à entendre. Si seulement le reste du set avait pû être aussi agréable à l’oreille ! Mais l’accalmie est de courte durée, l’ingé son retrouve bien vite ses travers. Les décibels explosent. Et après la surdité, c’est la cécité qui nous guette. Les stroboscopes s’invitent et s’imposent. Impossible de distinguer le groupe entre deux flashs. Lemmy sera d’ailleurs durant tout le concert dans d’incompréhensibles zones d’ombres. Seul Mikkey Dee, derrière sa batterie est clairement identifiable ! Dans sa frappe aussi. Le grand maître nous gratifiera d’un énorme solo, sur Sacrifice. Un grand moment qui ferait presque oublier les désagréments passés.
Ace of spades et son refrain culte ravive encore la flamme. Quelle insolence, quelle classe dans le jeu. Le groupe enlacé salue la foule, tire la révérence et s’éclipse.
A la sortie du Zenith, le bilan est mitigé. Le plaisir de toucher du doigt un mythe. Mais pourquoi diable joue t’il si fort ?

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