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Mumford & Sons et Johnny Flynn au Grand Mix

Au Grand Mix, ce soir on a un peu l'impression d'être à l'étranger, tant résonnent autour de nous les langues étrangères, spécifiquement anglaises et flamandes. Une foule dense nous fait comprendre qu'elle est venue défendre ses artistes fétiches et il est bien délicat de se mouvoir dans la salle. Si le concert ne fait pas office d'événement en France, les étrangers l'ont bien compris : c'est un (jeune) monument du folk qui est présent ce soir : Mumford & Sons.

Johnny Flynn

Et c'est tant mieux car la première partie, Johnny Flynn, peine à convaincre. Des balades folk avec ukulélé pas très originales, mais une technique franchement pas immonde, et de bons musiciens qui accompagnent le blondinet chanteur. Seulement, si l'ensemble n'est pas mal joué, cela tourne en rond. En outre, si l'écriture brillait sur album, elle est difficilement perceptible ici. Non que le son soit mal réglé mais plutôt parce que le flot d'instruments autour du jeune homme noie ses paroles. C'est bien dommage car il y a quelque chose de shakespearien chez lui, dans ses mots, dans son allure et l'on voudrait qu'il exprime plus, que cette voix absente perce. Malheureusement pour lui, le public n'en a que faire, et les discussions vont bon train. Même très près de la scène, il devient réellement compliqué de percevoir quoi que ce soit. On retiendra quelques tentatives à la Johnny Cash sans avoir la possibilité de profiter réellement du concert.

Mumford & Sons

Qu'on se le dise, le public est là pour Marcus Mumford et ses acolytes. D'ailleurs, dès le tout début de Sigh No More, tiré de l'album éponyme, on constate l'agitation, et beaucoup plus d'attention. Les paroles sont connues sur le bout des doigts, et leur folk à l'ancienne prend bien. C'est que les Britanniques surfent sur une vague néo-folk à la Fleet Foxes. Comme leurs cousins, ils chantent à l'unisson, alternent morceaux calmes et folk enjoué et affichent un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Ils semblent se sentir tellement à l'aise qu'ils plaisantent d'ailleurs sur le nombre important de Flamands dans la salle. Le public, déjà pleinement acquis à leur cause par avance, leur offre leurs émotions et leur cœur. Les Mumford & Sons les guident ainsi à travers leurs complaintes douloureuses mais aussi les lumineux Little Lion Man et The Cave qui entraînent une vague euphorique dans le Grand Mix. Les instruments s'échangent avec fluidité. Il reste une impression d'aisance parfaitement déconcertante, comme s'ils avaient joué là durant des années et revenaient à la maison. Côté public, il en est de même et on comprend que ce qui se tisse entre ce quatuor et ses adeptes dépasse de loin le simple phénomène de mode.

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