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Name 2006 – Jour 1 au Tri Postal

Mercredi soir, Fanny Bouyagi est invitée au journal régional. Devant mon tube cathodique, je remarque qu'il est difficile de comprendre la programmation d'un festival comme le NAME pour les gens de l'extérieur (extérieurs au monde de la musique électronique). Le présentateur du journal se questionne sur la façon de s'habiller dans de telles circonstances...jeans baskets selon Fanny, histoire de pouvoir tater le dancefloor sans se soucier de la taille de ses fesses dans son slim ou l'ampoule qui se profile dans la sandalette à talon...Devant les caméras, Fanny tente d'expliquer le concept des portraits éphémères d'inconnus collés sur le parvis de l'Opéra...le présentateur reste perplexe, comme ses téléspectateurs je suppose..

Avant le début des festivités, je me demande donc quels sont les enjeux d'un festival subventionné par le Département. Donner à celui-ci une image jeune, dynamique, européene, à la pointe des tendances...Réussir à démocratiser un peu plus cette culture électronique, réservée de mon point de vue, à une certaine « élite d'initiés »....Faire venir les belges....et rentabiliser au mieux ces choix!

Depuis la prometteuse édition 2005, les « Electro Lovers » locaux, et pas qu'eux, attendaient l'événement de la rentrée avec impatience.
Ne reste plus qu'à se plonger dans la session Lilloise, la plus longue et la plus prometteuse pour tater l'ambiance!!

J'arrive vers 23h à la première nuit du Tripostal, les cheveux un peu frustrés par la baignade à Max Dormoy. Les gens arrivés plus tôt ont pu assister aux sets d'ouverture des locaux. Genjini à une fois de plus enthousiasmé le public, on en parle dans les couloirs et certains repartent avec quelques galettes sous le bras.
Pour cette première soirée, relativement peu de festivaliers s'étaient déplacés malgrè une programmation extra-ordinaire sur la région. Le public était principalement composé de connaisseurs. La faute peut-être au prix d'entrée élevé, et à la non possibilité d'acheter un pass pour les trois nuits lilloises... Dommage. Les curieux et les non initiés ne peuvent pas , financièrement, se laisser aller à la découverte, ne pouvant s'assurer que l'investissement demandé leur procure un plaisir nocturne d'une valeur supérieure ou égale à une quinzaine d'euros!

Revenons à la programmation et en plat principal ce jeudi 21, l'écurie M_Nus!
M_Nus est le label de Richie Hawtin (Plastikman), héros de la techno des 90's. Le label soutient une nouvelle sphère d'artistes caractérisés par des prods expérimentales, hypnotiques et minimales. D'autres labels comme Perlon (dont on retrouve certains artistes vendredi soir) ou Telegraph captent et transmettent cette même tendance de musique électronique minimale.
En course ce soir là donc, Troy Pierce et Marc Houle qui jouaient en solo, mais qui forment également le trio Run Stop Restore avec Magda. Dans la salle du bas toujours, après 2h, Luciano prend les commandes. Luciano est un de ces chiliens, comme son compatriote Villalobos, expatrié à Berlin pour surfer sur la vague minimale qu'ils enrobent de sonorités...calliente!
Pour résumer, en bas, cette nuit était extrêmement chaleureuse. Idée reçue donc quand certains suggèrent que la minimale est froide!

En haut à partir de 23h, Superpitcher (Kompakt) à succédé au duo de The MFA...là, pas de minimale. Une ambiance plutôt dance et pop, si je peux me permettre ces étiquettes un peu réductrices.

Ce premier soir était pour moi une agréable rentrée électronique au Tripostal. Je n'ai pas profité du son de façon réfléchie mais de façon sensorielle et corporelle. Ce qui me pose un sérieux problème rédactionnel! Les mouvements de bras effectués ne vont pas m'aider à écrire un après-papier de la soirée de Jeudi. Mais après tout, la perception musicale n'est-elle pas premièrement une sensation physique, celle produite par le corps d'un son sur son propre corps. Je laisse donc aux Djs le soin de composer de façon réfléchie leur sets et leurs lives et je reçois instinctivement leurs productions. Des oreilles aux pieds, les beats transitant par le coeur, je reçois avec plaisir les bonnes ondes de cette nuit de ce jeudi !

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