Les dérivés du Metal forment un foyer de genres et de groupes des plus étonnants, qui n'ont finalement plus grand chose à voir avec le Metal d'origine.
Plus orientés Stoner Rock, Ambiant, Experimental ou Drone... deux de ces groupes font l'honneur de passer en région lilloise dans deux salles voisines.
La première soirée était assurée au Grand Mix dimanche dernier, avec le groupe Om.
Un premier "ping" en attente du "pong" de Sunn O))) mercredi soir à l'Aéronef.
Deux soirées où les portes s'ouvrent un peu au Post-Metal pour le plus grand bonheur de ses admirateurs.
La première partie de dimanche soir est assurée par Lichens.
Il prend place sur sa chaise, sur le devant de scène, avec pour seule compagnie sa pédale, ses boucles vocales et sa guitare électrique, posée sur le sol.
Sous l'alias de Lichens, se trouve le bassiste Robert Lowe. Il a partagé sa musique durant les années 90 au sein du groupe des 90 Day Men, et commence à présent son projet solo.
Sa musique est aérienne, sa voix se mêle de manière étrange avec les sonorités qui l'accompagnent. Un rêve fait de boucles vocales, de notes et de clusters répétés, créant une atmosphère drone qui s'allie bien au jeu acoustique.
Une improvisation qui se fait d'une traite, un long morceau aérien, une expérience dans laquelle il peut être difficile de se plonger, mais à s'y laisser aller, on se ferait prendre...
Une première partie d'un avis commun un peu courte, mais ceci dit, Lichens ne dit pas tout à fait au revoir.
La suite de la soirée est donc assurée par le groupe OM, un duo expérimental et exceptionnellement sur cette tournée, Lichens les rejoint sur scène pour ajouter sa touche tantôt acoustique tantôt vocale à la noirceur des californiens.
Le duo Stoner Rock est formé d'Emil Amos à la batterie, et de AI Cisneros à la basse et au chant.
Le mélange des deux forment un à la fois un son lourd hypnotique et une inspiration légère transcendante.
Parmi ces bons groupes de Post-Metal, le groupe Om ouvre la porte à un monde de ténèbres qui a trouvé son public parmi les plus tourmentés ou les amateurs de musique profonde.
Un jeu de scène minimal, une atmosphère lourde et noire, des sons appuyés et résonnants, des drones de basses, une batterie qui vient saisir les tripes.
Si les oreilles se perdent quelques instants près des enceintes, le corps ne devrait plus tarder à suivre et encore quelques instants pour se retrouver plongé dans un labyrinthe hypnotique...
Parée de quelques influences tibétaines, tantôt apaisantes, tantôt angoissantes, le groupe Om trouve sa force dans son côté psychédélique.
Sombre, oppressante, on se délecte de la musique d'Om comme d'un lourd manteau que l'on enfilerait pour plonger au plus profond de soi-même.
OM a d'ailleurs déjà tourné avec Sunn 0))), rendez-vous mercredi soir à l'Aéronef pour la balle retour !
