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Orelsan + Paranoyan à l’Aéronef

Autant te mettre de suite dans la confidence, Lecteur, moi et le rap c’est un peu la jeune pucelle qui découvre le loup. Pas de réel à priori, ni même une quelconque aversion. Non, juste un intérêt poli.
Puis arrive Orelsan…

Dire que le public Lillois attend le jeune prodige est un doux euphémisme. La file d’attente est impressionnante et bruyante. Les escaliers qui mènent à la salle sont chargés à bloc. Le froid fouette les visages.
Raelsan et sa mise en scène imposante font vite exploser le thermomètre. La montée en puissance du titre donne le ton du concert. Orelsan délivre un set imparable, construit, qui sait s’aménager d’incroyables morceaux de bravoure( Le Chant des Sirènes ou le dansant N’importe Comment), mais également de courageuses prises de risque( La Petite Marchande de Porte-clés).

Le son est lourd. Puissant. Incroyable de voir ce jeune Caennais (avec des N) si timide en interview se révéler sur scène. La fracassante sincérité est pourtant identique.

L’écriture m’embarque. Les textes sont ciselés. L’histoire racontée est belle, drôle, touchante. Emouvante. Alors bien sûr, il y a les tics de langage culottés qui offusqueraient n’importe quelle chienne de garde au garde à vous ("Je te fais la rondelle à la margarine" )… Mais ces vilains écarts sont vite balayés par d’autres compositions, comme des réponses lucides à un comportement de sale goujat (Finir Mal). Orelsan ce n’est pas que le petit con qui a signé Sale Pute. Il faut creuser.

Tout est scénarisé. Il y a un vrai beau travail qui interpelle. Une nouvelle fois, comment réduire cette plume à une bête accumulation d’obscénités ? La Terre est Ronde et sa ritournelle simple en sont les parfaits contre-exemples.

Un concert de rap enchanteur ? Et comment ! Le public est à l’écoute, répond avec une telle vivacité. Le jeune homme tient la salle en haleine. Son pouvoir d’attraction est réel. Incontestable.

Le fabuleux Suicide Social met un terme à ce concert aux allures de douce initiation. Dans la salle, le silence se fait presque religieux. Les frissons sont authentiques. Un dernier pic à gravir. Le plus haut, le plus beau. Ce titre est un Monument. La salle est sous le choc et se vide lentement. Abasourdie, après cette déflagration finale.

Bang, Orelsan vient d’abattre l’Aéronef.

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